Les deux hommes ont été complices après le meurtre pour lequel Steve Lévesque a été déclaré coupable le 20 mai en aidant celui-ci à nettoyer la scène de crime, à tenter de cacher les faits et à disposer du corps de la victime qui n’a d’ailleurs jamais été retrouvé.
Après avoir transporté le cadavre dans un entrepôt de Saint-Lin-Laurentides, les co-inculpés l’ont sorti du véhicule de Steve Lévesque pour le déposer sur des toiles qu’ils avaient achetées un peu plus tôt. Ils ont ensuite disposé des poids et haltères de 100 livres (45,4 kg) de chaque côté de la dépouille qu’ils ont attachée avec des attaches de type «Ty-Rap». Par la suite, Maxime Labrie et Steve Lévesque ont jeté le corps dans la rivière des Mille-Îles à Laval du haut d’un pont ferroviaire.
Encore 15 mois pour Carl Lévesque
En plus de se reconnaître coupable de complicité après les faits, Carl Lévesque a aussi admis sa culpabilité dans un dossier d’intimidation datant de l’an dernier à l’endroit d’un agent correctionnel de Québec. En soustrayant le temps passé en détention provisoire, l’homme de Sainte-Anne-des-Monts, qui possède un lourd passé judiciaire pour possession illégale d’armes à feu, introductions par effraction et recel, pourra être libre dans 15 mois et 2 semaines. Après sa période de détention, il devra se soumettre à une ordonnance probatoire d’une durée de trois ans.
Le juge Huot n’a pas été tendre envers Carl Lévesque. «Ce que vous avez fait à la dépouille de Maxime Dugas-Lepage me lève le coeur. De tout temps, les civilisations ont respecté un code d’honneur à l’égard des dépouilles. Ce code s’appliquait même à l’ennemi. Ce code consistait à un respect envers le corps d’un défunt. Cette règle fondamentale qui gouverne tout individu civilisé, vous l’avez bafouée. Ce qui m’amène à croire que vous n’êtes pas un individu civilisé. Dans vos faits et gestes, vous avez privé une famille de faire son deuil. C’est un comportement absolument déplorable. Votre casier judiciaire témoigne d’une criminalité qui est bien ancrée chez vous.»
Encore deux ans pour Maxime Labrie
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Contrairement à Carl Lévesque, Maxime Labrie n’avait aucun antécédent judiciaire et a démontré un comportement irréprochable depuis le début de son incarcération. En retranchant la durée de sa détention préventive qui a commencé le 25 janvier 2020 après son arrestation, le résident de Rimouski originaire de Sainte-Anne-des-Monts aura encore 24 mois moins un jour à passer derrière les barreaux.
Son avocat a demandé au magistrat de faire une recommandation afin que son client puisse être transféré à la prison de Rimouski. «Depuis qu’il est à Roberval, depuis le début des procédures, il n’a aucune visite de sa famille», a souligné Me Louis Gélinas. Lorsque le juge Huot a acquiescé à la demande du procureur, Maxime Labrie a opiné de la tête en signe de satisfaction.
Avant de prononcer sa sentence, le juge a tenu à adresser le fond de sa pensée à l’inculpé. «Le moins que l’on puisse dire pour un individu sans antécédent judiciaire, c’est que vous faites une entrée spectaculaire dans le monde du crime! Vous avez entendu les commentaires formulés à l’endroit de M. Carl Lévesque; je les réitère à votre endroit, mais avec encore un peu plus d’incompréhension. M. Steve Lévesque vous décrivait comme un bon gars, un gros “nounours”. Un peu tout le monde s’entendait pour dire que vous n’étiez pas une mauvaise personne, même un des policiers qui a procédé à votre arrestation qui vous connaissait déjà pour vous avoir côtoyé dans des centres de conditionnement physique. Très honnêtement, je me demande comment un individu comme vous a pu se comporter d’une façon aussi ignominieuse à l’égard du corps de M. Dugas-Lepage. Ça dépasse l’entendement. Ça défie les normes légales et vous allez payer le prix pour ça. Ça défie toute logique, toute norme morale.»
Le magistrat a demandé à Maxime Labrie s’il réalisait toute la douleur que peut représenter, pour une famille, de ne pas être en mesure d’enterrer leur défunt. «Vous devez avoir des parents? Imaginez-vous comment vous vivriez ça si ça arrivait à un de vos parents? Ce que vous avez fait est tout simplement révoltant. À la différence de Carl Lévesque, je ne crois pas que nous puissions perdre tout espoir que vous changiez de route pour les prochaines années. J’espère que c’est l’option que vous allez choisir. Aussi répugnantes qu’aient pu être vos actions lors des événements de janvier 2020, vous allez être capable de changer de “track” parce que, si vous ne le faites pas, vous allez revenir ici et ça risque de faire très mal.»