Numérique au Féminin: des femmes se rencontrent pour briser le plafond de verre

Le Port de Québec a accueilli mercredi près de 300 femmes ayant toutes un point en commun : elles se sont taillé une place dans l’industrie numérique et compte travailler pour permettre à d’autres de se joindre à ce milieu, majoritairement masculin.

Le Port de Québec a accueilli mercredi près de 300 femmes ayant toutes un point en commun : elles se sont taillé une place dans l’industrie numérique et compte travailler pour permettre à d’autres de se joindre à ce milieu, majoritairement masculin.


Pour la cinquième année consécutive, l’événement Numérique au Féminin a rassemblé plusieurs membres de la communauté techno et entrepreneuriale de Québec. Marie-Pier St-Hilaire, ambassadrice du rendez-vous depuis trois ans et présidente d’Edgenda, s’est réjouie de voir les tables être remplies. 

Parmi les invités, on retrouvait, entre autres, Julie Lévesque, vice-présidente Technologie et Opérations à la Banque Nationale ainsi que Sophie Boulanger, présidente et fondatrice de Bon Look. 

Plusieurs autres femmes issues de diverses entreprises ont aussi franchi la scène du Terminal de Québec pour partager leurs expériences et leur point de vue quant au manque de parité et de diversité dans l’industrie. 

La première édition montréalaise aura lieu le 16 juin et recevra Anna Martini, vice-présidente exécutive et chef de la direction financière pour le Club de hockey des Canadiens de Montréal et Evenko. 

Marie-Pier St-Hilaire, ambassadrice du rendez-vous depuis trois ans et présidente d’Edgenda.

Les chiffres parlent

Entre les débats, les conférences et les grandes entrevues, une réflexion s’est imposée lors de l’événement : la parité n’est plus une question d’éthique, mais plutôt de performance en entreprise. 

«Des entreprises qui ont plus de diversité ethnique vont surpasser les performances financières des compagnies du même secteur de 37 % et pour celles avec une diversité de genres, 25 %», rapporte Natasha Bergeron, directrice de projet et experte chez McKinsey

L’industrie des technologies de l’information est en grand besoin de talent. Toutefois, les femmes ne composent qu’un petit pourcentage du capital humain actif du milieu. 

«Le progrès est assez lent», pointe Natasha Bergeron, lors d’une discussion avec Isabelle Pascot, cheffe stratégie et développement d’affaires de GFT Canada. Depuis quatre ans, au Canada, la représentation des femmes n’a augmenté que de 5 %, selon une étude du cabinet international de conseil en stratégie. 

Selon elle, le plafond de verre est un mythe. «Ce n’est pas juste un plafond de verre, c’est un tuyau qui fuit. Ce qu’on voit dans les données, c’est que la différence se fait dès le premier palier de promotion.» 

Dans la première promotion de travailleurs entre 25 et 30 ans, explique Natasha Bergeron, «il y a déjà un écart qui va se former. Et donc, une fuite qui se fait. Et à chaque palier, le pourcentage de la représentation des femmes diminue.» 

Et l’effet est encore plus prononcé pour les femmes de couleur, précise-t-elle.