Situé au 88, rue Saint-Vallier Ouest, où se trouvait auparavant le commerce Urgent Comptant, ce bâtiment centenaire donnera bientôt pignon sur rue à la firme Atelier Guy Architectes, dont la philosophie prône la restauration du patrimoine bâti. «On s’est toujours installé dans de vieux bâtiments, on veut s’inscrire dans ce domaine. C’est notre vibe de restauration», lance le copropriétaire d’Atelier Guy Architectes, Vincent Beaudoin. 

Après une visite du local dans le quartier Saint-Sauveur, les deux propriétaires de la firme d’architecture, Vincent Beaudoin et Antoine Guy, sont tombés sous son charme. «Les plafonds travaillés, les éléments anciens, les murs de maçonnerie et les belles vitrines. Ce sont les propriétés du bâtiment qui ont fait que nous l’avons acheté», déclare M. Beaudoin.

Toutefois, cette beauté se faisait discrète. La plupart de ces petites merveilles avaient été dissimulées puis oubliées depuis de nombreuses années. Les deux acolytes avaient donc du pain sur la planche pour retrouver le cachet de leur nouvelle maison. Un chantier majeur s’imposait.

Au cœur de cette rénovation se trouvent deux éléments centraux, qui sautent aux yeux dès que nous mettons le pied à l’intérieur du bâtiment, soit de magnifiques tuiles de plafond métalliques travaillées ainsi qu’un authentique mur de brique. 

«Il y avait seulement une petite partie du mur de maçonnerie visible lorsque nous avons pris possession de la place. On a donc pratiquement arraché l’entièreté de la façade afin de voir la brique pour redonner à l’édifice son style d’antan», explique Vincent Beaudoin. Le plafond, datant également d’une bonne centaine d’années, avait besoin d’être reconstruit afin de retrouver son lustre. Une chasse au trésor dans le sous-sol s’est imposée pour aller à la recherche des pièces manquantes. Les tuiles qui étaient dorées lors du passage du MAG ont été peinturées en blanc pour augmenter la luminosité du local, explique le copropriétaire de l’entreprise.

Ils ont aussi remplacé le plancher en céramique, qui rappelait les couloirs d’un hôpital, par du bois franc en plus de revamper les grandes vitrines donnant son lot de lumière naturelle à l’énorme pièce qui sera principalement à aire ouverte.

Après de tels investissements, une chose est sûre dans la tête de Vincent Beaudoin: ils sont là pour y rester. Si tout va bien, l’équipe d’architectes pourrait y emménager dès la mi-juin.

Faire partie d’un nouveau souffle

Le nouveau bureau d’Atelier Guy Architectes se situe à seulement quelques pas de son ancienne adresse. Pas question de se délocaliser de la rue Saint-Vallier. Vincent Beaudoin croit que cette rue a un fort potentiel de revitalisation: «On veut faire partie du nouveau souffle de Saint-Vallier et du quartier Saint-Sauveur aussi».

C’est dans cette optique que les deux propriétaires ont décidé de rester sur la rue pour contribuer à son développement et redonner vie à un bâtiment qui avait grandement besoin d’amour. Ils sont persuadés que la Ville a la volonté de revaloriser cette artère. Avec l’engouement visible pour ce secteur, l’entreprise «aime mieux y être avant qu’après».

Dans ce coin dominé par les commerçants, M. Beaudoin aime avoir pignon sur rue pour avoir le contact avec la population et pour faire briller l’architecture québécoise. Les vitrines seront alors animées pour accrocher le regard et l’intérêt des passants. 

La localisation de l’entreprise concorde également avec son désir de se concentrer dans le centre-ville de Québec. Toutefois, Atelier Guy Architectes réalise aussi des projets à Lévis et à Saint-Jean-Port-Joli.

Plus d’espace rime avec croissance

Ce nouvel espace d’environ 3000 pieds carrés était nécessaire pour répondre à la croissance de la firme qui a explosé pendant la pandémie. «Quand la plupart des entreprises étaient au ralenti pendant la COVID, nous ça n’arrêtait pas. On a aussi une clientèle de plus en plus présente», ajoute l’architecte. 

L’ancien bureau de 900 pieds carrés ne suffisait donc plus pour loger les 14 employés, qui souhaitaient ne plus avoir de postes partagés. Leur nouveau local aura quelques bureaux individuels vitrés, une salle de réunion ainsi qu’une grande aire ouverte avec plusieurs postes de travail et une cuisine. Il y aurait assez d’espace pour une équipe d’environ 25 personnes.

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TROIS PROJETS «FUNKYS»

«Au bureau, on aime bien dire que nous sommes spécialisés en complexité. On aime bien se casser la tête. On est là pour nos clients qui ont le goût de s’arracher les cheveux», dit à la blague Vincent Beaudoin. Pour l’occasion, zoom sur trois récents projets qu’il aime qualifier de «funkys». 

Siège social de Smart Mill
Atelier Guy Architectes a tout récemment donné naissance au siège social de l’entreprise Smart Mill dans le quartier industriel de Saint-Nicolas, à Lévis. Cette nouvelle construction en bois laminé collé sort du lot avec ses différentes formes extravagantes, sa couleur jaune éclatant ainsi que sa façade pratiquement toute vitrée. Les architectes s’en sont donné à cœur joie pour rendre l’édifice unique en son genre afin qu’il détonne dans son coin.

Centre sportif B-Byfar
Un autre projet qui sort de l’ordinaire est celui du centre sportif B-Byfar situé sur le boulevard Père-Lelièvre. Ce bâtiment est en fait une première dans son genre à Québec, assure Vincent Beaudoin. Il s’agit du premier gymnase spécialisé pour le basketball. Ce n’était pas seulement une première pour la grande région de la capitale, mais également pour la firme d’architecture qui n’avait, jusque là, réalisé aucun gymnase. Une expérience qui les a certainement fait grandir. Afin de reproduire la forme du ballon de basket sur le bâtiment, les architectes de Québec ont opté pour une bâtisse aérodynamique avec certaines rondeurs.

L'Avenue
Les architectes ont également pris part à la revalorisation de la 3e Avenue, dans Limoilou, avec un projet multirésidentiel urbain. L’immeuble arrive à détonner de ses voisins tout en suivant la trame particulièrement riche du quartier, notamment avec la brique qui unit une grande majorité des bâtiments de la place. Ils ont également fait un clin d’œil au quartier en intégrant subtilement le fameux loup de Limoilou dans la cage d’escalier extérieur. Un espace commercial a été ajouté au rez-de-chaussée pour bonifier l’animation de l’artère principale.