Du soleil, des hot-dogs et du bon baseball au Stade Canac… difficile de demander un meilleur signe que la saison estivale est bel et bien commencée.

La dernière fois que les Capitales et les Remparts ont joué en même temps à Québec, c’était en 2006, année de la conquête de leur championnat respectif, dans la Ligue Can-Am pour les premiers et celui de la coupe Memorial dans la Ligue canadienne de hockey pour les Diables rouges.

À la fin mai de cette année-là, les Capitales se préparaient pour une autre belle saison, après la campagne magique de 2005, où la formation québécoise avait tout balayé sur son passage.

Vous avez oublié? L’équipe du propriétaire Miles Wolff venait de faire qu’une bouchée du Rox de Brockton et des Tornadoes de Worcester lors des séries demi-finale et finale de 2005, au terme d’une saison magique du joueur de troisième but, Eddie Lantigua.

Cet automne-là, le numéro 31 des Capitales avait tout remporté : le titre de joueur par excellence de l’équipe, celui de la Ligue Can-Am et de tout le baseball indépendant. Son rendement? Éblouissant : une moyenne au bâton de ,324, 31 coups de quatre buts et 112 points produits, sa meilleure saison en carrière à Québec.

Pas étonnant, donc, qu’en s’amenant à Québec, en mai 2006, le géant Francisco Lebron, — il n’aura finalement été que de passage dans la capitale avant d’être échangé à Brockton — parlait des Capitales comme de «l’équipe à Eddie». 

L'année suivante, en 2006, allait être l'une des belles saisons de l’histoire du club de Québec, avec Geoffrey Tomlinson, Mathieu Bergeron et Olivier Lépine comme meneurs et les lanceurs Gabe Ribas et Keith Dunn sur la butte. Michel Laplante en était évidemment le gérant.

Les années 1970

Il faut reculer jusqu’en 1977 pour voir les meilleures équipes de hockey et de baseball de la ville faire vibrer les amateurs en même temps à la fin du mois de mai. Les Nordiques, en quête d'une Coupe Avco dans l’Association mondiale de hockey, et les Métros, à leur dernière saison en tant que club-école des Expos de Montréal dans la Ligue Eastern, au niveau AA.

L’association entre les Expos et Québec remontait alors à 1971, année où Guy Lafleur faisait la loi dans l'uniforme des Remparts en or au Colisée pendant qu’au stade du Parc Victoria, les Carnavals de Québec en étaient à leurs premiers balbutiements comme club-école de Nos Amours dans la Ligue Eastern.

C’était la renaissance du baseball professionnel à Québec, sous la direction du gérant Gus Niarhos, un ancien receveur des Red Sox de Boston et des White Sox de Chicago dans les majeures. Après deux décennies sans baseball organisé pour Québec.

Les amateurs avaient répondu présent et ce malgré une première saison plutôt difficile pour les Carnavals, représentés par un logo de Bonhomme, mythique personnage de notre Carnaval. Le Stade municipal venait tout juste d'être rénové et agrandi et la saison locale du plus important club de baseball de Québec avait commencé de façon si précoce (à la fin avril) qu’ils n'avaient été «que 2400» irréductibles pour célébrer le grand retour du baseball à Québec à l’occasion du match d’ouverture des Carnavals le 26 avril 1971. 

Niarhos, un ancien des Yankees, y avait été de cette métaphore pour saluer la «bravoure» des gens de Québec : «Si l’on tient compte du temps, c’est pareil comme attirer dix-neuf millions de personne à New York!»

Plus de cinquante ans nous séparent de cette première saison des Carnavals, équipe qui verra passer la future étoile Gary Carter, mais l'enthousiasme des amateurs de baseball de Québec n'a pas faibli. On sent les gens heureux de retrouver leur «vraie» équipe après les deux dernières années marquées par la pandémie.

Les Capitales occupent le premier rang de la division Est dans la Ligue Frontier.

Ce sera un bel été de baseball à Québec. Et le hockey n'est pas (encore) fini.

Est-ce trop tôt pour se mettre à rêver à deux championnats?

Bonne saison de baseball!