Ce qui s’est passé

Dix-neuf enfants ont été tués, ainsi que deux adultes. Très peu de temps après l’attaque, la police est entrée dans l’école. Comme le tireur était toujours armé et s’en prenait à eux, les policiers ont dû riposter et lui ont tiré dessus. Ils l’ont tué. Pour le moment, nous n’en savons pas beaucoup plus sur ce jeune homme, car l’enquête vient à peine de commencer. 

Plusieurs questions…

Plusieurs questions nous viennent en tête devant un tel drame. Comment un humain peut-il en venir là? Pourquoi s’en prendre à des élèves et des enseignants? Si on pouvait entrer dans les pensées des gens, on pourrait résoudre beaucoup de mystères. Mais on doit parfois accepter de ne pas pouvoir tout expliquer. Ce qu’on peut supposer, c’est que ce jeune homme n’était pas bien, ni dans sa tête ni dans son coeur, et que sa souffrance et d’autres facteurs qui ont fait une mauvaise recette, l’ont poussé à poser un geste terrible. On peut aussi se poser des questions sur le fait qu’il possédait une arme. Plusieurs personnes sont indignées par cela. Dans plusieurs régions des États-Unis, il est facile de se procurer des armes. Au Texas, là où le drame s’est produit, les gens de 21 ans et plus peuvent même se promener en public avec une arme, sans permis. 

Comment faire pour que ça n’arrive plus?

Depuis mardi, de nombreuses personnalités politiques américaines ont demandé au gouvernement de changer les lois sur les armes et d’agir très sérieusement pour que ce genre d’attaque n’arrive plus jamais. Le président des États-Unis, Joe Biden, a promis de s’attaquer au problème. Mais tu dois savoir que plusieurs politiciens américains ne souhaitent pas des règles plus sévères et bloquent les projets de loi pour rendre les armes plus difficiles d’accès. Au Canada, les lois encadrant les armes à feu sont différentes. Nous n’avons pas le droit d’acheter des armes sans un permis et des conditions strictes. Les drames comme celui d’Uvalde sont extrêmement rares dans notre pays. Laurent t’explique tout ça plus bas.

Que peut-on faire?

Cet événement est extrêmement triste et nous pensons très fort aux victimes et à leurs familles et amis. Ils vont avoir besoin de beaucoup d’amour et de soutien pour traverser cette grande épreuve. Il est normal de ressentir toutes sortes d’émotions devant cette tragédie comme de la tristesse, de la peur, de la colère même. Il n’y a pas de honte à cela. Parfois, certaines personnes ont envie de transformer leur peine en action. Si tu en as envie, tu peux faire un dessin ou écrire un texte pour envoyer du courage aux familles ou aux élèves et enseignants touchés. Tu peux poster ce dessin à l’adresse suivante: Robb Elementary, 715 Old Carrzo road, Uvalde, Texas (78801), USA.

Ce que tu peux faire aussi, dans ton quotidien, est de travailler à la paix, chez toi, dans ta classe et auprès des personnes qui semblent isolées ou mises de côté. Si chacun fait des efforts pour contribuer à la paix, on sera plus forts ensemble.

(Avec la précieuse collaboration de M. Gilles Abel, philosophe pour enfants et Josée Masson, fondatrice et directrice générale de l'organisme Deuil Jeunesse.)

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Chez nous, quelle est la loi sur les armes à feu ?

Malheureusement, ce qui s’est passé à Uvalde est moins rare aux États-Unis que tu pourrais le penser. Chaque année, des dizaines de milliers de personnes perdent la vie dans ce pays, à cause des armes à feu. Il s’agit parfois d’accidents causés par des personnes qui ne savaient pas comment utiliser leur arme, mais trop souvent, des personnes mal intentionnées commettent des meurtres, comme dans le cas de l’école d’Uvalde. Il est donc normal de se demander pourquoi et comment ces gens réussissent à se procurer des armes. Pour répondre à cette question, il faut se tourner vers la réglementation.

Le 2e amendement, c’est quoi?

Aux États-Unis, les lois et les droits sont encadrés par la Constitution américaine. Dans cette grande charte, il y a 27 énoncés, qu’on appelle «amendements». Le deuxième amendement garantit le droit à tout citoyen américain de porter une arme. C’est un des plus vieux amendements de la Constitution: il date de 1791. À cette époque, il était coutume pour la population d’organiser des milices, c’est-à-dire des groupes de citoyens armés, pour défendre l’État. C’est de là que provient le deuxième amendement, que les gens en faveur du port d’armes invoquent souvent pour justifier leur pratique.

Moins d’armes, moins de drames!

Les statistiques ont démontré que les pays où il est difficile de se procurer une arme à feu sont aussi ceux où il y a le moins de morts par arme à feu. Aux États-Unis, une personne sur deux possède une arme. On pourrait donc penser qu’en retirant le droit de posséder des armes, on réglerait le problème! Seulement, ce n’est pas si facile. En effet, la Constitution est très importante aux yeux des Américains et elle constitue une grande fierté pour eux, voire une obsession pour certains. Il est donc délicat de la critiquer et très compliqué de la réviser. C’est pour cette raison que les États-Unis sont pris dans une telle situation.

Et ici?

Au Canada, cependant, les choses sont très différentes. De nombreux programmes et organismes sont là pour effectuer le contrôle des armes à feu, rendant l’acquisition d’une arme beaucoup plus difficile. Pour y arriver, il faut passer par de longs processus, remplir une demande, suivre une formation, prouver qu’on n’a pas de casier judiciaire ou de problèmes de santé mentale. On ne peut pas non plus posséder des armes d’assaut, c'est-à-dire des mitraillettes ou d’autres armes de ce type. 

Nous sommes donc beaucoup mieux protégés ici contre la violence que nos voisins du Sud, même si ce n’est pas parfait et que plusieurs groupes canadiens demandent un contrôle encore plus sévère des armes. Les États-Unis sont aux prises avec un grave problème de violence à cause des armes et n’arrivent pas à trouver, pour l’instant, la solution pour protéger la population adéquatement.

Par Laurent Côté