Écolivres: la transition numérique, c’est aussi pour les entreprises d’économie sociale

Caroline Gallan directrice générale d’Écolivres.

ZONE / «Il faut chercher. Il faut gratter. L’information n’arrive pas toute cuite. Oui, l’accès au financement est facile. Encore faut-il savoir que ce financement existe!»


Caroline Gallant est enthousiaste. «Notre transformation numérique est en cours», lance la directrice générale d’Écolivres, une entreprise d’économie sociale à but non lucratif de Lévis. En plus de fournir un gagne-pain à des personnes en réinsertion socioprofessionnelle, Écolivres donne une seconde vie aux livres, revues et disques usagés qu’elle revend dans ses bouquineries à Lévis et par l’entremise de son site Web transactionnel en opération depuis juin 2021.

«Chaque jour, nous recevons entre 3000 et 5000 produits culturels différents, soit une tonne de matériel provenant de citoyens, d’organismes ou de la bibliothèque de Lévis», indique Caroline Gallant. La majeure partie de la cueillette prend la direction de ses bouquineries; l’autre est démantelée et la fibre récoltée est vendue aux papetières.

Le chiffre d’affaires d’Écolivres — qui autofinance plus de 90 % de ses activités — est d’un million $ et se réalise à coups de livres vendus au prix moyen de 2.83 $. L’entreprise compte 12 000 membres.

«Nous faisons tout manuellement. L’étiquetage est fait à la main. Nous ne possédons aucun inventaire numérique. La recherche dans notre système de réservation — qui contient actuellement 50 000 demandes en attente provenant de 3000 utilisateurs différents — se fait aussi manuellement.»

Dans la foulée du lancement du site Web transactionnel — qui ne s’est pas fait sans embûches —, Écolivres a décidé que le moment était venu de moderniser ses opérations et de se doter d’un système de gestion numérisé.

Caroline Gallant a alors entrepris une véritable croisade pour obtenir des sous et de l’accompagnement qui l’a conduite à la Ville de Lévis; puis à Mon Commerce en ligne — un programme initié par l’Association québécoise des technologies et l’École des entrepreneurs du Québec — puis à Emploi-Québec; puis à la Caisse d’économie solidaire Desjardins et, finalement, au Conseil québécois de la coopération et de la mutualité qui tient la main des coopératives et des organismes à but non lucratif qui prennent le virage numérique.

«Nous nous accordons deux ans pour réaliser et apprivoiser les changements et surtout pour former notre quarantaine d’employés et stagiaires qui n’ont pas tous les mêmes profils professionnels», précise Caroline Gallant en mentionnant que le coût du projet devrait se chiffrer à 200 000 $.