«Nous venons de décrocher le contrat pour la fourniture de la structure métallique du pont ferroviaire traversant la rivière Chaudière à Lac-Mégantic. Nous participons actuellement à la construction du pont international Gordie-Howe reliant Windsor et Detroit. Bientôt, il y aura le pont de l’île d’Orléans.»
Pour conserver son titre de plus grand manufacturier de ponts en acier au Canada, une filiale du Groupe Canam de Saint-Georges doit s’assurer d’avoir tous les travailleurs dont il a besoin. Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, Canam-Ponts doit redoubler d’ardeur. «En 2021, nous avons recruté 70 soudeurs en Colombie pour notre usine de Québec», informe M. Laliberté. «Et nous évaluons la possibilité d’y retourner en 2023».
Non seulement l’entreprise de 550 employés œuvrant à Québec, à Shawinigan et à Laval doit pouvoir compter sur tous les bras et les cerveaux nécessaires, elle doit aussi accroître son efficacité et sa capacité de production.
Canam-Ponts est à compléter un projet de transformation technologique de 36 millions $ — soutenu par un prêt de 18 millions $ d’Investissement Québec — qui rendra ses usines entièrement connectées les unes aux autres et de plus en plus robotisées. Ce qui permettra, en bout de course, d’augmenter la productivité et la capacité de fabrication.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/7EGLEQHLRVBIVM7Y3IY4AV4NQA.jpg)
«Jamais la durée d’utilisation des machines n’a été aussi élevée», constate Richard Laliberté en expliquant que la connexion des équipements à un système manufacturier central permet d’obtenir une image en temps réel de leur rendement et de prévoir les opérations de maintenance avant l’apparition de bris. «À l’usine de Shawinigan, par exemple, toutes les machines à souder sont connectées, ce qui permet de vérifier en temps réel les paramètres de qualité exigés par les clients.»
Place aux robots!
«À mon avis, la valorisation de la multitude de données que l’industrie 4.0 fournit aux utilisateurs sera le défi des prochaines années. Comment s’assurer qu’elles seront utilisées efficacement?» pose M. Laliberté en ajoutant que l’automatisation des processus allait favoriser l’avènement d’une organisation de plus en plus sans papier. «L’utilisation de tablettes électroniques est devenue plus courante sur le plancher de production de nos usines.»
Les robots, eux, ont commencé à faire leur apparition dans les usines de Canam-Ponts. «Nous y allons par projets de cellules robotisées. D’abord, pour la fabrication de petites pièces et maintenant, pour celles de plus grandes dimensions. Déjà, nous enregistrons des gains d’efficacité de production significatifs.»
«La robotisation va assurément nous aider à combattre la pénurie de personnel», estime Richard Laliberté en ajoutant que le financement public et parapublic actuellement proposé aux entreprises offre aux manufacturiers la possibilité de faire passer leur transition numérique en deuxième ou troisième vitesse. «Quand le train passe, il ne faut surtout pas le rater!»