Il voulait notamment en produire vingt-quatre heures par jour dans son usine de fabrique de bagels de Québec, mais la main-d’œuvre ne se bousculait pas au portillon.
Ne se laissant pas abattre, Boulangerie Chef Frankie se lançait corps et âme, il y a trois ans, dans un important projet d’augmentation de la production accompagné d’une tout aussi ambitieuse transformation de ses processus de gestion en faisant appel aux technologies numériques.
«Pour nous, l’accroissement de la production visait à assurer la pérennité de l’entreprise. Rien de moins. Il aurait été irresponsable de ne pas agir de la sorte. Le problème de rareté de personnel, nous le savons tous, ne va pas disparaître du jour au lendemain», indique le fondateur de l’entreprise en compagnie de l’homme d’affaires Jacques Tanguay. M. Joyet est aussi propriétaire du Bagel Maguire Café inauguré en 1988.
En trois ans, Boulangerie Chef Frankie a investi 3,3 millions $ avec l’aide notamment de la Ville de Québec (subventions de 275 000 $) et d’Investissement Québec (prêt de 350 000 $) pour accroître sa productivité et pour prendre le virage numérique.
De 14 à 30 millions de bagels
La première phase du grand coup de barre donné par Boulangerie Chef Frankie est complétée.
«Avec le même nombre d’employés — une quarantaine —, nous avons accru notre productivité de 50 % en faisant l’acquisition de nouveaux équipements et en maximisant l’utilisation de l’espace dans l’usine d’une superficie de 40 000 pieds carrés», signale François Joyet. «Il n’y a pas si longtemps encore, nous produisions 14 millions de bagels par année. Nous avons maintenant la capacité d’en faire 23 millions et d’ici 18 mois, nous en ferons plus de 30 millions».
L’entreprise pourra ainsi accroître sa présence dans les marchés de l’est du Canada et tenter de s’enraciner aux États-Unis. Pour ce qui est de la Chine et du Japon, les livraisons ont cessé depuis les premiers mois de la pandémie en raison des contraintes imposées à l’entrée aux produits étrangers dans ces deux pays.
C’est maintenant la transformation numérique qui occupe l’équipe de François Joyet. L’entreprise veut simplifier toutes ses opérations de gestion. «Nous nous accordons encore un an pour réaliser le projet.»
«Disons que la courbe d’apprentissage est assez abrupte. Notre industrie, nous la connaissons. Nos procédés de fabrication, nous les maîtrisons. Les technologies, c’est une autre affaire. Comme organisation, nous nous imposons un grand exercice d’apprentissage, de recherche d’informations et de réflexion sur les technologies à adopter. Tu dois te tourner vers des consultants. Et tu dois trouver le ou les bons consultants! Celui ou ceux avec lequel ou lesquels tu te sens en confiance.»