80 M$ pour attirer les étudiants étrangers en région

«Tu découvres une communauté. Tu te fais un chum, tu te fais une blonde», a illustré le ministre du Travail et de l’Immigration, Jean Boulet, jeudi, en procédant à l’annonce du programme, en conférence de presse à Rimouski.

Québec dégage 80 millions$ répartis sur quatre ans pour encourager les étudiants étrangers à entreprendre des études postsecondaires en français en région. L’annonce a été faite jeudi par le ministre Jean Boulet à l’Université du Québec à Rimouski.


Cette nouvelle mesure exemptera les étudiants étrangers répondant aux critères d’admissibilité de payer les droits de scolarité supplémentaires qui sont habituellement applicables et qui sont, en moyenne, de près de 17 000$ au niveau collégial et d’environ 24 000$ au premier cycle universitaire.

Ainsi, à compter de la rentrée scolaire 2023, les étudiants étrangers admissibles paieront les mêmes droits de scolarité que leurs confrères et consœurs québécois, soit aucuns frais au collégial et près de 3 000$ au premier cycle universitaire. Pour répondre aux besoins de main-d’œuvre des entreprises, ils pourront aussi, pendant leurs études, travailler jusqu’à concurrence de 20 heures par semaine.

Pour être admissibles, ces étudiants devront fréquenter un établissement d’enseignement supérieur en région, c’est-à-dire à l’extérieur du territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal. «Ce sont des étudiants internationaux qui vont venir dans nos régions étudier en français dans les programmes concernés par l'Opération main-d'œuvre, a précisé le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale et ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration. Donc, c’est en santé, en éducation, en service de garde, dans les technologies de l’information et en génie.»

Le gouvernement espère ainsi attirer 1200 étudiants étrangers vers les cégeps et universités situés en régions d’ici quatre ans. Actuellement, les trois quarts des étrangers qui viennent étudier au Québec s’installent à Montréal.

Le raisonnement est le suivant: l’étranger qui étudie pendant quelques années à Rimouski, Saguenay ou Sherbrooke risque de s’y établir par la suite de façon permanente.

«Tu découvres une communauté. Tu te fais un chum, tu te fais une blonde», a illustré le ministre du Travail et de l’Immigration, Jean Boulet, jeudi, en procédant à l’annonce du programme, en conférence de presse à Rimouski.

Le Québec, où on trouve quelque 90 000 étudiants d’origine étrangère, a émis 62 000 permis d’études l’an dernier.

Le programme sera disponible à compter de septembre 2023 et ne sera pas rétroactif. Pour Québec, la facture est évaluée à 80 millions$ répartis sur quatre ans.

De 24 000$ à 3000$

À titre d’exemple, actuellement, le coût moyen annuel pour un étranger intéressé à étudier au Québec s’élève à près de 17 000$ au collégial et à quelque 24 000$ au premier cycle universitaire.

Dès l’entrée en vigueur du programme, prévue à l’automne 2023, et jusqu’à leur diplomation, les étudiants étrangers admissibles payeront annuellement les mêmes droits de scolarité de base que les Québécois, soit aucuns frais au collégial, et environ 3000 $ à l’université.

Les Français, les Belges et les Canadiens des autres provinces bénéficient déjà d’un statut particulier, devant acquitter des frais de scolarité annuels de 8186 $ au premier cycle, et de 2623 $ au deuxième cycle. S’ils acceptent d’aller en régions et de se diriger vers les secteurs ciblés, le programme s’appliquera à eux également.

Les secteurs d’étude priorisés seront les technologies de l’information, le génie, la santé et les services sociaux, de même que le domaine de l’éducation, incluant la formation d’éducatrices à la petite enfance.

Le programme annoncé jeudi sera «gagnant pour favoriser l’apprentissage du français et, par conséquent, assurer une intégration durable aux valeurs de notre société», a commenté le ministre Boulet, qui promet aux futurs étudiants étrangers un «accompagnement personnalisé» pour faciliter leur intégration en régions, en termes de recherche de logement, par exemple.