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«On veut des résultats», presse fermement le maire de Québec.

Cela fait maintenant un an que la Ville de Québec a identifié en provenance de l'usine de Papiers White Birch un mystérieux bruit qui bourdonne dans les oreilles de résidents du centre-ville encore à ce jour. L'administration municipale travaille à régler le problème en «collaboration» avec la manufacture, qui assure avoir pris action pour atténuer le son de ses équipements.

«[Les dirigeants] de l'entreprise témoignent d'efforts qu'ils font, je pense qu'ils sont sincères dans leurs efforts, mais on veut des résultats», a répété Bruno Marchand, au lendemain d'un texte paru dans Le Soleil et dans lequel des citoyens témoignaient du bruit qu'ils entendent depuis plusieurs mois.

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Des citoyens des quartiers Limoilou, Saint-Roch, Saint-Jean-Baptiste et Vieux-Québec avaient hâte, avec le retour des temps chauds, d’ouvrir leurs fenêtres. Mais avec un vrombissement constant, plusieurs s’en empêchent. Surtout la nuit, où la vibration semble, à l’oreille, encore plus forte.

«Je ne suis pas capable de dormir les fenêtres ouvertes», résume une résidente de Montcalm.

Depuis «au moins» trois ou quatre ans, elle entend un bruit sourd mystérieux en continu. «Je l’entends encore, parfois plus fort que jamais», rapporte-t-elle.

En mai 2021, la Ville de Québec avait pointé du doigt des équipements de l’usine de Papiers White Birch comme étant responsables d’oscillations de basses fréquences, perceptibles davantage en soirée, selon des témoignages de citoyens. Plusieurs étaient d’avis que le calme du centre-ville en temps de pandémie avait accentué l’audition du bruit.

Mais même avec le retour à une vie plus normale, à une circulation automobile plus soutenue et à un train-train quotidien animé, une autre citoyenne qui, elle, vit dans le quartier Saint-Jean-Baptiste, près de la côte Salaberry, compare le son qu’elle entend de temps à autre à un «avion qui fait du surplace».

«Ça fait quelques semaines que c’est revenu et je suis capable de l’entendre le jour aussi», témoigne cette femme, qui a préféré taire son nom.

Sur des groupes citoyens comme celui baptisé «Vigilance Bruit Quartier Saint-Jean-Baptiste», ils sont plusieurs à être dans la même situation. Certains n'ont jamais cessé de l'entendre, d’autres soupçonnent que la fonte de la neige, qui pourrait agir comme «isolant», contribue à rendre le son plus bruyant.

«Ça reprend au printemps. Le soir, c’est intense, ma conjointe et moi, ça nous empêche presque de dormir par moments», déplore Samuel Frigon, un autre résident de Saint-Jean-Baptiste, voisin du Delta. Par le passé, il avait même déjà cru l’hôtel responsable du bruit. Presque chaque année depuis 2018, il appelle la Ville de Québec pour se plaindre.

Bientôt un échéancier

À l’unanimité, les citoyens contactés par Le Soleil se demandent quand le bourdonnement cessera.

À la White Birch, on confirme avoir pris action pour corriger le bruit des évents de pompes à vide sur la toiture. Une partie des travaux a déjà été effectuée, assure le directeur Charles-Étienne Pelletier.

«Ça suit son cours, mais les délais sont un peu plus longs que prévus. La conception est plus complexe que ce qu’on avait prévu au départ», explique-t-il. La manufacture a remplacé un silencieux, mais doit attendre avant de procéder sur les trois autres. Les échéanciers des travaux devraient être connus la semaine prochaine, soutient M. Pelletier.

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L’usine est implantée depuis neuf décennies à Québec et le bruit demeure un problème «relativement récent», selon lui. La poussière et les odeurs avaient autrefois chatouillé le nez de citoyens.

«Il y a une volonté de l’entreprise de régler le problème, on a toujours été responsables au niveau corporatif. On est au courant qu’on peut avoir des impacts sur voisinage et on essaie de les limiter. On veut le faire comme il faut», dit M. Pelletier.

Des sanctions?

Lassés d’attendre, des résidents du centre-ville se tournent maintenant vers la Ville de Québec pour lui demander d’agir. Ils réclament de la «transparence» de l’administration municipale.

«J’aimerais qu’on me confirme d’où vient la source du bruit hors de tout doute et qu’on puisse prendre action», réclame Samuel Frigon. Une autre citoyenne le seconde. «Dans l’esprit d’apaiser la situation, il faudrait que la Ville nous tienne plus au courant de ce qui se passe».

«Je pense que la Ville devrait sévir [en leur disant] soit vous réglez le problème ou vous éteignez la source du bruit», croit une citoyenne. «Pour moi, ça fait longtemps que c’est impératif. Si c’était moi qui faisais du bruit, on m’en empêcherait. On dirait que, comme c’est une compagnie, on la tolère».

Le Règlement sur le bruit de la Ville de Québec prévoit bel et bien des amendes entre 2000 $ et 10 000 $ à quiconque y contrevient.

Dans le présent dossier, la Ville a toutefois choisi de travailler dans «une approche de sensibilisation et non de coercition» avec Papiers White Birch.

«L’entreprise a collaboré avec la Ville pour l’identification de la source et elle travaille sur un plan de correction avec l’installation de silencieux spécialisés mais qui nécessite certains délais de fabrication», répond le porte-parole David O’Brien.

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Papiers White Birch évoque l'enjeu de pièces manquantes pour faire les réparations qui vont faire cesser l'oscillation bruyante, rapporte le maire. «On est tributaires des chaînes d'approvisionnement, il n'y a pas de mauvaise foi là-dedans», traduit-il.

En entrevue mardi, le directeur de l'usine Charles-Étienne Pelletier soutenait que les échéanciers des travaux seraient connus la semaine prochaine.

«Je comprends que les citoyens veulent des résultats, ça fait un an, alors on travaille très fort avec l'entreprise pour que ce soit le plus vite possible corrigé», rapporte M. Marchand.

Il assure que la Ville de Québec ne débourse pas un sou pour aider l'entreprise à apporter les correctifs nécessaires. «C'est leur problème, c'est leur enjeu et c'est à eux de trouver la solution», demande-t-il.

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TRAMWAY: «NE DITES PAS QUE LA VILLE DE QUÉBEC NE FAIT PAS D'EFFORTS»

Au lendemain de la sortie d'une vingtaine de commerçants de l'avenue Cartier et du boulevard René-Lévesque s'opposant à l'aménagement de rues partagées pour laisser passer le tramway dans le quartier, le maire Bruno Marchand a assuré «comprendre les craintes».

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Le porte-parole du regroupement, Marc-Antoine Munoz, a indiqué que le projet, qui doit s’étirer sur 500 mètres entre les avenues Bourlamaque et De Salaberry, risque d’entraîner de nombreux problèmes pour la livraison des marchandises, le déneigement et le stationnement, comme Le Soleil en a faisait état samedi.

Propriétaire de La Scala depuis 23 ans, M.Munoz a déroulé un ruban à mesurer devant son établissement, boulevard René-Lévesque, afin de démontrer que l’espace pour le stationnement sera réduit à son strict minimum, soit environ trois pieds pour un petit camion de livraison. «Comment je vais faire si je me fais livrer un frigidaire? Un camion de déménagement ne passe pas.» Cela sans compter, dénonce-t-il, les menaces à la sécurité des passants entraînées par la disparition des trottoirs.

Pour le commerçant, si la Ville est prête à dépenser des milliards pour un projet, elle doit faire en sorte qu’il passe le test de l’acceptabilité sociale, ce qui ne semble pas être le cas. «Je ne suis pas contre le tramway. Mais à quatre milliards$, encore faut-il qu’il soit fonctionnel et ne nuise pas au quartier.»

La rue partagée promue par la Ville limiterait la circulation automobile sur un tronçon du boulevard René-Lévesque. La vitesse sera réduite à 20 km/h pour les automobilistes qui occuperont l’espace avec le tramway, les cyclistes et les piétons.

Le regroupement demande que la Ville délaisse le tramway en surface dans le secteur pour le faire passer sous terre et le faire déboucher d’un souterrain plus loin à l’ouest, jusqu’à l’avenue des Érables, comme il avait été convenu de faire à l’origine. La Ville avait renoncé à ce plan afin d’économiser 230 millions$, pour satisfaire le gouvernement qui l’avait forcée à réduire son budget.

Selon M. Munoz, les commerçants de l’avenue Cartier ont «une grande, grande méconnaissance» du dossier. Épuisés par deux ans de pandémie, aux prises avec une pénurie de main-d’oeuvre, plusieurs ne se sont pas présentés aux séances d’informations publiques. «Moi-même, je m’y suis intéressé quand un autre commerçant est venu me dire ce qu’il en était. Sur les 30 commerçants que nous avons approchés, 29 son contre», soutient M. Munoz.

Quant au rôle de la SDC Montcalm, le commerçant s’attend à ce qu’«elle représente l’avis de ses membres» à l’hôtel de ville. Une assemblée générale du conseil d’administration de l’organisme doit avoir lieu mardi soir. Les marchands s’attendent à être convoqués pour une assemblée générale spéciale dans deux semaines.

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Une grosse erreur

Propriétaire du restaurant Petits creux et Grands crus, Kim Colonna, est venu appuyer le front commun dans l’espoir que la Ville revoit non seulement le concept de rue partagée, mais le projet de tramway au complet.

La rue partagée va nuire aux affaires, avance-t-il, d’abord en raison des travaux, ensuite parce que les gens perdront l’habitude de venir dans Montcalm en automobile. «Beaucoup de mes clients se déplacent en voiture. Ils ne prendront pas le tramway pour venir en ville. C’est faux de penser que ça va les encourager à ne pas prendre leur voiture.»

«Il n’est pas trop tard, croit-il. On a déjà dépensé pas mal d’argent pour un projet dont les gens ne veulent pas. Il est temps de se pencher sur la planche à dessin et voir ce qu’on peut faire avec tous ces milliards.»

Optimiste pour la suite des choses? «Je pense que malheureusement ça va se faire quand même. C’est ça qui est triste. On fait une grosse erreur.»

"},"type":"paragraph"},{"position":4,"text":{"fr":"

Interrogations normales

Appelé à réagir au front commun de commerçants de l’avenue Cartier, le maire de Québec a reconnu qu’il est «normal qu’un changement de la sorte puisse générer des interrogations».

«Nous nous réjouissons de voir des résidents s’impliquer dans les réflexions pour une meilleure intégration du tramway dans le quartier. Nous sommes persuadés que malgré les interrogations, le tramway sera bénéfique pour les commerçants du secteur par le développement et son attractivité», maintient Bruno Marchand.

Il ajoute à l’attention des plus inquiets que les efforts de consultations se poursuivent et qu’ils sont «loin d’être terminés». «Plusieurs» séances d’information ont d’ailleurs été offertes aux commerçants du secteur Cartier depuis l’hiver dernier et des rencontres personnalisées leur étant réservées sont encore possibles à ce jour, soutient-il.

«On invite tous les commerçants à poser leurs questions et à assister aux rencontres qui leur sont dédiées», conclut le maire Marchand.

Avec Émilie Pelletier

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Au passage, il a toutefois répondu à certaines d'entre elles, mentionnant entre autres que les piétons et cyclistes seraient mieux protégés en circulant sur une rue partagée et qu'elle serait bénéfique aux affaires des commerçants. À Oaklands, en Australie, les commerces ont connu une hausse de la moitié de leur rentabilité par l'implantation d'une rue piétonne, donne-t-il en exemple.

Ainsi, un tunnel long au centre-ville, tel que le proposent certains commerçants, serait la «pire chose» pour la commercialisation, estime le maire.

Selon lui, les «efforts» de discussion se poursuivent au sujet des rues partagées. «Est-ce qu'il faut continuer de consulter? Oui. Si on en fait et que vous ne venez pas, je n'ai pas à vous blâmer. Mais ne dites pas que la Ville de Québec ne fait pas d'efforts», a-t-il complété.

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«POURQUOI PAS» UN MORATOIRE AUTOROUTIER?

Comme le propose le Comité consultatif sur les changements climatiques dans ses recommandations au gouvernement du Québec, le maire Bruno Marchand se montre en faveur de l'idée d'un moratoire sur la construction de nouveaux projets autoroutiers.

«Il y a des experts qui nous disent qu'on devrait avoir un moratoire le temps de bien réfléchir les choses. Pourquoi pas?», a-t-il acquiescé mercredi.

Il n'en fait pas pour autant une opposition avec le mégaprojet de troisième lien, précisant que cette recommandation ne le remet «pas complètement» en question. «Mais ça va dans le sens de cette idée de comment on fait pour le qualifier de vert? Quel est son impact en termes d'émissions de gaz à effet de serre dans sa construction? Quand on nous dit, la voiture électrique va tout sauver, on sait que ce n'est pas vrai. [...] Ce n'est pas vrai que c'est la panacée», soutient-il.

Malgré tout, il refuse jusqu'ici de s'y opposer catégoriquement, puisque le projet pourrait encore évoluer. «Je veux garder de l'ouverture», termine M. Marchand.

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