«Quand on dit que la densification, ça égale tous vivre à Québec ou à Montréal, c'est très, très mal comprendre l'enjeu. Occuper le territoire québécois, c'est nécessaire. [...] La densification, ce n'est pas à l'opposé de l'occupation du territoire. Quand j'entends le gouvernement nous servir cet argument, je pense que c'est fallacieux», a pointé du doigt le maire de Québec, Bruno Marchand, mercredi, à la veille du lancement de la 100e édition des Assises de l'Union des municipalités du Québec (UMQ).
L'événement se tiendra jeudi et vendredi, au Centre des congrès de Québec, un premier retour en présentiel depuis 2019.
«Discours dangereux»
Lors de ce plus grand rendez-vous du milieu municipal, la lutte aux changements climatiques sera le principal thème abordé. «C'est plus qu'un enjeu parmi tant d'autres, c'est la préoccupation numéro un, celle qui doit guider toutes les autres», considère le président de l'UMQ et maire de Gaspé, Daniel Côté.
Pour les villes, la «meilleure façon de lutter, c'est l'aménagement du territoire», dit-il. Les questions d'étalement urbain et de densification seront immanquablement au menu.
On sait d'ores et déjà que certains maires et des ministres du gouvernement Legault ne s'entendent pas sur la définition de ces concepts. Lors de la présentation du troisième lien, en avril, le ministre des Transports, François Bonnardel, a déclaré que la densification était une «mode».
La densification, ce n’est pas une mode. C'est une tendance planétaire lourde. [...] On doit favoriser cette densification pour des raisons économiques et écologiques
Pour ne pas «nuire au débat», Bruno Marchand a invité mercredi le gouvernement à ne «pas aller jouer dans ce discours populiste qui est vraiment dangereux». «Si on ne densifie pas, on a un sacré problème dans notre capacité à dire il faut s'attaquer à la question de l'urgence climatique. Je m’attends du gouvernement qu’il saisisse l’urgence et que son discours soit en conséquence», presse-t-il, précisant que le problème environnemental survient quand des gens s'établissent loin de leur lieu de travail et se déplacent quotidiennement en voiture.
Il faudrait aux municipalités 4 milliards$ pour lutter contre les changements climatiques, révélait une étude en 2019.
Un «cocktail explosif» en habitation
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/YVJ2NBJI6BAMLNJEGOLZB5DCBI.jpg)
Les questions de l'habitation, pour lesquelles les municipalités sont «aux premières loges», seront aussi au cœur des discussions lors des Assises, alors que plusieurs d'entre elles observent un «cocktail explosif». Pour densifier, les villes, il faut des logements. Selon l'UMQ, il en manque entre 40 000 et 60 000.
«Comment on fait pour dire aux gens "venez habiter dans les centres-villes", si on n’est pas capables de rétablir un équilibre?» questionne le maire de Québec.
«On assiste à un déséquilibre du marché immobilier, une réelle crise du logement. [...] Avec une offre qui ne suffit plus à la demande, une rareté des matériaux, tous les ingrédients sont là pour une flambée du prix des logements», témoigne le maire de Gaspé.
L'UMQ dit attendre avec impatience le dévoilement de la Politique nationale d’architecture et d’aménagement du territoire de la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest.
Élections en vue
En vue du déclenchement prochain des élections provinciales, les municipalités s'attendent à des «engagements» sur ces plans de la part des différents partis en lice.
Les maires et mairesses sont prêts à «taper du pied» pour faire entendre les préoccupations de leurs citoyens.
L'Union des municipalités du Québec regroupe des villes qui comptent ensemble 6 millions d'habitants.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/74I6ZBYB5VHW5FOLR4LRPJJ7CA.jpg)