«On occupe pour provoquer le débat sur les espaces du Faubourg, explique la permanente du comité populaire Saint-Jean-Baptiste, Marie-Ève Duchesne. De la place à redonner aux gens du quartier, il y en a !»
De 10 à 18h, samedi, la rue Saint-Joachim sera occupée entre les intersections Saint-Gabriel et Jean-Jacques-Bertrand. Un parc éphémère y a été aménagé afin d’inviter les citoyens à se réapproprier le tronçon, situé à l’ombre de l’hôtel Delta.
Différentes activités y auront également lieu au cours de la journée, notamment avec le Centre famille Haute-Ville. Une murale devrait y être créée et un «commando de verdissement» sera déployé dans les environs pour «embellir le coin» à coup de plantes.
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«On occupe aussi parce qu’on est dans un quartier où le loyer moyen est de 1018$ par mois. Il y a un an, c’était 903$. Il y a alarme et il faut que tous les gouvernements se saisissent de leurs leviers pour faire des logements sociaux», souligne la porte-parole.
Une douzaine «d’espaces à redonner à la communauté» dans la mire du comité
Cette action s’inscrit dans la campagne «Urgence d’occuper», lancée en décembre dernier par le comité citoyen. Quelques 12 lieux situés d’un bout à l’autre du quartier Saint-Jean-Baptiste ont été identifiés par le comité, qui revendique leur retour à la communauté via divers projets, allant des CPE aux jardins communautaires.
«On est un peu tannés de se faire dire qu’il manque de place dans Saint-Jean-Baptiste, s'exaspère Mme Duchesne. Oui, on est un quartier très dense, mais il reste des opportunités pour les citoyens et on a décidé d’identifier les places, après avoir identifié les besoins pendant 10 ans. Maintenant, ce sera aux politiques de jouer, s'ils en ont l’ambition politique!»
Parmi ceux-ci, en plus des deux terrains adjacents à la rue Saint-Joachim, on retrouve plusieurs stationnements, mais aussi la St Patrick's High School, puisque les activités d’enseignements devraient bientôt changer d’emplacement.
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Le comité populaire Saint-Jean-Baptiste a aussi à l'œil plusieurs terrains et bâtiments désaffectés ou inutilisés, tels que le 780, Côte d'Abraham ou le terrain de l'ancien Patro Saint-Vincent-de-Paul. L'espace derrière le Grand-Théâtre de Québec pourrait également être aménagé afin d’abriter un jardin communautaire, croit le comité.
S’il reconnaît une «ouverture et une écoute» de la part du conseil municipal, le comité et la Ville ayant déjà eu une rencontre, le permanent Vincent Baillargeon juge que les actions ne suivent pas nécessairement.
Le comité populaire Saint-Jean-Baptiste promet d’autres occupations au cours des prochains mois.
Selon le Compop, ces terrains pourraient répondre à des besoins spécifiques des citoyens. «On nous dit toujours que le quartier est trop dense que des terrains, il y en a pas pour des projets communautaires», explique Marie-Eve Duchesnes, permanente au Compop.
Le Compop a donc répertorié 12 terrains qui pourraient être utilisés autrement, dont le stationnement en face de la Tour Saint-Jean où le Compop avait convié les médias, mercredi. «Ce stationnement sert principalement pour les touristes logés dans la Tour Saint-Jean. On pourrait certainement faire quelque chose de plus utile avec cet espace-là», fait valoir Mme Duchesne.
Une réflexion globale
Quatre priorités ont été établies par le Compop pour améliorer la vie des citoyens du quartier, la canopée, le logement social, les espaces communautaires et la petite enfance.
«On est le quartier de la ville où il y a le moins d’espaces verts. En 2020, l’indice de canopée de Québec est de 31 %, mais celui de Saint-Jean-Baptiste est le plus bas de la ville, seulement de 13 %», déplore Vincent Baillargeon, permanent au Compop.
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Les loyers ont également explosé ces dernières années. Il devient donc de plus en plus difficile de se loger à un prix raisonnable. «Le loyer médian dans le secteur est de 903 $ par mois pour un 4 et demi», s’insurge Mme Duchesne. «On a besoin de logements sociaux», ajoute-t-elle.
Le Compop aimerait aussi créer un jardin communautaire. «Il y en a un seul en haute-ville qui est dans Montcalm. Il y a plus de sept ans d’attente. Le Grand Théâtre par exemple a un grand espace qui pourrait très bien servir pour faire pousser des légumes», suggère Mme Duchesne.
Enfin, les familles quittent le quartier par manque de place dans les CPE existants. Le Compop demande donc à la nouvelle administration de la Ville de Québec, mais aussi aux élus provinciaux et fédéraux de lancer «une réflexion globale» pour répondre aux besoins des citoyens au lieu de servir les intérêts de promoteurs immobiliers.
Plusieurs actions seront menées pour le Compop sur les différents terrains dans les prochains mois.