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Bonne nouvelle.

Cette promenade fait partie de l’ADN de Québec. Il était désolant qu’une ministre de capitale traite avec autant de désinvolture un projet aussi significatif.

Les citoyens de l’est de la ville ont droit à un accès au fleuve comme ceux de la falaise et des beaux quartiers de l’ouest en allant vers les ponts.

Une ministre de la capitale devrait être celle qui tire un tel projet, comme ses prédécesseurs pour les premières phases de la promenade.

Pas celle qui s’y résigne, à contrecœur et du bout des lèvres, après avoir subi l’assaut des critiques.

On a reconnu ici le scénario du tramway où l’appui de la ministre Guilbault est venu sur le tard et sans le moindre enthousiasme.

Sans parler de son silence sur le rehaussement de la norme de nickel malgré l’avis unanime des élus de la ville de Québec.

Geneviève Guilbault est-elle la «pire ministre de la Capitale-Nationale qu’on a eue», comme l’en accuse Claude Villeneuve, chef de l’opposition à l’hôtel de ville?

Je vais laisser à M. Villeneuve son choix de mots, lui qui a annoncé cet hiver vouloir durcir le ton à l’endroit du gouvernement de la CAQ pour se distinguer du maire Marchand.

Mais si on doit vraiment choisir le ou la pire des ministres de la capitale, je vois facilement plusieurs autres «excellentes» candidatures, parmi la douzaine qui ont tenu le rôle depuis 2000.

Des noms? J’aurais dû me douter que vous alliez vouloir des noms. En voici.

Des noms qui n’ont pas marqué l’histoire à cause de leur discrétion, de la brièveté de leur mandat, d’une conjoncture défavorable ou d’un manque de poids politique.

Les Rosaire Bertrand (2001-2003), Michel Després (2005-2007) ou François Blais (2016-2017). Voyez, vous aviez déjà oublié leur nom ou presque.

D’autres ont laissé leur marque par leur combativité, leur longévité ou leur bilan.

On pense à Sam Hamad (2003-2005; 2008-2012; 2014-2016), à Philippe Couillard (2007-2008) ou au premier ministre Jean Charest qui fut responsable de la capitale pendant les derniers mois de 2008.

Agnès Maltais a aussi été remarquée, sans doute autant pour son rôle tenace dans l’opposition que dans celui de ministre de la capitale (2012-2014).

Elle a en outre piloté comme députée, un projet de loi sur l’amphithéâtre de Québec qui allait semer la pagaille au PQ et provoquer le départ de plusieurs collègues.

Le succès où l’échec d’un (e) ministre de la capitale dépend de sa personnalité et de ses habiletés politiques, mais aussi, d’éléments hors de son contrôle.

1- L’intérêt du premier ministre pour la capitale. Jean Charest en est un bel exemple, même s’il n’était pas de Québec.

Il fallait voir son plaisir ce 24 juin 2008 au matin, jour de son 50^e anniversaire, lorsqu’il a coupé le ruban de la promenade Samuel-de-Champlain et promis qu’il y aurait d’autres phases.

Il est plus facile de vendre un projet pour la capitale à un premier ministre qui est conquis d’avance. M. Hamad en a beaucoup profité.

2- Le poids au conseil des ministres. Un ministre de la capitale qui est aussi titulaire d’un ministère qui donne du pouvoir et de l’influence a davantage de chances d’avoir du succès.

Un ministère des Transports par exemple. Les députés et ministres voudront leur part de subventions pour des projets dans leurs circonscriptions.

Plus facile alors d’avoir de l’influence sur ses collègues que si on est ministre de la SQ et des prisons.

3- Le réseau politique et les liens avec le PM. Un ministre de la capitale qui a tiré des ficelles dans l’organisation et/ou qui est dans la garde rapprochée du premier ministre aura davantage d’influence sur les décisions.

4- La relation avec les élus locaux. Les citoyens de la capitale ont des attentes plus élevées envers leur ministre responsable que ceux de Montréal.

À cause de la proximité avec le gouvernement peut-être, mais je soupçonne que les attentes sont élevées en région aussi.

D’où l’importance des relations avec les élus locaux.

Si ceux-ci ont l’impression de ne pas être bien représentés par «leur» ministre, les choses se compliquent.

Cela explique les difficultés actuelles de M^me Guilbault.

L’engagement fort du gouvernement Legault pour protéger les terres des Soeurs de la Charité n’aura pas suffi à renverser cette perception.

Reste l’appui (enthousiaste celui-là) de la ministre au troisième lien.

Sauf que cet appui est davantage perçu chez les élus municipaux de la Rive-Sud que chez ceux du nord.

M^meGuilbault se distingue ici de ses prédécesseurs par sa préoccupation à représenter aussi la rive sud. Cela finit peut-être par lui nuire auprès des élus du nord.

À une certaine époque, Sam Hamad allait avec Régis Labeaume plaider les dossiers de la capitale auprès du ministre des Finances avant le dépôt du budget.

Comme c’était aussi l’époque où le PM aimait Québec, la capitale obtenait ce qu’elle voulait : promenade, amphithéâtre, PEPS, alouette.

Il n’y a pas ces atomes crochus entre le gouvernement de la CAQ et les élus municipaux de la rive nord.

5- Connaître ses dossiers. C’est un minimum. M^me Guilbault donne l’impression de ne pas connaître le détail des dossiers (ex: tramway) ou de ne pas s’y intéresser, perçoit Claude Villeneuve.

Comme il n’est pas le seul à le penser, «l’adhésion» à la ministre en souffre.

6- Le bilan. La liste des «réalisations» et subventions «obtenues» pour la capitale sous la gouverne de Geneviève Guilbault n’a rien à envier à celles des autres.

Elle est «pas si pire», pour reprendre les mots compatissants d’une collègue dont je tairai le nom.

Les sujets n’ont pas toujours fait autant de bruit qu’un amphithéâtre. Il s’agit de contributions parfois «statutaires» ou de dossiers initiés avant la CAQ. Mais l’argent est venu. Par milliards.

Réseau routier, aide à Québec doublée pour ses fonctions de capitale, tramway, promenade de Champlain (phase III), Chute Montmorency, projet de pont «signature» pour l’île d’Orléans, décontamination du littoral Est, Terres des Soeurs de la Charité, premières maisons des Aînés, centre de biométhanisation, bloc opératoire de l’hôpital de Lévis, etc.

7- Le contexte électoral. La région de la capitale est-elle «acquise» pour le parti au pouvoir ou est-ce un terrain à conquérir?

Une menace nouvelle (je nomme ici au hasard la montée du parti conservateur de Éric Duhaime) peut-elle influencer des décisions du gouvernement et ce faisant, le bilan du ministre de la capitale?

***

Je n’ai retrouvé aucune trace dans le long bilan de réalisations que m’a fait parvenir le cabinet de la ministre de la capitale, du déménagement du Salon de Jeux de Loto-Québec à Beauport.

M^me Guilbault en fut pourtant la principale (pour ne pas dire la seule) instigatrice, mais je peux comprendre la discrétion.

C’est le genre de projet dont il n’y a pas de quoi être fière. Une mauvaise promesse électorale devenue un mauvais projet. Un projet inutile parce que personne ne le demandait et qu’il n’apporte rien à la collectivité.

Un gaspillage de 10 M $, sans compter les compensations aux propriétaires de Fleur de Lys qui ont «perdu» le salon.

Un des pires entêtements que j’ai vus. De ceux qui font mal paraître une ministre de la capitale et occultent ses réussites.

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