Si on se réfère à un article du Soleil du 2 mai 2022, «La détresse des Québécois ne faiblit pas: 50% plus d’appels à Info-social», un assistant-coordonnateur du programme Info-social en Estrie estime que «Les gens ont perdu l’habitude d’aller vers les autres. La perte du soutien naturel des amis et de la famille a beaucoup d’impact.»
Cela confirme ce que j’avais constaté dans mon environnement, mes proches, ma famille. Ça me semble inquiétant, d’autant que la vie vue comme «normale», soit la vie comme elle se passait dans la période pré-pandémie, comme en 2019 par exemple, n’a pas encore vraiment recommencé. Une connaissance m’a dit récemment que «la vie est platte». Beaucoup de gens paraissent encore éprouver un haut niveau d’anxiété.
Même si la période estivale qui s’en vient pourrait sans doute aider à ce que le moral de chacun remonte un peu, nous sommes plusieurs à croire que l’automne qui finira par arriver avec, comme tous les ans, une période de rhume et de grippe et dans certains cas de gastro-entérites, le gouvernement pourrait décider d’imposer à nouveau des mesures sanitaires. Ce n’est pas pour rien que le ministre Dubé a averti de garder son passeport vaccinal sur son téléphone ou sur papier. Le message du gouvernement, quand il annonce ça, c’est que la crise sanitaire risque de se poursuivre avec toutes ces mesures.
Un tel contexte pourrait ralentir l’opération de retisser des liens sociaux au sein des amis, avec des proches, etc. Quand trouverons-nous important de prendre en considération les impacts des mesures sanitaires sur la santé mentale de chacun de nous? J’ai toujours crû que les humains ne sont pas que des corps, mais aussi des esprits.
Vivre, pour moi, ce n’est pas seulement écouter des films à la télé ou faire du télétravail, c’est aussi entretenir des liens avec des parents, des amis, des collègues de travail, un travail rémunéré ou un travail bénévole, ces liens favorisent, à mes yeux, un développement sain des personnes. Cela veut cependant dire que l’on sera sorti de la peur instillée depuis le début de 2020. Cela suppose donc que l’on ne sentira plus, suspendue au-dessus de nos têtes, une épée de Damoclès.
Je vous avoue que j’ai hâte que l’on passe à ce stade, j’aurai, moi aussi, l’impression de recommencer à vivre.