Les ventes de maisons ont diminué au Canada en mars, mais les prix ont grimpé

Royal LePage soutient que le télétravail a transformé le marché immobilier lors des deux dernières années.

Les ventes de maisons au Canada ont été moins nombreuses en mars, mais les prix ont augmenté de 11,2 % par rapport au même mois un an plus tôt, a indiqué mardi l'Association canadienne de l'immeuble (ACI).


Les ventes ont reculé de 16,3 % par rapport à l'an dernier, alors qu'elles avaient atteint un sommet record, a souligné l'ACI.

Sur une base mensuelle, les ventes de propriétés résidentielles en données désaisonnalisées ont retraité de 5,4 % en mars.

Selon l'économiste Rishi Sondhi, de la Banque TD, une partie de la baisse de mars reflétait probablement, dans une certaine mesure, la fatigue des acheteurs après plusieurs mois d'activité robuste, les acheteurs ayant devancé leurs achats avant la hausse des taux d'intérêt.

La Banque du Canada a relevé son taux directeur cible d'un quart de point de pourcentage au début de mars et d'un autre demi-point de pourcentage la semaine dernière. Ces décisions ont fait grimper les taux préférentiels des banques, car elles utilisent le taux directeur de la banque centrale comme référence lors de la fixation des taux hypothécaires variables.

Les taux des prêts hypothécaires à taux fixe de cinq ans ont également augmenté ces dernières semaines, alors que les rendements des obligations du gouvernement du Canada à cinq ans ont augmenté.

«Et, avec la Banque du Canada qui s'apprête à relever les taux de manière dynamique, les ventes de maisons devraient encore baisser à l'avenir», a écrit M. Sondhi dans un rapport.

«Cela devrait aider à équilibrer le marché et peser sur la croissance des prix des maisons. En effet, nos prévisions anticipent un ralentissement significatif de la croissance moyenne des prix des maisons au second semestre.»

Le recul du nombre de transactions est survenu alors que le nombre de nouvelles inscriptions à la vente a diminué de 5,5 % sur une base mensuelle en mars.

Cette baisse des nouvelles inscriptions était en grande partie attribuable aux reculs enregistrés dans le Grand Vancouver, dans la vallée du Fraser, à Calgary et dans le Grand Toronto, a précisé l'ACI.

Le prix national des maisons vendues en mars a atteint 796 068 $, alors qu'il avait été de 715 696 $ au même mois en 2021. En excluant les grandes régions de Vancouver et de Toronto, deux des marchés immobiliers les plus actifs et les plus coûteux, le prix moyen national du mois dernier s'établit plutôt à environ 633 000 $.

Royal LePage revoit ses prévisions à la hausse

Dans une étude distincte publiée mardi, l'agence immobilière Royal LePage a indiqué que le prix de l'agrégat des propriétés à l'échelle nationale avait augmenté de 25,1 % d'une année sur l'autre au premier trimestre, pour atteindre 856 900 $. Il s'agit du gain le plus élevé jamais enregistré pour un premier trimestre depuis que la société étudie ces prix.

Le chef de la direction de Royal LePage, Phil Soper, a précisé que la société immobilière prévoyait un solide premier semestre pour 2022, avec une modération des marchés immobiliers par la suite.

«Le premier trimestre de l'année s'est montré si robuste, cela dit, que nous avons dû rehausser notre prévision pour 2022», a affirmé M. Soper dans un communiqué.

«Qui plus est, les prix des maisons continueront de croître dans les mois à venir, en conséquence du déséquilibre incessant entre l'offre insuffisante et la forte demande.»

Royal LePage prévoit maintenant que le prix de l'agrégat d'une propriété au Canada augmentera de 15,0 % au quatrième trimestre, par rapport au même trimestre en 2021. Dans ses prévisions précédentes, la croissance anticipée était de 10,5 %.

Par ailleurs, la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) a indiqué mardi que le nombre désaisonnalisé et annualisé des mises en chantier d'habitations s'était élevé à 246 243 unités en mars, contre 250 246 en février.

Dans les centres urbains, les mises en chantier ont diminué de 2 % pour s'établir à 220 708 en mars. Dans le segment des appartements, des copropriétés et des autres types de logements collectifs, les mises en chantier ont diminué de 5 % pour s'établir à 154 876, tandis que celles des maisons individuelles ont augmenté de 8 % pour s'établir à 65 832.

Les mises en chantier d'habitations en milieu rural ont été estimées à un taux annuel désaisonnalisé de 25 535 unités.

La moyenne mobile sur six mois du nombre de mises en chantier d'habitations en données désaisonnalisées et annualisées s'est établie à 252 497 unités en mars, alors qu'elle était de 253 296 unités en février.