Sam Aliassime rêve d’un tournoi de l’ATP à Québec au nom de son fils

Sam Aliassime, le directeur du tournoi international ITF junior à Québec 

Le premier tournoi international ITF junior à Québec, qui débute samedi au Club Avantage Multi-Sports, est le premier pas vers le retour du tennis professionnel dans la capitale. C’est du moins le rêve de Sam Aliassime, directeur du tournoi puis président et propriétaire de l'Académie de tennis du même nom.


Le père du tennisman Félix Auger-Aliassime ne s’en cache pas, le premier tournoi international junior à être tenu dans la région n’est qu’une étape vers l’obtention d'un tournoi de catégorie 250 ou 500 à Québec. «C’est l’objectif, dit-il du tac au tac. La première étape, c’était d’avoir une académie qui avait de l’allure, après ça des [bons jeunes] joueurs et ensuite un tournoi junior.»

Aliassime et ses associés reluquaient un tournoi de catégorie J5 (la dernière classe chez les juniors), mais ils ont finalement obtenu un tournoi en classe J3. L’homme au nom de famille bien connu n’entend pas s’arrêter là. Ses objectifs? «Un J1, passer par un tournoi Challenger et je veux un tournoi ATP», précise le charismatique entraîneur.

Son rêve ultime, c’est de redonner à Québec un tournoi de tennis digne de ce nom, elle qui est absente des deux grands circuits de tennis de la planète (2019 dans le cas de la WTA et 1974 dans le cas de l’ATP). 

Ce tournoi pourrait même porter le nom de son fils, 9e raquette mondiale sur le circuit de l’ATP! «Mon but c’est qu’un jour Félix ait un jour un tournoi à Québec à son nom, comme [Novak] Djokovic en Serbie et [Jeremy] Chardy en France. Pour l’instant je ne veux pas trop le déconcentrer avec ça, mais le but, c’est d’avoir un tournoi en son nom à Québec un jour.»

Hérisset heureux

Ce projet, c’est de la musique aux oreilles de Jacques Hérisset, figure mythique du tennis à Québec. Ce dernier jouit d’une réputation enviable et s'est fait connaître par les meilleures joueuses du globe pendant plus de deux décennies en présidant le Challenge Bell/Coupe Banque Nationale. 

L'enjeu du retour de l’ATP ou de la WTA à Québec demeure le dossier des infrastructures sportives, martèle-t-il. «On ne parle pas du Peps à l'intérieur tel qu'il est en ce moment, ajoute Hérisset. Moi, j'aimerais faire quelque chose dehors. Eugène [Lapierre de Tennis Canada] aussi, à Québec au mois d'août. Peut-être mixte, mais peut-être les gars si on ne fait pas les deux. On a eu 26 ans de femmes, là on pourrait peut-être amener les gars.»

Monsieur Tennis, qui a connu les grandes années de son sport à Québec, n'avait que du bien à dire de la vision et des grands projets de son ami, Sam Aliassime. Il va sans dire que l'ancien directeur du tournoi de Québec se réjouit de l’ajout d'un premier rendez-vous international junior de tennis dans la capitale.

Sam Alliasime avec des jeunes espoirs de la région

C'est le premier, mais ce ne sera pas le dernier, prévient-il. «Ça représente la suite et une suite qui aurait dû venir avant, laisse tomber Hérisset. Au niveau junior, c'est wow et il fallait que ça se fasse. C'est étonnant que Québec, et je me blâme là-dedans, n'ait pas eu l'initiative de le faire avant parce qu'on est une ville de tennis depuis toujours. On a fait des grands tournois, autant chez les hommes que chez les femmes, on a eu des championnats canadiens, mais jamais de tournoi international junior.»

Des jeunes ravis

Thomas Drapeau avait deux raisons de sourire jeudi matin au Club Avantage Multi-Sports. La première, il s’entraînait en vue de son premier tournoi ITF junior dans sa ville natale et la seconde, il célébrait son 18e anniversaire. Encerclé par une horde de journalistes, Drapeau a vite reconnu qu’il s’agissait de son plus gros scrum en carrière. Et peut-être pas le dernier! «Si je veux me rendre sur l’ATP, faut que je m’habitue!» a-t-il lancé aux médias.

Membre de l’Académie de tennis Aliassime depuis l’âge de 6 ans, Drapeau sera un membre de l’Université Keiser, à West Palm Beach en Floride, l’an prochain. Il savourera le tournoi des prochains jours, après deux années marquées par la pandémie et les nombreuses restrictions sanitaires.

Privé de matchs et de tournois au Québec, le 652e meilleur joueur junior mondialement a dû se rendre en République dominicaine, au Mexique et en Floride pour perfectionner son art. Le retour devant les siens sera donc très spécial. «Je suis très excité de jouer, moi qui suis habitué de jouer ailleurs, détaille le jeune homme tout juste majeur. De revenir à la maison et de pouvoir jouer devant ma famille, ça compte beaucoup pour moi. J’espère vraiment bien faire.»

Drapeau veut se rendre le plus loin possible et amasser des points contre les meilleures raquettes juniors provenant d'une dizaine de pays. «Pas que je ne veux pas déplaire à personne, c’est juste que j’aime ça faire un spectacle, dit-il avec le sourire. Je veux gagner, c’est sûr que ça me met un peu de pression, mais je suis prêt.»

Même son de cloche pour Audrey Ouellet, 17 ans, qui voit ce premier tournoi international à la maison comme un «défi». Cette approche plait à Sam Aliassime, qui se réjouit de voir ses jeunes protégés prendre de l’expérience à l’échelle internationale. «Il faut rêver et pour rêver, il faut voir ce qui se passe [ailleurs]. Les jeunes vont voir les meilleurs joueurs ici, ils vont vouloir les imiter, être à leur niveau un jour», conclut-il.

Le tableau principal en simple réunira 32 joueurs et 32 joueuses, dont huit bons jeunes espoirs de 18 ans et moins de la région, Thomas Drapeau, Tymofiy Khrystyuk (942e dans le monde) et Audrey Ouellet (1 point ITF). Les qualifications commenceront ce samedi. Un second tournoi international de catégorie J3 aura lieu au même endroit en septembre prochain.