«On doit reconnaître que les résultats pour nous ont décevants. J’entends les nombreux libéraux qui ne sont pas sortis voter lors de cette élection-ci et je pense qu’il faut prendre acte des résultats», a déclaré la cheffe du parti libéral du Québec, Mme Anglade, en point de presse au parlement mardi matin.
La veille, son parti n’avait fait que 7 % au scrutin partiel dans la circonscription de Marie-Victorin, à Longueuil, devant se contenter de la cinquième position même derrière le Parti conservateur du Québec d’Éric Duhaime, à 10 %.
Mme Anglade dit constater que les électeurs n’ont pas assez entendu parler des propositions libérales. Le mot ne se rend pas, en résumé.
«Justement, Éric Duhaime, lui, il est sur le terrain. Il est sur le terrain quotidiennement. On aurait tout intérêt, nous, de notre côté, à être encore beaucoup plus présents. Parce que je vous dis, je remarque énormément la différence chaque fois que je vais rencontrer les militants, chaque fois que je vais aller exposer mes idées sur le terrain», a-t-elle affirmé, appelée à commenter le nouveau venu conservateur.
«Le travail, il est énorme en avant de nous, je suis la première à le reconnaître», a-t-elle constaté, assurant ne pas prendre cet échec comme une attaque directe à son leadership, puisque de toute façon, dit-elle, les attentes s’avéraient limitées dans une circonscription où son parti n’a pas dépassé 15 % depuis 2014.
Le taux de participation à la partielle dans Marie-Victorin, lundi, a été de 36 %. Lors d'une précédente partielle dans Marie-Victorin en décembre 2016, il avait été de 26 %. À Québec, en 2019, lors d'une partielle dans la circonscription de Jean-Talon, le taux de participation avait atteint 49 %.
Évolution du vote lors des récentes élections dans Marie-Victorin
CAQ PQ QS PCQ PLQ
- Partielle 2022 35 % 30 % 14 % 10 % 7 %
- Générale 2018 28 % 31 % 22 % --- 15 %
- Partielle 2016 14 % 53 % 14 % 1 % 13 %
- Générale 2014 21 % 38 % 12 % --- 26 %
Dans le camp solidaire, on regrette l’absence de vote sur les campus cégépiens et universitaires lors d’élections partielles.
«Une des clés de nos succès, c’est le vote des jeunes, et ce vote-là, on a eu de la difficulté à le faire sortir dans Marie-Victorin notamment», a fait valoir le co-porte-parole et chef parlementaire Nadeau-Dubois.
«Jusqu’à la dernière semaine de campagne, je rencontrais des jeunes et je leur apprenais qu’il y avait une élection!» a-t-il indiqué. Il donne l’exemple de l’élection de sa collègue de Sherbrooke Christine Labrie comme mouvement solidaire venu du campus de l’Université de Sherbrooke, en 2018.
«Notre défi, c’était de faire augmenter ce taux de participation là, puis ce n’est pas un défi qu’on a réussi à relever», a admis M. Nadeau-Dubois.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/I5I5RPQCKRDIFFQCVZGWZNVIEI.jpg)
«Pour ce qui est de la performance de la CAQ, François Legault bénéficie d’une tribune absolument exceptionnelle depuis le début de la pandémie. Il y a pris énormément de place. Je pense qu’il continue à récolter les fruits de ça. Mais, nous, on va continuer à faire notre travail.»
Ministres et 500 $
Au Parti québécois, comme la veille au soir, le chef Paul St-Pierre Plamondon affichait un sourire. Pour lui, avec cette deuxième place, «on a démontré qu’on était le seul parti à pouvoir tenir tête à la CAQ. Et on est dans une marge, en termes de résultats, qui nous place en très bonne position pour l’élection générale».
Même si jusqu’à lundi, les électeurs de Marie-Victorin avaient élu des députés du PQ sans interruption depuis 1985.
M. St-Pierre Plamondon remarque que les deux principaux partis d’opposition, QS et PLQ, ont tous deux perdu huit points de pourcentage par rapport à 2018, tandis que pour le PQ, c’est moins de 1 % de moins.
«Il y a six mois, la CAQ était à 48 % au Québec. Il n’y en a pas de château fort pour personne. Puis là, on voit la situation évoluer puis on se retrouve avec une lutte très serrée. Quel sera le résultat, le vrai, dans six mois? Je pense que la question mérite d’être posée. Puis j’ai regardé comment notre organisation s’est comportée : qualité de la campagne, des idées, mobilisation des bénévoles, présence de toutes les générations. Nous, on a atteint beaucoup d’objectifs dans cette campagne-là qui nous laissent présager d’une élection générale bien faite, bien structurée», a-t-il résumé, positif.
M. St-Pierre Plamondon ajoute que les ressources électorales des partis s’avèrent très inégales. «Moi, je n’ai pas 20 ministres, puis la machine du personnel de l’Assemblée nationale pour mettre en porte-à-porte les fins de semaine. Puis je n’avais pas 500 $ à distribuer à 92 % des électeurs», a-t-il laissé tomber, en référence au crédit d’impôt annoncé par le gouvernement Legault lors du dernier budget, dévoilé le 22 mars.
Représentation à l’Assemblée nationale du Québec
Nombre de députés actuel par rapport au lendemain de la dernière élection générale, en 2018
- Coalition avenir Québec : 76 (+2)
- Parti libéral du Québec : 27 (-4)
- Québec solidaire : 10 (=)
- Parti québécois : 7 (-3)
- Parti conservateur du Québec : 1 (+1)
- Députés indépendants : 4 (+4)
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/4ZIMAN5B4NBD5OUHT7J7WU25VM.jpg)