«C’est la consécration pour nous. Il y a un an, on était vraiment un tiers parti. Aujourd’hui, on est dans la cour des grands», se réjouit Éric Duhaime, qui vient tout juste de recevoir son invitation de la société d’État.
Le débat des chefs de Radio-Canada aura lieu le 22 septembre, à 20h. Il sera animé par Patrice Roy. Durant l’événement, des citoyens poseront des questions directement aux leaders politiques.
Éric Duhaime sera également présent à une émission spéciale du diffuseur public, le 4 septembre, où les différents chefs de parti seront interviewés à tour de rôle par Anne-Marie Dussault, Céline Galipeau et Patrice Roy.
«Nous sommes persuadés que ces deux rendez-vous importants permettront à nos concitoyens de faire un choix éclairé le jour du scrutin», écrit la directrice générale de l’information de Radio-Canada, Luce Julien, dans une lettre adressée à Éric Duhaime.
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Une certaine confusion régnait à savoir si l’ancien animateur de radio allait être invité au débat puisque sa seule députée, Claire Samson, est une transfuge caquiste. En juin dernier, l’éditorialiste de La Presse, Philippe Mercure, écrivait que la présence d’Éric Duhaime au débat des chefs serait «injustifiable».
Le chef conservateur croit que Radio-Canada a attendu de voir le résultat de l’élection partielle de Marie-Victorin, lundi, pour lui envoyer l’invitation officielle. La candidate du PCQ, Anne Casabonne, a obtenu 10% des suffrages, devançant la candidate du Parti libéral. «Ça devenait de plus en plus difficile de nous empêcher d’être là», soutient Éric Duhaime.
Vers une vague populiste?
Le professeur agrégé en science politique à l'Université Laval, Marc André Bodet, n’est pas vraiment surpris que le chef conservateur soit invité au débat des chefs. «Dans le contexte actuel, il serait assez inélégant de ne pas l'inviter étant donné ses appuis», dit-il, ajoutant que d'ignorer Éric Duhaime pourrait nourrir son parti.
Marc André Bodet croit que c’est l’opposition aux mesures sanitaires qui a permis à Éric Duhaime de créer une brèche dans l’univers politique québécois. Il affirme qu’il sera aussi capable d’aller chercher des électeurs avec une sensibilité plus conservatrice.
Sa clientèle votante est essentiellement formée d'anciens adéquistes ou de jeunes familles caquistes pour qui le libre marché et un État moins présent sont des éléments qui peuvent faire pencher la balance.
Le chef conservateur est souvent taxé de populisme. Selon le professeur, le Québec n’est pas à l'abri d'une vague anti-système, comme on le voit ailleurs dans le monde. «Je ne vois pas de raison qui ferait qu’il n’y aurait pas d’espace pour cela au Québec», soutient Marc André Bodet.
Présent au Face-à-face de TVA?
Éric Duhaime a aussi été invité au Face-à-Face de TVA, animé par Pierre Bruneau, qui aura lieu le 15 septembre à 20h. Toutefois, l’invitation indique qu’une des deux conditions devra être remplie pour pouvoir y participer: avoir fait élire un député lors des élections de 2018 ou obtenir une moyenne d’au moins 10% d’intention de vote dans les sondages qui se dérouleront entre le 1er et le 31 août.
Selon l’agrégateur de sondages Qc 125, le Parti conservateur du Québec se situe à 15% dans les intentions de vote dans la province.