La nouvelle usine valorisera 250 000 tonnes de sous-produits du sciage comme des sciures, des écorces, des rabotures et des copeaux, ainsi que du bois de qualité inférieure. En choisissant cette bioénergie au lieu des énergies fossiles pour ses chaudières, le projet évitera l’émission d’environ 30 470 tonnes de Co2 équivalant au retrait de nos routes de plus de 8900 véhicules légers par année. Comme combustible pour faire sécher les sous-produits du bois servant à la production de granules, la bâtisse sera munie d’une centrale thermique alimentée à la biomasse forestière résiduelle.
«Ce projet s’inscrit dans un plan de croissance de Groupe Lebel et permettra d’écouler un volume important de coproduits d’usines de sciage par la production de biocombustibles verts et renouvelables, a décrit le président-directeur général de l’entreprise, Louis-Frédéric Lebel. Ce projet nous permettra aussi de valoriser à long terme des volumes importants de bois affecté par la tordeuse des bourgeons de l’épinette.»
Création d’une vingtaine d’emplois
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L’usine s’ajoutera aux 19 autres spécialisées dans le sciage et les produits de valeur ajoutée que possède l’entreprise familiale fondée à Squatec il y a 66 ans par Deniso Lebel et qui engage plus de 1200 personnes. Figurant parmi les principaux fabricants de bois d’oeuvre de l’est du Canada, Groupe Lebel est présent au Québec, en Ontario et dans le Maine.
En plus de consolider des emplois liés au domaine forestier dans la région, une vingtaine de nouveaux emplois directs seront créés pour la production des granules de bois au sein du nouveau bâtiment actuellement en construction, situé à proximité de l’usine de Groupe Lebel à Cacouna. L’entreprise est déjà en processus d’embauche et de formation des nouveaux travailleurs.
L’ingénierie de procédé et l’exécution du projet ont été confiés à Prodesa, une entreprise spécialisée dans la construction clé en main d’usines de production de granules de bois tant en Europe, en Asie qu’en Amérique du Nord.
Groupe Lebel compte acheminer la majorité de sa production sur les marchés internationaux en croissance.
Projet longuement mûri
L’idée de ce projet a germé il y a cinq ans. «C’est un projet qui a été longuement mûri, a confirmé le directeur de Lebel Énergie, Pierre-Olivier Morency. Environ 40 à 50 % des volumes de bois qui rentrent dans nos usines deviennent des sous-produits. À travers notre réseau de scieries, cela représente des centaines de milliers de tonnes qui doivent être valorisées annuellement. Il est primordial de trouver des débouchés pour ces volumes à long terme. Nous devons toujours réfléchir à des moyens pour tirer le plein potentiel de la ressource.»
Le déclin de certains marchés, combiné au plan de croissance de l’entreprise, ont poussé ses gestionnaires à une réflexion de fond pour assurer la pérennité du marché des sous-produits. «La solution qu’on a trouvée est la production de granules de bois, un produit qui offre beaucoup de flexibilité sur les approvisionnements», raconte M. Morency.
Québec verse 15 millions $
Trois ministres provinciaux sont débarqués à Cacouna, lundi, pour annoncer le versement d’une aide financière globale de près de 15 millions $ pour la construction de la nouvelle usine. «Ce projet d’économie circulaire correspond en tous points à la vision de notre gouvernement : une économie au service de l’environnement, a déclaré la ministre déléguée à l’Économie, Lucie Lecours, dont son ministère octroie à lui seul 12 millions $. Comme gouvernement, notre rôle est d’encourager nos entreprises à réaliser leurs projets d’investissement, à adopter des technologies propres et à entreprendre la transition énergétique. L’adoption de nouvelles sources d’énergies renouvelables, dont les bioénergies, va nous permettre d’atteindre notre objectif de carboneutralité. Ce sont des produits comme celui de Groupe Lebel qui vont nous faire avancer dans cette direction.»
Pour le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, le patron de Groupe Lebel est «un homme visionnaire avec qui le gouvernement a tout intérêt à travailler». «Des projets comme celui-ci s’inscrivent dans la transition énergétique du Québec par cette volonté de réduire les gaz à effet de serre, de devenir carboneutre en 2050 et surtout d’optimiser toute la chaîne de valeur liée à l’exploitation de l’entreprise, a soutenu Jonatan Julien. Ce projet-là est parfaitement aligné avec la stratégie québécoise sur l’hydrogène vert et les bioénergies que j’ai très hâte de déposer. On a fini les consultations. Dans les prochaines semaines, on va déposer ce plan.»
Pour sa part, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs a souligné que le biocombustible renouvelable à faible empreinte carbone pourra servir à remplacer des combustibles fossiles tels que le charbon. «Je me réjouis de voir le Groupe Lebel améliorer sa compétitivité en faisant des choix stratégiques basés sur une solide analyse des marchés, sur une réelle volonté de maximiser ses procédés, a mentionné Pierre Dufour. C’est inspirant. Ce projet est un bon coup pour Groupe Lebel, pour le Bas-Saint-Laurent et pour le rayonnement de notre industrie forestière.»
En remplacement de la mairesse de Cacouna qui était absente pour cause de maladie, le directeur général de la municipalité a salué l’initiative. «Quelle belle nouvelle pour notre municipalité, pour le dynamisme de notre communauté, pour le développement de notre parc industriel et de nos activités portuaires, s’est exclamé Félix Bérubé. Créateur d’emplois, Groupe Lebel est un employeur de marque, un joyau économique pour notre région et particulièrement pour notre municipalité.»