Dans la foulée de l'adoption d'une norme provinciale moins restrictive sur le nickel dans l'air ambiant, le Groupe de travail sur les contaminants atmosphériques a été créé, spécifiquement pour s'attarder à la qualité de l'air de la ville de Québec.
Refusant de faire une «exception» pour Québec dans l'ajustement à la hausse de la limite de nickel permise (14 ng/m3 à 70 ng/m3), comme le réclamait le maire Bruno Marchand, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, avait plutôt annoncé en février la mise sur pied d’un groupe de travail, en mentionnant qu'une station de mesure serait aussi ajoutée à Limoilou.
[ Norme sur le nickel: pas d’exception prévue pour Québec, rejette le ministre de l’Environnement ]
Le maire Marchand demandait d'ailleurs à «obtenir de l'information précise sur l'ensemble des contaminants émis et déterminer les sources d'émission de polluants» dans la basse-ville. Il avait alors accueilli les mesures prises par le gouvernement comme un «pas dans la bonne direction».
Experts mandatés
Le groupe indépendant est maintenant formé, a annoncé jeudi le ministère de l'Environnement. Il a pour mandat de «recommander et de prioriser les actions à mettre en œuvre pour améliorer la qualité de l'air dans le quartier Limoilou», en passant en revue les «impacts potentiels» de l'incinérateur, du chauffage au bois, des activités portuaires et du camionnage lourd dans la basse-ville de Québec.
Jean-Pierre Charland, un docteur en chimie, en assurera la présidence. Ce dernier est un gestionnaire retraité de la Division de la recherche sur la qualité de l'air à Environnement et Changement climatique Canada. Docteur en écologie, Claude Thellen l'accompagnera, à titre de secrétaire du groupe de travail, lui qui a entre autres travaillé au Centre d'expertise en analyse environnementale du Québec du ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Rapport attendu d'ici décembre
D'autres experts scientifiques et spécialistes de la santé publique seront appelés à se joindre au groupe de travail «au cours des prochaines semaines», mais ses travaux débutent «dès maintenant», confirme le MELCC.
Le Groupe de travail sur les contaminants atmosphériques sera tenu de présenter un rapport au ministre avant le 1er décembre 2022. Les recommandations pourraient donc n’être fournies qu’après l’entrée en vigueur de la nouvelle norme provinciale sur le nickel.
«En parallèle, le MELCC entend poursuivre ses interventions de contrôle sur le territoire du port et de l'incinérateur de Québec. Il collabore aussi avec la Direction de santé publique de la Capitale-Nationale à la réalisation de son étude globale de la qualité de l'air dans Limoilou, Vanier et la basse-ville de Québec», indique-t-on dans un communiqué.
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QUI SONT LES EXPERTS DU GROUPE DE TRAVAIL SUR LES CONTAMINANTS ATMOSPHÉRIQUES?
Jean-Pierre Charland
Docteur en chimie, Jean-Pierre Charland est un gestionnaire retraité de la Division de la recherche sur la qualité de l'air à Environnement et Changement climatique Canada. Fort d'une carrière de chercheur de plus de 20 ans, il a aussi acquis une solide expérience de gestion. Il a notamment été le représentant du gouvernement fédéral au Programme de surveillance national de la pollution atmosphérique au cours des 12 dernières années. Pendant une dizaine d'années, il a aussi fait partie de la délégation canadienne dans le cadre de l'Accord Canada-États-Unis sur la qualité de l'air.
Claude Thellen
Docteur en écologie, Claude Thellen, un autre gestionnaire aguerri, a accumulé une vingtaine d'années de gestion dans les domaines de l'environnement et de la santé environnementale. Il a notamment travaillé au Centre d'expertise en analyse environnementale du Québec du ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques pendant plus de 20 ans. Il a également signé de nombreux articles, études et recherches à caractère scientifique.
Source: ministère de l'Environnement et de la Lutte aux Changements climatiques