Cultiver ses champignons à la maison

La poêlée de champignons sautés avec ail et persil est un classique pour les déguster.

Cuits à même la poêle, en sauté ou en sauce, dans les recettes ou en accompagnement, les champignons se prêtent à tout lorsqu’on parle de cuisine. Un concept qui ne date pas d’hier, mais qui a pourtant explosé en popularité dans les dernières années : les trousses de culture de champignons maison, une excellente manière de les cultiver en toute saison et d’agrémenter ses plats à l’année, d’après Les Urbainculteurs.


Destinées à tous ceux qui désirent faire pousser des champignons à la maison, les trousses de culture de mycélium sont des ensembles «prêts à pousser» faciles d’utilisation. L’objectif premier? Permettre à tous de cultiver à l’année, en toute simplicité.

La culture de champignons maison est une expérience scientifique en soi, ainsi qu’une activité amusante pour les jeunes et les moins jeunes, qu’ils soient expérimentés ou qu’ils veuillent tenter un premier contact avec l’agriculture, «sans pour autant se salir les mains!» lance Vincent Hanrion, chargé de communications chez Les Urbainculteurs.

Les trousses de culture offertes par Les Urbainculteurs se détaillent au prix de 27 $.

La commercialisation de ce genre de trousse clé en main se fait depuis environ une dizaine d’années au Québec et ailleurs dans le monde. Les Urbainculteurs tiennent en stock les trousses de culture de Mycoboutique, une entreprise familiale montréalaise spécialisée dans tout ce qui touche aux champignons. Au coût de 27 $, il s’agit d’un sac d’un kilogramme de culture qui, dans les conditions recommandées, produira 30 % de son poids total en champignons.



Ces petites boîtes à champignons sont vraiment un beau principe d’agriculture urbaine, à faire pour le plaisir en famille à la maison ou encore à l’école

«Il y a un réel engouement depuis quelques années pour la culture et la production maison, explique M. Hanrion. C’est à la fois lié à la demande grandissante pour tout ce qui a trait aux aliments frais, mais c’est aussi une question d’offre. Plusieurs entreprises et certains restaurants se sont lancés dans la production urbaine de champignons parce que c’est facile et ça permet de diversifier leur offre avec des variétés différentes de celles vendues sur les tablettes d’épicerie.»

Rappelons que Les Urbainculteurs sont une entreprise d’économie sociale qui travaille à développer et promouvoir une agriculture urbaine accessible et responsable, au bénéfice des organisations et des individus. «Ces petites boîtes à champignons sont vraiment un beau principe d’agriculture urbaine, à faire pour le plaisir en famille à la maison ou encore à l’école. Il s’agit d’une belle initiation à l’agriculture et c’est vraiment gratifiant de faire pousser quelque chose par soi-même», affirme Vincent Hanrion.

Un processus relativement simple

Les trousses de culture maison produisent la plupart du temps des pleurotes, une sorte de champignons sauvages bien connue du grand public qui appartient à la catégorie des comestibles. «Il s’agit d’une variété très simple qui pousse facilement», explique M. Hanrion.

Les champignons comestibles peuvent être cultivés à l’extérieur comme à l’intérieur, sur le comptoir de la cuisine, dans une cave, dans un garage ou dans n’importe quel espace bien aéré. La température de la pièce doit cependant être constante. Pour fructifier, le champignon requiert lumière et air frais.

Le pleurote de l’orme, que l’on voit sur cette image, est l’une des espèces de pleurotes les plus simples à produire.

Le principe est simple : pour que se développe un champignon, il faut un substrat et du mycélium. Le substrat, c’est la base qui sert à alimenter les pleurotes pour qu’ils se développent. Bien que les trousses clé en main contiennent déjà tous ces ingrédients, il demeure possible de fournir un substrat maison.

Tel qu’expliqué par Les Urbainculteurs, on peut utiliser comme substrat tout ce qui contient de la cellulose à la maison : du marc de café, des copeaux de bois, des cartons ou encore du papier. On vient alors alimenter notre culture tout en limitant nos déchets.

À cette base, il faut ensuite ajouter le mycélium. Chaque trousse produite par Mycoboutique renferme déjà du mycélium blanc de champignon ainsi qu’un substrat brun, ici composé de sciure de bois, de céréales, d’eau et de sulfate de calcium. Les composantes du substrat peuvent varier selon la trousse choisie.

«Ce qui devient intéressant, c’est qu’on peut faire plusieurs cultures avec un même mycélium», explique l’expert d’agriculture urbaine, grand fan de champignons. «Il suffit de renouveler le substrat et de l’arroser, puis ça va se remettre à fructifier. Ç’a vraiment une multiplication infinie, car ce qu’on achète, c’est le mycélium!»

Les champignons émergeront du sac comme ceci, en poussant vers le haut.

Lorsqu’on est prêt à démarrer la culture, il faut d’abord faire de petites incisions dans le plastique du sac puis l’immerger dans l’eau. Le contenant ne doit pas être hermétiquement fermé, parce que les champignons dégagent du CO2 et doivent respirer de l’oxygène afin de croître correctement, est-il expliqué dans les instructions. Il faudra ensuite s’assurer que la culture demeure dans des conditions humides en vaporisant une fois par jour.

Vaporisez, patientez, récoltez et… dégustez! Vous pouvez faire la récolte au fur et à mesure que les champignons poussent, ou bien les récolter d’un coup et les conserver au frais, enroulés dans un chiffon humide.

À noter qu’avant son utilisation, il est possible de conserver la trousse de culture au froid jusqu’à un mois, après quoi la fructification se développera à l’intérieur du sac, expliquent Les Urbainculteurs.

Plus de variété, moins de coûts, plein de possibilités

Les champignons qui émergent de ces trousses sont des produits qu’on ne retrouve pas forcément en épicerie. Il s’agit d’une option intéressante pour ceux qui souhaitent avoir de la variété à coût moindre, alors que les pleurotes peuvent être de plusieurs couleurs et de formes différentes.

Pleurotes de l’orme, pleurotes bleus, gris, rose, blancs ou jaunes, cette famille de champignons se démarque des autres par sa richesse en nutriments et son bon goût. On reconnaît le champignon des bois, aussi appelé «pleurote en coquille», grâce à sa forme d’huître. Dans la nature, il pousse généralement de mars à mai.

Pleurotes à l’ail, au fromage, panés ou caramélisés, coupés en lamelles dans la poêle, dans une omelette, une sauce, un risotto… Si vous en doutiez encore, il y a des milliers de recettes à imaginer pour sublimer ce savoureux champignon.

«Personnellement, j’adore les faire revenir dans la poêle avec de l’ail et du persil, les huiler et saler pour les faire cuire comme des croustilles. Dans les sauces, les soupes, ils se prêtent bien à tout», lance Vincent Hanrion, spécifiant toutefois de ne pas les congeler pour éviter qu’ils perdent du goût et de la texture.

De plus amples renseignements au sujet des trousses de culture de champignons maison sont disponibles sur le site Internet des Urbainculteurs ou au mycoboutique.com.