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KARINE, JOURNALISTE POUR LA TRIBUNE

Pourquoi prends-tu le risque d’aller près d’une zone de guerre?

Devant la guerre, on se sent tous impuissants. Quand on est journaliste, tout ce qu’on peut faire, c’est d’aller à la rencontre des gens qui souffrent de cette guerre pour pouvoir raconter et montrer ce qu’ils vivent, afin que nos lecteurs soient au courant de l’histoire qui s’écrit en ce moment.

Est-ce que ta famille s’inquiète pour toi? Que leur dis-tu pour qu’ils acceptent ton choix? Tu as des enfants...est-ce qu’ils comprennent ton choix?

J’ai la chance d’avoir une famille qui m’a beaucoup appuyée dans ce projet. J’ai quatre enfants, qui ont 12, 15, 17 et 19 ans. Au début, ils étaient un peu inquiets. À la télé, ils voyaient des images qui ne les rassuraient pas du tout. On a parlé ensemble. Ils savent que ce qui se passe en Ukraine est profondément injuste et dramatique, et que c’est essentiel qu’il y ait des médias qui parlent du sujet. Et je sais que tous les jours, ils lisent mes textes et regardent les photos de mon collègue Simon. Ça leur permet de se projeter un peu dans ce que je vis ici en Roumanie et en Pologne.

Quand tu étais enfant, étais-tu téméraire? Tu étais quel genre d’enfant?

Je n’étais pas très téméraire, j’avais peur des monstres que j’imaginais dans le sous-sol! J’aimais beaucoup, beaucoup lire et dessiner. Je pense que le goût d’écrire et de raconter les histoires des gens vient de là.

As-tu un truc pour te calmer quand tu te sens anxieuse?

Je respire. Profondément. Et je pense aux gens que j’aime, ou bien à des situations où je me sens bien.

Y a-t-il une phrase qui te guide dans ton métier de journaliste?

Pas une phrase, mais une façon de voir: ce sont les gens qui sont au cœur du métier que j’exerce. Parce que c’est un travail où on les informe et où on va à leur rencontre, que ce soit à travers les articles qu’on écrit et qu’ils lisent ou par les entrevues qu’on fait avec eux. C’est pour eux qu’on fait ce travail-là.

*****

"},"type":"paragraph"},{"position":1,"text":{"fr":"

LES ENFANTS DE KARINE SONT FIÈRES!

Nous avons demandé aux 4 enfants de Karine de nous dire comment ils vivent le fait que leur maman soit partie couvrir le conflit ukrainien. Voici leurs réponses:

Honnêtement, on est vraiment fiers d’elle et on est contents pour elle. C’est sûr qu’il y a du stress qui va un peu avec ça. Quand elle nous a annoncé qu’elle partait, on a ressenti de la joie et de la fierté. C’est pas tous les jours que ta mère reçoit une bourse pour partir en Europe couvrir un conflit. On a un peu de peur, aussi, étant donné le contexte actuel du monde.

*****

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Nick traduit en russe sur son téléphone pour le photographe Simon Séguin-Bertrand "},"contentType":"image","credits":{"fr":"LeDroit, Simon Séguin-Bertrand"},"position":2,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fdeac0f2c-3fdb-4ca0-9fb1-545906d8d07f.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":3,"text":{"fr":"

SIMON SÉGUIN-BERTRAND, PHOTOGRAPHE DE PRESSE, LE DROIT

Pourquoi prends-tu le risque d’aller dans une zone de guerre?

Si j’ai choisi de participer, avec ma collègue Karine, à ce projet, c’est parce que c’est important que les gens, chez nous, comprennent l’ampleur du drame que vivent les Ukrainiens en ce moment.

Est-ce que ta famille s’inquiète pour toi? Que leur dis-tu pour qu’ils acceptent ton choix?

C’est certain que ma mère est un peu plus inquiète, c’est comme ça les mamans. Mais toute ma famille comprend que c’est ce que j’aime faire et que le travail que je fais est important.

Quand tu étais enfant, étais-tu téméraire? Tu étais quel genre d’enfant?

Certainement un peu plus téméraire que ma collègue Karine. Enfant, j’étais curieux et observateur.

As-tu un truc pour te calmer quand tu te sens anxieux?

Le seul bon truc pour rester zen, c’est de faire ce qu’on a à faire et de ne pas essayer d’en faire trop. Il ne faut pas non plus prendre de risque inutile.

Y a-t-il une phrase qui te guide dans ton métier de photographe de presse?

Les phrases qui me guident en faisant mon métier sont celles que mes collègues écriront. Pour qu’un reportage soit complet, les photos doivent trouver leur place dans le texte.

"},"type":"paragraph"}],"creationDate":"2022-03-17T16:05:54.887Z","externalIds":{},"firstPublicationDate":"2022-03-17T17:39:15.381Z","free":false,"id":"f580d27fa51c1b132033830176951d9f","lead":"Karine Tremblay, journaliste pour La Tribune et Simon Séguin-Bertrand, photographe de presse pour Le Droit, font présentement des reportages dans les pays voisins de l’Ukraine afin de rencontrer des réfugiés et leur donner une voix. Voici leurs réponses à notre petit questionnaire 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Gilet par-balle, casque et débrouillardise!

Étant journaliste indépendant, Frédérick n’est pas entouré d’une grosse équipe chargée d’évaluer les risques et de valider ses déplacements. Il doit donc se fier aux habitants et aux autres journalistes pour décider si un endroit est assez sécuritaire pour l’accueillir. Il n’a ni gilet pare-balle ni casque.

Cette semaine, en revanche, il a dû s’en procurer parce qu’un reporter et un photographe français lui ont proposé de les suivre à Voznessensk, une petite ville à trois heures au nord-est d’Odessa. Le plan est de se rapprocher de la ligne de front (où des affrontements se déroulent), tout en restant dans une zone relativement sécuritaire. Le but est d’aller voir comment la guerre affecte les plus petites villes et villages d’Ukraine.

Qui croire?

Un représentant de la municipalité leur a assuré qu’il n’y avait aucun danger et que la ville de Voznessensk était calme en ce moment. Mais Frédérick doit tout de même se poser des questions : «Devrions-nous le croire sur parole? À quel point est-il vraiment au courant du positionnement des troupes russes dans les environs et de leurs intentions pour la suite de l’offensive?»

Le moindre faux pas pourrait leur être fatal, les journalistes ne sont pas plus à l’abri que n’importe qui dans ce conflit. Et pourtant, le journalisme de guerre est un métier très important! Sans ça, nous ne serions pas au courant de tous les développements du conflit. Grâce à ces journalistes qui risquent leur vie, la communauté internationale peut venir en aide aux citoyen.ne.s de l’Ukraine, car elle connaît ses besoins.

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"},"type":"paragraph"}],"creationDate":"2022-03-17T16:13:29.042Z","externalIds":{},"firstPublicationDate":"2022-03-17T17:39:15.383Z","free":false,"id":"2b9a34859353f947f92e23451348095d","lead":"Frédérick Lavoie est journaliste et écrivain depuis plus de 15 ans. Actuellement, il est en Ukraine et se déplace de ville en ville pour rencontrer des gens qui lui racontent leur vie et leurs réactions face au conflit. Il raconte régulièrement ses aventures dans des textes publiés dans nos médias. Cette semaine, il a décidé de se rapprocher un peu plus des affrontements…","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2022-03-19T16:28:34.623Z","publications":[{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"jeunesse"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"section-jeunesse"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"section-jeunesse"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"jeunesse/actus-jeunesse"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"jeunesse/actus-jeunesse"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"actus-jeunesse"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"latribune","sectionKey":"jeunesse/actus-jeunesse"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"jeunesse/actus-jeunesse"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"jeunesse"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"jeunesse/actus-jeunesse"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"jeunesse/actus-jeunesse"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"latribune","sectionKey":"jeunesse/actus-jeunesse"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"actus-jeunesse"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"jeunesse/actus-jeunesse"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"jeunesse"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"jeunesse"},{"canonical":false,"organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"le-mag"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"le-mag"},{"canonical":false,"organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"le-mag"},{"canonical":false,"organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"le-mag"},{"canonical":false,"organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"le-mag"},{"canonical":false,"organizationKey":"latribune","sectionKey":"le-mag"},{"canonical":false,"organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"le-mag"},{"canonical":false,"organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"zone"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"latribune","sectionKey":"le-mag"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"latribune","sectionKey":"jeunesse"}],"slug":"2022/03/17/etre-journaliste-en-ukraine-et-evaluer-les-risques-2b9a34859353f947f92e23451348095d","tags":[],"templateName":"article1","title":"Être journaliste en Ukraine et évaluer les risques!","type":"article","url":"global/contents/2b9a34859353f947f92e23451348095d.json","visual":{"caption":{"fr":"Frédérick Lavoie, journaliste en zone de guerre"},"contentType":"image","credits":{},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F4e3fb58c-5416-433e-8c04-4191fa2b1021.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"color":null,"mainVisual":{"caption":"Frédérick Lavoie, journaliste en zone de guerre","contentType":"image","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F4e3fb58c-5416-433e-8c04-4191fa2b1021.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F4e3fb58c-5416-433e-8c04-4191fa2b1021.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}},{"accessibility":"METERED","authors":[{"description":{},"imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F2c0b3b8a-a476-4da2-a961-fb69a2864ba5.png&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Ève Tessier-Bouchard","source":"Directrice des contenus jeunesse et spécialisés des Coops de l’information "},{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fc9dbef30-f310-4413-8740-d6995814f9db.png&width=1024&stripmeta=true","description":{},"imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F98d82f54-7a49-471e-a133-412dcb0fd16e.png&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Mélanie Loubert","source":"Les As de l'info"}],"channel":"Le P'tit Mag","chapters":[{"position":0,"text":{"fr":"

Aujourd’hui, l’équipe du p’tit Mag vous dresse le portrait de Paul Marchand, un journaliste de guerre français qui a fait exactement cela dans les années 80 et 90.

Qui était Paul Marchand?

Paul Marchand naît en 1961 à Amiens, en France. À 22 ans, il part pour Beyrouth, au Liban, où une guerre civile entre des Chrétiens et des Musulmans déchire la ville. Malgré le danger, Paul Marchand restera là-bas pendant plusieurs années et sera correspondant pour Radio-France ainsi que plusieurs médias canadiens en même temps!

Puis, il s’envole vers la ville de Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, pour couvrir les atrocités de la guerre. Un peu comme en Ukraine en ce moment, la Serbie encercle Sarajevo et envoie des dizaines d’obus par jour sur la ville. Des milliers de civils meurent. Marchand produit des reportages chaque jour sur la situation pour tenter d’attirer l’attention de la communauté internationale.

Le journaliste a un grand cœur et est très touché par ce que vivent les habitants. Il aide lui-même à transporter des blessés à l’hôpital et sera critiqué pour son manque d’objectivité journalistique. L’objectivité journalistique, c’est le devoir qu’a le journaliste de rester neutre et de ne pas démontrer trop d’émotions devant la situation qu’il couvre.

En 1993, Marchand est grièvement blessé par balle et doit renoncer à sa carrière de reporter. Il part s’installer à Montréal pour écrire des livres sur ses expériences.

Paul Marchand meurt en 2009 à Paris après une carrière sensationnelle. Il est aujourd’hui considéré comme un des grands journalistes de guerre que le monde a connus.

Par Laurent Côté, journaliste stagiaire

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FRÉDÉRICK LAVOIE

Pourquoi prends-tu le risque d’aller dans une zone de guerre?

Je l’ai déjà dit plusieurs fois: je n’aime pas la guerre. Je ne trouve pas ça cool. Mais la guerre est évidemment un événement important dans la vie de millions de personnes, en Ukraine comme dans d’autres pays frappés par la guerre. Alors il est important d’en parler, de raconter et d’expliquer la guerre. Comme journaliste, on doit parler du beau comme du laid, de ce qui est important pour le monde et pour des humains en particulier.

Certains et certaines journalistes sont prêt.e.s à risquer leur vie. D’autres non. Je suis dans la deuxième catégorie, Je reste donc très prudent.

Est-ce que ta famille s’inquiète pour toi? Que leur dis-tu pour qu’ils acceptent ton choix?

Bien sûr que ma famille s’inquiète pour moi. Mes parents commencent à avoir l’habitude, mais ça ne veut pas dire qu’ils sont facilement rassurés. Mais ils acceptent mes choix de vie, parce qu’ils m’ont donné cette vie pour qu’elle m’appartienne, pour que je puisse la vivre comme je veux la vivre. Pour les rassurer, tout de même, le mieux que je puisse faire est de les tenir informés de mes déplacements, de la situation.

Quand tu étais enfant, étais-tu téméraire? Quel genre d’enfant étais-tu?

J’ai toujours eu peur de la mort. J’ai aussi toujours eu peur de me faire chicaner pour avoir enfreint une règle. Bref, je suis un peureux. Mais en même temps, je me suis toujours demandé ce qu’il y avait de l’autre côté des limites que je me mettais et de celles qui m’étaient imposées par les règlements, les lois, les figures d’autorité, les coutumes, la société. Depuis que je suis enfant, je suis un peureux que la curiosité pousse à regarder au-delà des limites existantes.

As-tu un truc pour te calmer quand tu te sens anxieux?

Tout arrêter. Me recentrer sur moi-même. Respirer. Respirer. Respirer. Retrouver le sens du moment présent. Me rappeler que rien ne presse. On ne peut pas contrôler tous les éléments de son environnement, mais on peut au moins essayer de garder le contrôle de soi-même.

As-tu déjà été blessé?

Non jamais, si on exclut les petits orteils entrés en collision avec un meuble de chambre d’hôtel et autres petites coupures du quotidien.

Y a-t-il une phrase qui te guide dans ton métier de journaliste?

Il y en a plusieurs: Prends ton temps. Écoute. Ne juge pas. Ne saute pas trop vite aux conclusions. Comment te sentirais-tu à la place de cette personne? Il te faut rester humble et respectueux — tout en conservant ton sens critique — quand tu racontes la vie des gens à leur place.

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N’hésite pas à nous écrire si tu as d’autres questions: jeunesse@cn2i.ca

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