La «première gaffe» de Bruno Marchand

Le maire de Québec, Bruno Marchand a fait un premier faux pas, jeudi.

Le maire de Québec a fait un premier faux pas, jeudi. Une erreur de transparence qui offre «un levier intéressant» aux oppositions à l’hôtel de ville, selon un expert de la scène municipale.


Le doctorant en science politique et chercheur au Groupe de recherche en communication politique de l’Université Laval, Philippe Dubois, voit officiellement «la fin de la lune de miel» à la Ville de Québec.

L’administration a évité jusqu’à jeudi de rendre publiques certaines données sur le temps de déplacements des automobilistes sur les artères touchées par l’insertion du tramway. Cette étude influence notamment les conséquences du scénario de rue partagée sur René-Lévesque, scénario actuellement priorisé par le maire.

Tout le monde a une opinion là-dessus, qu’elle soit bonne ou mauvaise. C’est un dossier plus délicat, cette gaffe va marquer les esprits.

Bien que la majorité des citoyens de Québec aient voté pour un parti pro-tramway, M. Dubois souligne que ça ne veut pas dire que tous les électeurs sont en faveur du projet. Cet argument servira donc grandement aux élus de Québec 21.

«On sent depuis l’élection que le parti n’est pas aussi solide qu’il était. On se cherche un peu. Il y a des querelles entre élus et anciens élus. Cette gaffe du maire leur donne l’occasion de faire parler d’eux autrement, d’une façon qui risque de rejoindre leur base électorale qui est faite de personnes très critiques envers le tramway».

Depuis la naissance du projet de tramway sous Régis Labeaume, Québec 21 est d’avis que le projet est confus, peu clair et mal ficelé. «Ça vient conforter leurs discours. Ça apporte un argument de plus, de l’eau au moulin. Ça crée un effet mobilisateur dans le parti et avec ses électeurs», croit l’expert de la scène municipale à Québec.

L’étude «d’analyses d’impacts sur les déplacements» a été produite au mois de septembre 2021, c’est donc dire que certains élus de l’opposition officielle — ancienne Équipe Labeaume puis Savard — peuvent avoir déjà consulté ces fameuses informations «cachées».

«Ce n’était pas à eux de rendre ces données-là publiques. La majorité des élus sont nouveaux et n’étaient pas membres de la dernière administration. Ils n’avaient pas le fardeau de rendre ça public.»

«J’imagine bien Claude Villeneuve attaquer le maire, dans son style, avec ça. Je m’attends à ce qu’il ne se gêne pas, surtout quand M. Marchand s’est approprié le dossier de la transparence», termine Philippe Dubois.