Pendant cette crise à la fois sanitaire, mais aussi sociale et économique, des injustices de toutes sortes se sont clairement affichées et des comportements humains extrémistes se sont vite déployés dans toutes les couches de la société. Tout cela pour arriver où exactement? Sûrement pas vers une vraie lumière au bout du tunnel. Des personnes comme les restaurateurs ont tout perdu tandis que d’autres se sont enrichis. Des artistes n’ont pas pu créer, ce qui représente la perte de leur pain quotidien et d’une partie de leur âme. Des scissures sont apparues dans nos communautés, entre les vaccinés et les non-vaccinés, les scientifiques et les gens de gros bon sens, les sceptiques et les croyants. Cette pandémie aura tout fait pour nous diviser…
Aujourd’hui, je me questionne sur le type de réconciliation possible. Dans combien de temps, avec quelle souplesse et quel respect pourrons-nous coexister harmonieusement? À quelle vitesse allons-nous nous remettre de la COVID et quand allons-nous unir nos forces pour contribuer à la justice sociale?
Oublier pour retrouver une vie «normale»
Experts comme politiciens prétendent que tout va bien au Québec, et qu’on revient progressivement à une vie «normale», même si on devra s’habituer à vivre avec le virus, quel qu’il soit.
Si je ne m’abuse, c’est ce qu’on a toujours fait dans l’histoire des épidémies et des grands fléaux, et même lors des guerres omniprésentes dans le monde. Le peuple a tendance à s’accoutumer, mais surtout à oublier assez facilement les drames et les deuils, soit pour se protéger, soit pour fuir la souffrance. C’est ainsi que se répètent les erreurs historiques, en s’acharnant à ne pas apprendre des erreurs du passé. Mais quelle sera donc cette nouvelle «normalité» puisque, conséquences ultimes de nos ignorances, on se retrouve avec une guerre qui risque d’être mondiale et on assiste à un assassinat de tout un peuple avec femmes et enfants, au nom d’obscures valeurs et fiertés personnelles? On se disait pourtant que cela n’arriverait jamais plus en nos temps modernes. Nous sommes à peine sortis d’un virus que l’on retombe dans un chaos incroyable et que notre planète se meurt dans une indifférence aberrante.
Que restera-t-il d’humain dans cette normalité à construire, sinon un espoir à retrouver et à chérir un modèle nouveau où chaque être devra avoir sa place pour vivre son bonheur? Le chantier est immense, les enjeux évidents. Laisserons-nous des despotes nous définir ce monde nouveau ou allons-nous prendre en main nous-mêmes ce grand projet? Il est moins une et la question est ouverte, mais je n’ai pas la réponse.