Peur de l’attraper, peur de contaminer des personnes vulnérables, peur de ne plus voir personne encore pendant des mois. Je passais mon temps libre à lire des nouvelles au sujet d’Omicron et de ses effets sur Twitter, Facebook, les journaux, etc. Je ne savais pas trop quoi faire devant cette situation hors de mon contrôle.
Ensuite, il y a eu les convois de camions à Ottawa, à Québec et ailleurs dans le monde. Comme plusieurs d’entre vous, j’ai ressenti beaucoup d’émotions fortes en voyant les citoyens à Ottawa pris en otage par la manifestation qui n’en finissait plus. Pendant cet épisode, j’ai passé encore une fois beaucoup de temps à lire et à visionner ce qui se passait là-bas, ma colère et mon impuissance augmentant de jour en jour devant des événements sur lesquels je n’avais aucune emprise.
Présentement, on se trouve devant une crise très importante : l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Une guerre qui se déroule presque en temps réel sur les réseaux sociaux. Je suis très touchée par ce qui se passe en Ukraine et je suis très tentée de suivre toutes les nouvelles à ce sujet. Mais, il est très difficile pour moi de les lire. Cela ne fait qu’alimenter mon inquiétude et mon sentiment d’impuissance face à une situation sur laquelle je n’ai pas de pouvoir.
Du concret
Que faire alors pour prendre soin de notre santé mentale lorsqu’on fait face à des crises sur lesquelles on n’a aucun pouvoir? Bonne nouvelle : il y a plusieurs actions concrètes que nous pouvons poser pour nous aider à reprendre du contrôle et à préserver notre santé mentale.
Premièrement, il serait important de gérer le temps passé sur les réseaux sociaux. Surconsommer de l’information sur des sujets troublants risque d’affecter négativement notre santé mentale, nous faisant ressentir de la colère, de la tristesse, de l’inquiétude et de l’impuissance. Il faudrait donc limiter notre temps sur les réseaux sociaux à lire des fils de nouvelles sans fin. De plus, la présence de désinformation sur ces réseaux est élevée ces temps-ci et pourrait alimenter notre détresse.
Deuxièmement, même si on ne détient pas de pouvoir sur un événement comme la guerre en Ukraine, on peut toutefois avoir un certain contrôle sur les actions qu’on choisit de poser. Par exemple, si on veut s’impliquer pour aider les gens affectés par la guerre, je suggère de trouver un moyen productif et réaliste pour ce faire. Écrire sur le sujet via des lettres d’opinion dans les journaux en est un exemple. Contribuer à la Croix-Rouge ou à d’autres organismes réputés, à la mesure de nos moyens financiers, en est un autre. Une autre possibilité est de s’impliquer au sein d’organismes communautaires qui viennent en aide aux réfugié.e.s. Bien sûr, il faut qu’on s’écoute, qu’on respecte nos limites physiques, psychologiques et financières en entreprenant ce genre d’actions. Oui, on veut aider, mais réalistement il n’est pas possible de tout faire.
Finalement, il ne faut pas oublier d’être bienveillants face à nous-mêmes à travers tout cela. Il est possible qu’on vive beaucoup d’émotions houleuses actuellement : l’impuissance, l’inquiétude, la colère, la tristesse, la peur, entre autres. C’est tout à fait normal. On est témoins d’une guerre qui fait des ravages importants. C’est normal qu’on veuille s’informer et aider les gens, d’avoir de la compassion pour ceux et celles qui souffrent actuellement. Mais, il faut aussi avoir de la compassion pour nous-mêmes. Dans ce contexte de crise, pour prendre soin de nous et de notre santé mentale, nous devons pratiquer à lâcher prise de ce qui est hors de notre contrôle et choisir consciemment les actions à poser pour nous aider et aider les autres, tout en reconnaissant et en respectant nos limites et ce, dans la bienveillance.