Commençons par lire la description des lieux faite par le courtier immobilier Martin Dostie sur le Web : «Cette oasis de calme, à 20 minutes de l’arrondissement historique de Québec, offre 16 500 000 pieds carrés de nature sillonnée par trois cours d’eau, dont la quasi-totalité des rivages et flancs de collines formant le décor environnant présentent un caractère naturel. Ce simple paysage présente un intérêt remarquable pour les investisseurs.»

Des investisseurs, il n’y en aura point pour exploiter cette forêt et ces lacs, si l’on se fie à une récente décision des élus du comité exécutif de la mairie. Le Domaine de la Sagamité est dans le bassin-versant de la source d’eau potable de beaucoup de citoyens de la région : la rivière Saint-Charles. Les autorités publiques ont donc décrété qu’il faut le protéger.

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SUPERFICIE

1 532 373,8 mètres carrés, soit 153 hectares

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SITUONS-NOUS

Situons-nous avec un peu plus de précision. Imaginons que nous roulons vers le nord sur l’autoroute Laurentienne. Un peu après la sortie du boulevard menant au lac Beauport, le flanc droit de la voie rapide est bordé d’arbres. C’est là ! Juste avant la frontière avec la municipalité de Stoneham-et-Tewkesbury, à la hauteur du lac Saint-Charles.

La forêt est intacte. Sur les rives des deux lacs, on ne compte que cinq maisons. Le reste est vert.

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EXPLICATION : MILIEU NATUREL VULNÉRABLE

L’acquisition du Domaine de la Sagamité, situé en bordure de la rue du même nom, a été réalisée «dans le cadre du Plan d’action pour la protection du lac Saint-Charles et de la prise d’eau [de la Ville de Québec]», lit-on dans un document rendu public jeudi. «La préservation des milieux naturels dans le bassin-versant est essentielle et l’acquisition de terrains est un des moyens à préconiser.»

Ce site serait fragile: «Le terrain possède deux lacs, Sagamité et Jaune, ainsi que de nombreux cours d’eau et près de soixante milieux humides», énumère-t-on. «Des espèces à statut vulnérable sont présentes sur le terrain, comme la grenouille des marais et la salamandre sombre du nord qui pourraient être protégées par l’acquisition.»

L’achat garantira donc la conservation puisque ces terres boisées auront un statut interdisant l’exploitation.

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DIVISER LA FACTURE

Afin d’établir le prix à payer pour le grand terrain, la Ville et le courtier immobilier ont fait appel à une firme d’évaluation privée. Le rapport en main, une promesse d’achat de 2,3 millions $, plus les taxes applicables, a été conclue.

Mais la Ville voulait réduire la facture. Elle a donc sollicité l’aide de Canards illimités Canada qui a répondu favorablement.

D’ici la mi-mars, la Ville versera environ 1 368 606 $ à l’organisme afin de couvrir 50 % de la dépense et divers frais liés à la transaction. Canards illimités Canada ajoutera sa contribution de 1 276 606 $ afin de compléter la transaction rapidement, avant le 31 mars.

Ensuite, en avril, la Ville pourra prendre «possession des lieux».

L’entente entre les parties prévoit que le Domaine de la Sagamité servira à :

• la réalisation d’activités d’éducation relative à l’environnement (sensibilisation); 
• la réalisation d’activités récréatives comme la randonnée et l’observation de la nature (écotourisme); 
• le maintien des habitats fauniques et floristiques exceptionnels (diversité biologique); 
• la préservation d’un environnement de qualité pour tous les citoyens (habitat humanisé) de façon durable.

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D’AUTRES PARTENARIATS À VENIR?

Soulignons que l’organisme sans but lucratif Canards illimités Canada se réjouit d’avoir été interpellé par la Ville de Québec. Et semble prêt à récidiver.

Au cours des négociations, le directeur des opérations provinciales de Canards illimités Canada, Sébastien Rioux, a écrit au directeur général de la mairie de Québec : «Permettez-moi, Monsieur [Luc] Monty, de vous signifier que CIC souhaite se positionner comme partenaire de premier plan pour la protection des milieux naturels du bassin versant du lac Saint-Charles. Nous sommes d’avis que de tels investissements sont en adéquation avec notre vision entrepreneuriale : des milieux humides sains et de l’eau de qualité pour la faune et la société.»

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ÉVALUATION MUNICIPALE

Au rôle d’évaluation foncière de la Ville de Québec, le Domaine de la Sagamité a une valeur de 1 105 000 $.

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PROJET RÉCRÉOTOURISTIQUE

En 2010, le propriétaire du Domaine de la Sagamité avait reçu une subvention gouvernementale afin de développer un projet récréotouristique pour le vaste terrain vendu à la Ville. Il s’agit de Jean-François Pouliot, entre autres PDG du Spa Infinima du chemin Sainte-Foy.

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QU’EST-CE QUE «LA SAGAMITÉ» ?

D’où vient le nom du domaine acquis par la Ville de Québec ? «La sagamité, terme d’origine montagnaise, consiste en une bouillie à base de farine de maïs dans laquelle on peut ajouter différentes espèces de gibier, du poisson et des fruits. Pour de nombreuses nations amérindiennes de l’est du Canada, il s’agissait d’un mets de base», nous apprend cette fiche toponymique.