Confusion sanitaire: des voyageurs refoulés à Montréal

Une confusion entourant les règles sanitaires en vigueur à Cuba, on valu à Yves Beaumier de se voir refuser par Air Transat de s’envoler vers ses vacances.

Au moment de s’embarquer pour Cuba, à l’aéroport Trudeau samedi après-midi, Yves Beaumier s’est vu refuser l’accès à l’avion, faute d’avoir un test PCR valide — une mesure dont personne n’avait été avisé. Un imbroglio entourant les directives des autorités cubaines et la lecture qu’en ont faite les préposés d’Air Transat serait à l’origine de «la confusion», selon le transporteur. Ils seraient 17 à avoir subi le même sort.


«Dans la grosse tempête je monte à Montréal à l’aéroport. Je m’inscris à 10h le matin, quinze minutes avant l’embarquement, je présente mon billet: ‘‘Vous n’allez pas dans un hôtel, vous n’avez pas le droit d’embarquer’’. Ils ont dit que le matin même, Cuba a décidé de demander des tests PCR aux Cubains. J’ai dit: je ne suis pas Cubain, je suis Québécois. ‘‘Ah c’est pareil, vous n’allez pas dans un hôtel’’», peste encore le Shawiniganais Yves Beaumier en racontant sa mésaventure.

Selon M. Beaumier, tous les passagers qui avaient une réservation à l’hôtel ont pu monter à bord de l’avion. Ceux qui, comme lui, n’en n’avaient pas [sa compagne a une maison sur place où il séjourne] ont dû rebrousser chemin. «Ça chialait, on était 17 qu’ils ont refusé d’embarquer», relate le voyageur malheureux.

«On a poiroté quatre ou cinq heures, on était assis en face d’eux autres, puis ils nous ont même pas dit qu’on avait besoin d’un test PCR», s’indigne M. Beaumier. «Je suis revenu le soir dans la tempête encore. Puis là j’essaye de rejoindre Air Transat, oublie ça!», grince le Shawiniganais.

Le voyageur note par ailleurs qu’il a aussi dû insister pour récupérer ses bagages, qui eux étaient déjà dans la soute de l’avion. On lui aurait proposé de revenir le lendemain pour les retrouver, chose à laquelle il se serait vivement opposé.

«Je leur ai dit que j’avais mes médicaments dans ma valise: ‘‘Je veux ma valise’’», confie-t-il. On se serait rangé à ses arguments – et à la grogne des autres voyageurs coincés au sol –, non sans avoir retenu l’avion pendant une heure à Montréal, selon le récit du touriste déçu.

Moi je sais qu’on est 17, mais ça a l’air qu’Air Transat a refusé encore le lendemain, mais après tout le monde peut embarquer, à ce que je sache... ça a l’air que t’as pas besoin de test PCR tout d’un coup.

Depuis son retour, le voyageur dit avoir parlé à quatre représentants de la compagnie pour tenter d’obtenir des réponses – et un remboursement –, mais en vain. «La dernière fille à qui j’ai parlé, elle a essayé de me vendre un billet pour samedi à 815 $, puis il fallait que je le paye tout de suite», souffle-t-il.

«Je perds mes vacances, je perds mon billet, le voyage à Montréal, deux tempêtes aller-retour... C’est pas drôle là!», maugrée celui qui se demande encore s’il obtiendra justice pour ce qu’il qualifie de cafouillage de la part de la compagnie.

«Le gouvernement cubain n’a jamais reviré personne de bord. Sunwing, ils embarquent tout le monde. Air Canada, ils embarquent tout le monde. Sauf Air Transat», pointe Yves Beaumier.

«Contradiction des autorités cubaines», plaide Air Transat

Air Transat a répondu par écrit aux demandes du Nouvelliste. «Il y a en effet eu contradiction de la part des autorités cubaines au sujet du requis de test PCR pour les voyageurs qui ne détiennent pas de preuve de réservation d’hôtel. Ceci a créé une confusion pour nos agents au sol qui ont été contraints de refuser l’embarquement à certains passagers ne détenant pas cette preuve», fait-on valoir.

Le transporteur souligne qu’«en cas de doute [il est] tenu de refuser l’embarquement à tout passager qui pourrait ne pas être autorisé à entrer sur le territoire de sa destination».

Sur son site Internet, en date de mercredi, Air Transat indiquait que «les voyageurs entièrement vaccinés arrivant du Canada ne sont pas tenus d’avoir un résultat de test COVID-19 négatif avant de se rendre à Cuba». On écrit également que «différentes exigences s’appliquent aux voyageurs qui résident à Cuba. Les voyageurs doivent avoir la preuve d’un résultat négatif au test PCR COVID-19. Le test doit être passé dans un centre de test accrédité au maximum 72 heures avant le départ pour Cuba».

La compagnie se dit navrée «des conséquences causées par cette confusion» et serait en discussion avec le ministère du Tourisme cubain afin de clarifier les directives en vigueur.

«Les clients dont l’embarquement a été refusé pour cette raison peuvent nous joindre pour réserver une place sur le prochain vol disponible sans frais ni différence de prix, ou obtenir le remboursement du billet inutilisé», assure la compagnie. C’est précisément ce que tenterait de faire Yves Beaumier depuis quelques jours.