Le Soleil
Alain Olivier est professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval.
Alain Olivier est professeur à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval.

La révolution agroécologique

Alain Olivier
Professeur, Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, Université Laval
DES UNIVERSITAIRES / Une des opinions les plus largement répandues en ce qui a trait à nos pratiques agricoles est que nous faisons face à un terrible dilemme : afin de nourrir tout le monde, nous n’avons pas d’autre choix que de recourir à des engrais chimiques, à des pesticides, à de la machinerie lourde, en pratiquant une monoculture industrielle sur des terres dont tous les arbres ont été arrachés. Autrement dit, il faut sacrifier la vie des abeilles, la pureté de l’eau, la santé humaine et la qualité de vie en milieu rural. Si, au contraire, nous voulons préserver la biodiversité, atténuer les changements climatiques, rémunérer correctement ceux et celles qui nous nourrissent, cela signifierait que nous acceptons de sacrifier la vie de centaines de millions de nos concitoyens. Or, c’est un faux dilemme.