Pour le Phoque OFF, un festival de musique réussi doit créer des connexions entre les artistes et le public, mais aussi entre les festivaliers eux-mêmes. Ainsi, il était essentiel que les spectateurs puissent communiquer entre eux dans ce monde virtuel.
Captée grâce à la caméra de son ordinateur, l’image du festivalier sera projetée sur une pastille qui lui servira d’avatar pour se déplacer dans les différents lieux de cet univers 3D. Avec son micro, il pourra parler avec les autres participants en temps réel.
«Imagine que tu es dans Zoom, mais que ton Zoom est un univers 3D», explique le directeur général du Phoque OFF Patrick Labbé.
Comme dans la vraie vie, plus on s’approche d’une personne – dans ce cas-ci, de son avatar – plus on entendra sa voix. Même chose pour les scènes où seront présentés les concerts. On peut s’en approcher pour tout entendre ou s’en éloigner pour profiter du spectacle tout en discutant avec ses amis. Cela signifie que, à l’instar d’un festival régulier, le bruit de la foule se mélangera légèrement à la musique.
«Les mondes sont assez vastes, indique Patrick Labbé. On va se promener et, s’il y a des gens qui dérangent dans la salle, on va leur demander d’aller parler ailleurs, tout simplement.»
Dans chaque monde – aussi appelé salle – il est possible de se mettre à l’écart. On peut également déambuler avec ses amis dans ces salles en dehors des heures de spectacles. De jour, certaines accueilleront des conférences, des ateliers et des rendez-vous de réseautage.
Art vivant et art virtuel
Ces lieux virtuels, où se cachent des passages secrets, ont été conçus par Nowhere. L’équipe du Phoque OFF les a habillés et adaptés pour son événement, comme il l’aurait fait en louant une salle de spectacle traditionnelle.
Patrick Labbé collaborait déjà depuis un an et demi avec la compagnie new-yorkaise afin d’explorer les possibilités qu’offre le métavers dans le domaine de l’événementiel, mais il ne s’attendait pas à organiser un festival dans cet univers avant l’annonce faite par le gouvernement en décembre.
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La grande majorité des artistes invités au festival ont accepté de se prêter à l’expérience, mais pas tous. Des artistes internationaux se sont notamment désistés en raison du contexte sanitaire et tout ce qu’il implique. «On aurait eu une programmation d’environ 80 ou 100 artistes, là on risque plus d’être autour de 50 ou 60», indique Patrick Labbé qui promet des spectacles de qualité, captés en avance, mais diffusé à des moments précis.
Malgré l’annonce plus récente de la réouverture des salles de spectacle à 50% de leur capacité à partir du 7 février, le Phoque OFF ne compte pas changer son fusil d’épaule une seconde fois.
«Ç’a pris huit mois monter un événement présentiel qu’il a fallu mettre aux vidanges pour rebâtir un événement virtuel. On ne peut pas, à si court avis, revenir en arrière, affirme le directeur général du Phoque OFF. De toute façon, ce qu’on offre comme expérience, c’est unique, ça n’a jamais été fait.»
L’organisateur est confiant en la qualité de son festival virtuel qu’il envisage notamment comme une occasion pour les non-initiés de découvrir le métavers. Cela permet aussi aux personnes qui ne vivent pas à Québec ou au Québec de participer au Phoque OFF.
«On ne remplacera jamais le vrai par ça, promet tout de même Patrick Labbé. C’est une nouvelle corde à notre arc comme créateur d’événement. C’est un autre type d’expérience.»
Programmation et billets : phoqueoff.com
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