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Après avoir essuyé un refus de la métropole durant la fin de semaine, M. Ward a fait savoir, lundi, par le biais de son attachée de presse, Chloé Rossi, qu’il était prêt à offrir ses «mini-maisons» en bois à d’autres municipalités.

La Ville de Québec a confirmé au Soleil qu’elle n’est pas intéressée en ce moment, mais remercie M. Ward pour «son offre qui témoigne d’une belle solidarité».

La Ville a pris cette décision après avoir vérifié si les organismes qui viennent en aide aux itinérants dans la capitale auraient besoin des abris en question, indique Rose-Marie Ayotte, porte-parole de la Ville de Québec.

«Après validation auprès des équipes sur le terrain, nous ne souhaitons pas pour l’instant demander les abris mis à la disposition par Mike Ward», écrit-elle par courriel. «Nous ne manquons pas de places pour les gens en situation d’itinérance, mais plutôt de ressources humaines», ajoute M^meAyotte.

Mike Ward a offert ses abris à un moment de l’hiver où les sans-abri sont particulièrement vulnérables. Depuis une dizaine de jours, deux itinérants ont été retrouvés morts à l’extérieur par grand froid, à Montréal.

La proposition de l’humoriste a incité plusieurs villes québécoises à se questionner sur la pertinence d’ajouter ces petits abris extérieurs en plus des refuges existants.

Victoriaville dit oui

Mike Ward s’est adressée à la mairesse de Montréal, Valérie Plante, samedi, dans un message publié sur sa page Facebook. Il affirmait avoir fait construire 25 «mini-maisons» en bois pour les itinérants et les avoir offertes à l’équipe de M^mePlante. «Donnez le go et je peux les faire installer d’ici 1 semaine, a-t-il écrit. Un simple oui de votre part et personne d’autre ne va mourir de froid cet hiver».

Le cabinet de la mairesse Plante a décliné son offre, estimant que l’installation de mini-maisons à travers la ville «n’est pas une solution adaptée» pour venir en aide aux itinérants, lesquels ont besoin «non seulement d’un toit, mais aussi d’intervenants et de services adaptés».

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Lundi, en voyant que Montréal n’était pas intéressée par les abris, le maire de Victoriaville, Antoine Tardif, a indiqué à l’entourage de Mike Ward qu’il était intéressé par les abris.

«De faire un aménagement temporaire pour les personnes en situation d’itinérance ce n’était pas problématique, bien au contraire, tout le monde cherchait à trouver un emplacement, a dit Antoine Tardif à l’antenne locale de Radio-Canada. Je dirais même de façon très positive, chacun essayait de voir comment il pourrait s’intégrer dans le circuit».

Pour la première fois cet hiver, la Ville de Victoriaville a dû mettre sur pied une unité d’hébergement temporaire pour abriter les itinérants.

Manque de personnel

À Québec, le directeur général de Lauberivière, Éric Boulay, salue la proposition de Mike Ward. Il croit que les abris proposés par l’humoriste pourraient être utiles lors de grands froids, notamment pour les itinérants qui ne viennent pas dans les refuges. Mais il estime que les besoins sont ailleurs à Québec.

«Moi, j’en ai des mini-abris sur les étages, ça s’appelle des chambres! dit M. Boulay, qui dirige le principal refuge pour les itinérants à Québec. Ce qui manque, ce ne sont pas des lits et des salles à Lauberivière, c’est des gens pour accompagner, des services de soutien.»

En fin de semaine dernière, Lauberivère a dû refuser une quinzaine de personnes par soir en hébergement faute de personnel, indique Éric Boulay. Les itinérants ont toutefois pu se protéger du froid au centre de jour de Lauberivève ou dans une «halte-chaleur» du YMCA de Saint-Roch. «On s’est au moins assuré d’une couverture de chaleur», dit M. Boulay.

Alors que le personnel de Lauberivière était frappé par une éclosion de COVID-19, une dizaine d’employés de la Ville de Québec ont travaillé la nuit en fin de semaine dernière pour prêter main-forte et accueillir les itinérants à la halte-chaleur du YMCA.

Pour Nathalie Giguère, directrice des services psychosociaux chez PECH, un organisme de Québec qui vient en aide aux personnes avec des problèmes de santé mentale, les abris de Mike Ward pourraient être utiles s’il y avait assez d’intervenants pour accompagner les itinérants qui y logeraient, notamment pour assurer leur sécurité. «Donner juste un toit à quelqu’un, c’est intéressant, mais ce n’est pas suffisant», dit M^me Giguère.

Geneviève Quinty, qui pilote Le Local, un lieu d’accueil pour les itinérants dans Saint-Roch, estime pour sa part que les abris de Mike Ward auraient pu trouver leur place dans l’écosystème de Québec auprès d’une partie des sans-abri qui ont tendance à éviter les refuges.

«Clairement, il y a des gens qui ne veulent pas fréquenter les refuges pour plein de raisons, dit M^me Quinty. Là, on est en COVID, donc il y en a qui ont peur d’aller dans les refuges. Il y en a d’autres qui disent : “moi, je n’ai pas d’intimité, ça ne n’intéresse pas, je veux être dans ma bulle ”.»

M^me Quinty croit elle aussi qu’il faut plus d’intervenants pour accompagner les itinérants. Mais elle estime que les abris de Mike Ward auraient pu aussi contribuer à protéger les sans-abri. «La mini-maison, dit-elle, c’est une partie de la solution.»

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