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Ainsi, plus de la moitié des répondants au sondage mené entre le 15 et le 18 janvier s’opposent au projet de tramway (52%). Il reste donc 4 citoyens de Québec sur dix qui se positionnent en faveur, tandis que les 7% restants demeurent indécis.

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Pour ce faire, le nerf de la guerre sera la communication, selon le doctorant en science politique et chercheur au Groupe de recherche en communication politique de l’Université Laval, Philippe Dubois.

Au fil des mois, lentement, les appuis pour le tramway se sont effrités, jusqu’à atteindre le plus bas niveau observé dans les sondages. Le plus récent coup de sonde réalisé ce mois-ci par la firme Léger à la demande de la Ville de Québec le démontre : seulement 41 % des citoyens de la capitale se positionnent en faveur du mégaprojet d’infrastructure de 3,3 milliards $.

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Désirant demeurer prudent dans l’interprétation des résultats du sondage web, Philippe Dubois se fait cependant clair sur un constat. «Le projet de tramway, qu’on prenne en considération ce sondage-là ou pas, il est à la croisée des chemins», observe-t-il.

D’abord, parce que «la personne qui l’avait porté contre vents et marées, Régis Labeaume, n’est plus là». Le projet, associé à l’ancien maire, se retrouve donc sans porte-parole officiel. Il revient donc au nouveau maire de se l’approprier, dit l’expert.

«On a un projet, sur le bureau du maire, qui n’est pas son projet. Il faut qu’il se positionne comme porte-étendard de ce projet-là s’il veut réellement le mener à terme.» Conforter les appuis au projet et convaincre les personnes qui doutent de son bien-fondé, telles seront les missions que devra mener Bruno Marchand.

Plus tôt que tard. «Si la Ville tarde à se positionner, il y a d’autres acteurs qui vont le faire, prévient M. Dubois. Est-ce qu’on veut mener le débat ou laisser les autres faire le débat et ensuite recoller les morceaux?»

Surtout que la province entre dans une année électorale et que le tramway risque de devenir un enjeu de politique québécoise. «Ça va prendre des bases solides à Québec, parce que sinon, le risque c’est de rentrer dans un deuxième cycle de débats politiques sur le bien-fondé du projet. Ça va créer du bruit et ça risque de conforter le doute de plusieurs personnes.»

Renverser la vapeur?

Le doute pourrait cependant s’estomper si la position du maire de Québec est ferme, contrairement à son approche dans les dossiers du troisième lien et du nickel.

«Une des attaques répétées à son endroit, c’est son ‘’incapacité’’ à se positionner clairement sur des enjeux polarisants. S’il veut augmenter l’adhésion de la population derrière un projet de tramway, il va devoir se positionner très clairement. Il y a une certaine urgence d’agir […], il va devoir se positionner comme le maire promoteur d’un projet et non pas quelqu’un qui veut faire le bilan ou peser le pour et le contre», illustre le spécialiste de la science politique Philippe Dubois.

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Il y a un moment où il faut prendre le projet à bras-le-corps et s’en faire véritablement le porte-parole officiel

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Tout n’est donc pas joué et la vapeur peut toujours se renverser, croit le doctorant.

«Il y a plein d’arguments nouveaux qui pourraient être mis de l’avant et qui, peut-être, pourraient aller chercher l’appui de certaines personnes qui se sentent moins concernées par l’argument du ‘’on va pouvoir se déplacer plus vite dans la ville’’.»

Si les chiffres suggérés dans le sondage sont fiables, ajoute-t-il, c’est-à-dire que 43 % des répondants sont peu ou pas familiers avec le projet, «il y aurait une possibilité d’expliquer et de rallier des gens».

Le passé du tramway

La Ville de Québec estime que les derniers mois et les dernières années ont «fait mal» au projet de tramway. Nouvellement au pouvoir, l’administration Marchand souhaite «engager le citoyen» davantage avec qu’il se «réapproprie» le projet.

À l’hôtel de ville, ce discours a trouvé écho. Jackie Smith, cheffe de Transition Québec, juge aussi que «le projet de tramway n'a pas été bien communiqué par le passé». «Je m'engage à redoubler d'efforts avec mes collègues de l'hôtel de ville, tant pour garantir la transparence dans le projet que pour en exposer les bénéfices à la population», assure-t-elle.

Du côté de l’opposition officielle, l’Équipe Marie-Josée Savard s’est dite «surprise» de la façon de faire du maire Marchand. «Il est certain qu’on s’attend à ce que le maire rassure les citoyens sur le projet avec l’état des lieux et qu’il en ressorte un message positif», mentionne le cabinet.

Sans ramener sur la table son projet de métro léger proposé pendant la campagne, le parti Québec 21 souligne que «les éléments qui poussent les répondants à être contre [sont] le mode qui n’est pas approprié, les désagréments et la congestion pour les automobiles ainsi que les coûts». «L’administration Marchand a le fardeau de la preuve de démontrer que c’est le bon projet pour Québec», déclare le chef par intérim, Éric Ralph Mercier.

Un «élément important», dit Québec

De l’autre côté du fleuve, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, n’a pas besoin d’être convaincu, lui qui appuie toujours le projet de tramway.

«On sera toujours solidaires avec notre collègue de Québec sur les moyens à mettre de l’avant pour faire l’interconnexion. On appuie le Réseau express de la Capitale (REC) sans aucune réserve et tant que le gouvernement ne changera pas de cap, nous, on maintient le cap et on va appuyer notre voisine, la Ville de Québec, dans sa volonté», a-t-il réitéré.

Malgré la chute graduelle des appuis, le gouvernement du Québec ne cesse pas de rêver au Réseau express de la Capitale (REC), dont le tramway est un élément «important», avec le tunnel Québec-Lévis et la desserte des banlieues et de la Rive-Sud en transport en commun.

Les travaux se poursuivront avec la Ville de Québec pour «doter la Capitale-Nationale d’un réseau de transport collectif structurant», a réagi le gouvernement du Québec par la voix de François Bonnardel, ministre des Transports, et Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre responsable de la Capitale-Nationale.

Des observateurs de la première heure engagés dans la défense du projet comme Accès transports viables, la Chambre de commerce et d’industrie de Québec et l’Université Laval, se sont gardés de commenter les résultats du sondage Léger rendu public lundi.

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Les résultats du coup de sonde, d’abord diffusés par le FM93 lundi, ont été obtenus auprès d’un échantillon représentatif de 500 répondants.

Il s’agit d’une chute des appuis pour le projet qui était encore soutenu par plus de la moitié de la population l’été dernier. Pendant la campagne électorale, sondage Le Soleil/FM93/Navigator récoltait encore presque 50% des réponses de gens «très ou plutôt favorables» au tramway.

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Un sondage Le Soleil/FM93/Navigator réalisé en ligne entre le 29 septembre et le 6 octobre auprès de 505 électeurs de la Ville de Québec met en lumière à quel point les projets de transport cause une division au sein de la population.

Ainsi, 49% se disent «très ou plutôt favorables» au tramway. Cette même faveur grimpe à 51% pour le troisième lien (tunnel Québec-Lévis). Un pourcentage qui baisse à 31% pour le métro léger, dont l’appui semble assez fragile. En effet, seulement 8% affirment être «très favorables» et 28% «plutôt favorables».

«Ça explique pourquoi ces sujets ne sont pas aussi présents dans la campagne électorale. Tu as la moitié de la population qui est pour et la moitié qui est contre,» résume Philippe Dubois, chargé de cours et doctorant en sciences politiques à l’Université Laval et chercheur au Groupe de recherche en communication politique. «Peu importe la position des candidats, ils savent qu’il y a 50% des gens qui ne les aimeront pas.»

"},"type":"paragraph"},{"html":{"fr":"

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Le 3e lien sur la voie d’évitement

Il donne en exemple les propos de Marie-Josée Savard et de Bruno Marchand tenus sur le 3^e lien lors d’un récent débat. «Ils avaient le même discours: “On n’a pas assez d’informations pour prendre une décision.” C’est difficile pour eux de dire s’ils embarquent ou pas. Les promoteurs comme les opposants sont très bruyants. Les candidats qui ont la volonté de gouverner sont très prudents parce qu’il faut être élu pour adhérer à un des deux narratifs.»

Selon M. Dubois, cette règle ne s’applique pas à Transition Québec qui lutte ouvertement contre le 3^e lien. Le parti environnemental tente de faire le plein d’électeurs plus sensibles aux questions des changements climatiques. Une stratégie qui a ses limites comme il ne s’agit pas de la question de l’urne et que le projet est de compétence provinciale.

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Métro léger pesant à porter

«Le parti Québec 21 n’a trouvé aucun appui externe pour vendre son projet. Malgré tout, M. Gosselin bâtit sa stratégie de campagne autour du métro léger, explique le politologue. Au mieux, on le questionne. Au pire, on en rigole un peu. Pourtant, 23% des sondés se disent “plutôt favorables” et 8%, “très favorables”. Stratégiquement, ça vaut quelque chose. Avec 31%, on est aux portes de la mairie. Si c’était vraiment la question de l’urne comm le souhaite le parti, il pourrait espérer attirer plus de votes. On n’en est pas là.»

"},"type":"paragraph"},{"position":5,"text":{"fr":"

Le tramway dans tous ses états

«Nous ne sommes pas dans les heures de gloire du projet», constate M. Dubois, prenant connaissance des 49% d’appui au tramway, alors que la faveur populaire a déjà frôlé les 65%. Il y a eu des soubresauts avec le gouvernement Legault. Le projet commence à se mettre en branle. On voit des rues fermées avec les travaux et on commence à voir les arbres qui seront coupés. En fait, on commence à voir juste les désavantages et les doutes et on ne voit pas de tramway rouler», analyse l’expert.

«Il faut un bon porteur de ballon pour bien expliquer le projet. Et s’il n’est pas bien expliqué, les gens n’embarqueront pas. Comme le maire Labeaume ne se représente pas, ça pose un problème pour la personne qui lui succèdera», résume M. Dubois.

«Chose certaine, celui ou celle qui sera maire le 8 novembre aura deux patates chaudes: le tramway et le 3^e lien», conclut-il.

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____

MÉTHODOLOGIE

Ce sondage de la firme Navigator a été réalisé en ligne entre le 29 septembre et le 6 octobre auprès de 505 électeurs. L'échantillonnage non-probabiliste de ce sondage ne permet pas de calculer de marge d’erreur. Le vice-président et directeur de la recherche de la firme Navigator, André Pratte, estime toutefois qu’un tel exercice aurait comporté une marge d’erreur de +/- 4 % s’il s’était fait sous une forme probabiliste.

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On constate par ailleurs que l’appui pour le mégaprojet d’infrastructure est un peu plus élevé dans les quartiers qui seront desservis par le tramway, soit jusqu’à 47% au centre ville et 46% dans Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge. À l’opposé, l’arrondissement de la Haute-Saint-Charles affiche le niveau d’accord le plus faible (32%).

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«Pas le bon véhicule», congestion et coûts

À ce jour, parmi les principaux arguments pour expliquer leur désaccord face au projet, près des deux tiers des gens (62%) répondent que le tramway «n’est pas le bon véhicule pour la ville de Québec» ou que les autobus suffisent.

La conviction que le tramway, une fois inséré dans la ville, «causera plus de congestion automobile et rendra les déplacements en voiture plus difficiles» figure au deuxième rang des raisons les plus fréquemment citées. Arrivent en troisième place les coûts du projet de 3,3 milliards$ jugés trop élevés, puis la coupe d’arbres «trop importante» relevée par presque un citoyen sur cinq.

Pendant la campagne électorale, les dépassements de coûts avaient été évalués à 600 millions$, un montant qui pourrait être révisé à la baisse, d’après des informations dévoilées par d’autres médias, lundi soir.

Parmi ceux qui signifient plutôt être favorables au tramway, il est surtout question de mobilité «plus facile et efficace» dans la ville et de l’importance d’investir dans les transports en commun comme raisons évoquées pour justifier leur position. L’«impact positif» pour l’environnement du projet et sa contribution au développement économique de la ville font aussi partie des arguments qui reviennent le plus souvent.

«Mieux vulgariser»

Ces chiffres ont été dévoilés à la population tout juste à la veille de l’état de situation promis par l’administration Marchand qui se tient mardi et mercredi. Le maire de Québec doit faire le point sur l’avancement du projet de même que sur les promesses d’amélioration qu’il avait formulées lors de la campagne électorale.

Selon la Ville de Québec, le projet du tramway «gagnera à être plus connu de la population et mieux vulgarisé par l’administration». Les données recueillies montrent que 43% des gens se disent peu ou pas familiers avec ledit projet. Un fait «étonnant» pour Bruno Marchand.

«À la lumière des résultats obtenus, nous sommes à même de constater que les derniers mois, et même les dernières années, ont fait mal au projet», estime-t-il dans un communiqué. Il maintient que le «projet est fondamental pour projeter la mobilité à Québec dans l’avenir et contribuer à combattre les changements climatiques».

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«Il s’agit pour nous d’une bonne donnée de départ et nous sommes convaincus que des efforts de communication accrus et une plus grande transparence aideront à mieux faire connaître le projet et à faire remonter le taux d’adhésion. […] Nous voulons que la population rêve ce projet avec nous», exprime le maire.

Déjà lundi, sur ses réseaux sociaux, M. Marchand proposait aux citoyens de Québec de poser leurs questions sur le sujet. Six heures plus tard, sa publication Facebook avait recueilli environ 200 commentaires.

«Vu le très grand nombre de questions, il me sera impossible de répondre à toutes par écrit. Je répondrai à celles-ci sous forme de vidéo d'ici vendredi», a-t-il promis.

Le sondage Léger réalisé pour la Ville de Québec a une marge d’erreur de ± 4,4 %, 19 fois sur 20.

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