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Nom: Bartek (Bartosz) Sitar
Âge: 33 ans
Profession: Matelot
Ville d'origine: Krosno, en Pologne
Ville d'adoption: Saint-Romuald (Lévis)
Ici depuis quand: 10 avril 2001

Ma trajectoire…
J'ai vu le jour en 1988 à Krosno, une ville de 40 000 habitants fondée au 13^e siècle. Je grandissais et je découvrais le monde dans les années 90. C’était une belle époque pour des enfants en Pologne. En 2000, mon père est parti pour le Canada, et nous avons suivi un an après, le 10 avril 2001. Je me suis réveillé à Saint-Romuald, sur la rive sud de Québec, où j'ai vécu une bonne partie de mon adolescence. Une fois adulte, j'ai déménagé à Québec, où j'ai connu une belle Québécoise avec qui je partage ma vie depuis huit ans. Durant cette période, nous avons habité à Trois-Rivières pour finalement jeter l’ancre à Petite-Rivière-Saint-François.

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La raison de mon départ…
Je pense que la cause principale d'immigration était majoritairement économique. Mon père, qui de profession est souffleur de verre, avait envie de tenter sa chance en Amérique. Pour ma part, j'étais trop jeune pour faire partie de cette décision.

Pourquoi le Québec...
L'entreprise qui recrutait des spécialistes en verre soufflé était située à Saint-Jean-Chrysostome, sur la rive sud de Québec. Mon père fut sélectionné et un contrat lui fut offert.

Vous avez aussi envie de raconter votre nouvelle vie au Québec? Écrivez-nous à lemag@lesoleil.com, nous pourrons vous fournir notre questionnaire.

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Ma plus grande surprise…
Mon premier bol de céréales Nesquik! Le premier matin de notre arrivée, lorsque nous prenions le déjeuner, j’ai été très surpris par la différence des saveurs du lait et la légèreté des saveurs des céréales. J'étais tellement bouleversé que j'ai même demandé à ma mère si la nourriture était périmée. Ça m'a pris un certain temps à m'habituer aux saveurs d’ici.

Le plus dur à apprivoiser...
Vivre la séparation avec mes grands-parents qui, déjà à cette époque, avaient 70 ans. Mes plus beaux souvenirs d'enfance sont intimement liés à eux, car nous avons vécu ensemble dans la même maison jusqu'à notre départ.

Je vis comme un Québécois…
Qui vit en immigration, le cœur déchiré entre sa terre natale et son pays d'adoption.

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Je travaille…
Je travaille comme matelot sur les remorqueurs pour Groupe Océan, une belle entreprise québécoise dont le siège social est situé dans un des endroits les plus névralgiques de la ville : le port de Québec. Groupe Océan est un leader en ce qui concerne les opérations de remorquage portuaire. Notre flotte dessert la majorité des ports qui se trouvent sur le fleuve Saint-Laurent en allant jusqu'à la ville de Vancouver et la Jamaïque.

Personnellement, je travaille dans le port de Québec, dans le bassin Louise pour être plus précis. J'aime bien mon travail en tant que matelot, car mes journées, comme les marées, ne sont jamais pareilles. Parfois, je travaille sur l'eau, à bord d'un remorqueur attaché à un pétrolier de type Suezmax de 277 mètres, prêt à livrer ses 165 000 tonnes de pétrole brut au terminal de Valero ou à déplacer de nombreuses barges qui servent au transport surdimensionné. Parfois, je travaille à terre, où les défis sont nombreux. Le lundi, je peux toucher à la soudure ou bien conduire un Skytrack. Le mardi, je peux participer à l'entretien d'un navire ou faire de la menuiserie. Le mercredi, c'est LA journée où on mange des chocolatines. Le jeudi, je peux partir en voyage dans le fjord de Saguenay pour quatre jours.

Ceci dit, à chaque matin, en descendant la passerelle, je ne sais jamais à quoi m'attendre. À mon avis, en dehors des excellentes conditions et des belles opportunités, c'est le facteur principal pourquoi j'apprécie mon travail dans l'industrie maritime.

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Je parle…
Je parle polonais, qui est ma langue maternelle, le français ainsi que l'anglais que j'ai eu l'opportunité d'apprendre ici à Québec.

J'habite...
Entre le fleuve et la montagne, dans le charmant village de Petite-Rivière-Saint-François dans Charlevoix. Pourquoi la campagne? Ma conjointe et moi, nous voulions un endroit calme et reposant pour fonder notre famille, loin du stress et du rythme incessant de la ville. Ici, au village, nos filles ont la chance de respirer le grand air, de s'occuper de leurs canards et de leurs poules et d’admirer les paysages qui changent au gré des saisons. C'est un peu loin de la ville de Québec, mais la 138 est si agréable à parcourir.

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Je passe le temps…
En faisant de la musique, qui est sans doute une de mes passions. J'aime bien composer de la musique, écrire les paroles et les interpréter. Véhiculer les émotions, les atmosphères du moment présent en ordonnant du bruit, pour ensuite le graver dans le monde physique, est captivant. J'adore écrire mes textes en français, je trouve que c'est une langue magnifique, avec une belle douceur et finesse sous la dictature des lois draconiennes. En tout, j'ai écrit une trentaine de chansons en français, en anglais et en polonais. Sans avoir une formation musicale ni les capacités d'un virtuose, cet art me procure une liberté, un microcosme où je peux me laisser aller. Malgré les petites imperfections dans ma musique, l'acte de création me procure un sentiment d'accomplissement et de bonheur. Si vous avez le temps et l’envie, je vous invite à découvrir mes chansons sur Spotify et YouTube en tapant Bartek Sitar et si vous aimez ma musique, vous pouvez la partager.

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L'hiver…
J'aime beaucoup l'hiver canadien. De la fenêtre de ma maison, je peux suivre les mouvements des glaces sur le fleuve et dans le silence de la nuit, entendre les sons de la glace qui se brisent. Durant de belles nuits de pleine lune, les blocs de glace sur les berges s'illuminent d'une lumière sinistre, ce qui procure un spectacle magique à l'œil. Je ne peux pas m'imaginer une vie sans l'hiver. J'aime dévaler les pentes au Massif de Charlevoix en ski, voir les chevreuils qui descendent la montagne pour manger les pommes gelées dans mon jardin.

Quelque chose d'ici qui me rappelle mon pays d'origine…
J'adore prendre la voiture et m'évader sur les routes de la campagne québécoise, car elle me rappelle la campagne polonaise. La beauté des maisons ancestrales, les vieilles granges, l'asphalte trouée me donnent la sensation d'être plus près de chez nous.

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Mes enfants sont plus Québécoises ou Polonaises...
Chez nous, avec mes filles, nous priorisons l'apprentissage du français. Par contre, je ne m'adresse à mes enfants qu’en polonais pour favoriser le développement d'une langue seconde.

Je retournerais vivre dans mon pays d'origine...
J'aimerais bien, mais à la retraite, une fois que les enfants voleront de leurs propres ailes.

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