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René Nadon, 85 ans, s'est fracturé la hanche le 13 décembre dernier. Il a été opéré le lendemain. Il devait au départ rester de deux à trois semaines à l'hôpital, raconte sa femme. Ça, c'était avant qu'il ne contracte la COVID-19, au début janvier.

Lise Charron ne pouvait dès lors plus lui rendre visite. L'homme occupait alors un lit sur l'unité de soins du 3^e Ouest de l'Hôpital de Hull. Chaque fois qu'elle lui parlait au téléphone, il se plaignait d'une seule chose: le froid. «Et ce n'est pas un homme qui se plaint» normalement, insiste M^meCharron.

Devant l'impossibilité d'aller lui rendre visite, M^me Charron a tout de même pu se rendre aux portes d'entrée de l'unité pour remettre des couvertures au personnel.

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Je pense qu'il est rendu à huit couvertures. Ça fait dix jours qu'il est gelé. Il veut sortir. Il serait bien mieux dans le lit chez nous. […] Ça fait dix jours que je pleure.

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Lundi soir, une fois ses dix jours d'isolement dictés par la COVID-19 terminés, M. Nadon a pu être transféré au sixième étage. Et sa conjointe a enfin pu le revoir. «Il sent la différence de température, a-t-elle rapporté. […] C'est un cadeau pour lui qu'il ait été transféré au sixième.»

Lise Charron souligne par ailleurs que malgré la température inadéquate, elle n'a rien n'a redire au sujet des efforts déployés par les membres du personnel pour procurer de la chaleur à son mari. «Je leur dis bravo, ils ont fait leur possible», a-t-elle mentionné.

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Un hôpital vétuste

Invite à réagir aux doléances de M^me Charron, le Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Outaouais (CISSSO) a commencé par rappeler que l'Hôpital de Hull «est vétuste».

«La situation pandémique actuelle nécessite également une demande électrique accrue et une dispensation de soins différente et ce, par l'utilisation à grand volume d'appareils à pression négative, a expliqué la porte-parole du CISSSO, Camille Brochu-Lafrance. Ces appareils sont nécessaires en vue de réduire les risques de transmission de la COVID et plus précisément en lien avec les usagers pouvant générer des aérosols.»

Or, ces appareils visant à ce que la pression soit négative doivent être installés «près d'une ouverture afin d'évacuer l'air de la chambre de l'usager». Ils sont donc posés «dans les fenêtres des chambres, donc directement au-dessus de la source de chaleur».

«On peut donc comprendre que l'air ambiant, mais également l'air chaud provenant du radiateur, sont évacués à l'extérieur, a souligné la porte-parole du CISSSO. Et bien que l'on augmente au maximum la capacité de chauffage, le temps froid que l'on connaît depuis les derniers jours n'est pas aidant et contribue à la baisse de la température dans les unités de soins.»

Solutions analysées

Le CISSSO assure que «des pistes de solutions sont cependant présentement en analyse et [que] des actions [sont] en cours afin de rendre les lieux plus confortables».

M^me Brochu-Lafrance a précisé que la température ambiante est affectée à plusieurs endroits au sein de l'hôpital du boulevard Lionel-Émond, et que des couvertures supplémentaires ont été distribuées en attendant que d'autres solutions puissent être mises en place.

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