Malgré deux courses déjà annulées, Jean Anderson espère disputer sa 40e saison

Jean Anderson (à droite) et son équipe

Ne serait-ce que le temps d’une course, Jean Anderson aimerait avoir la chance de disputer sa 40e saison de courses en canot à glace dans les prochaines semaines. Comme ses équipiers et les membres de l’Association des courses en canot à glace du Québec qu’il préside, le capitaine du canot Le Soleil / Château Frontenac espère que la Santé publique permettra la tenue des deux épreuves encore à l’horaire au calendrier.


Un regroupement de grands événements extérieurs doit rencontrer celle-ci, jeudi, pour déterminer la marche à suivre pour la tenue de différents événements sportifs, cet hiver.

«On espère avoir la chance de présenter les deux courses qui restent à l’horaire. Il y a toujours moyen de s’arranger selon le protocole que l’on nous demande de suivre, même si ça demande un peu plus de logistique. Au moins, cette année, les coureurs sont plus heureux que l’an dernier. On aime faire des courses, mais on peut s’entraîner, ce qui n’était même pas permis, l’hiver passé», expliquait le légendaire canotier de Québec.

Si la Grande Virée des canotiers et canotières de Québec (5 février) et la Grande traversée Océan / STQ de L’Isle-aux-Coudres ont été annulées, il serait encore possible pour les adeptes de ce sport de se farcir le Grand défi des glaces de Rimouski (29 janvier) et la Course de la banquise de Portneuf (26 février).

«À Rimouski, ils ont l’air de vouloir faire la course. L’an dernier, il avait transformé la compétition par une activité familiale pour faire découvrir le canot à glace. Il ne devrait pas y avoir de problème, tant qu’on respecte la limite de 250 personnes. Selon le nombre d’inscriptions, on pourrait faire la course d’une classe en particulier en premier, attendre que tout le monde quitte le site et permettre ensuite l’arrivée des autres classes pour respecter les 250 personnes. Pour celle de Portneuf, c’est plus délicat, car elle fait partie d’un festival organisé par la municipalité. En bout de ligne, ce sont les promoteurs qui décident et non pas l’association.»

À Québec, il a été convenu avec le Port de Québec d’annuler à nouveau la course dite du Carnaval, bien que celle-ci ne porte plus ce nom et ne soit plus sous le parapluie de l’événement.

«Je peux comprendre les promoteurs de ne pas vouloir prendre de risques. Ils ne voudraient pas se faire blâmer si un canotier se blessait et qu’il devait se rendre à l’hôpital alors que ceux-ci débordent», expliquait Anderson, en comprenant aussi que certains compétiteurs craignent d’attraper le virus et ne veulent pas contaminer leur famille.

106 victoires

Jean Anderson

Le sportif de 62 ans est une figure de proue de la discipline depuis longtemps à Québec. Il revendique 27 victoires à la course du Carnaval et 106 en carrière.

«À ma prochaine course, j’en serai à ma 40e saison. Ça devait l’être, l’an passé, mais je ne sais quand ça va arriver. J’espère qu’on pourra faire une course, le 29 janvier, à Rimouski. Je ne pensais pas que la fin de ma carrière allait virer de même», disait-il en riant.

Pour l’instant, Anderson et ses équipiers de l’équipe Le Soleil / Château Frontenac s’entraînent de façon régulière sur le lac Delage. D’autres canots le font sur le fleuve Saint-Laurent.

«Nous, on réserve le fleuve juste pour peaufiner notre technique après qu’on se soit fait une bonne base d’entraînement. Le fleuve, on commence à bien le connaître, et en plus, ça déboîte les canots. Le nôtre est assez vieux, mais on l’aime bien et on essaie de l’étirer le plus longtemps possible. Un canot, c’est comme des pantoufles, tu ne veux pas t’en débarrasser quand tu es à l’aise dedans, alors on y tient…»

Anderson ignore combien d’équipes s’inscriraient si le Grand défi des glaces de Rimouski devait avoir lieu. Il voit bien que certains canots sont à vendre, mais il est difficile de savoir si de nouvelles équipes verront le jour.

«Pour courir, il faut déjà être doublement vacciné, ça prend le passeport. À ma connaissance, il n’y a pas eu d’éclosion dans les équipes à l’entraînement. Oui, il y a du monde qui a eu la COVID-19, mais ils ne l’ont pas attrapé en pratiquant le sport. Nous, par exemple, on a déjà des mesures qu’on respecte, dont la distanciation. Lorsqu’on fait de la trottinette sur les glaces, on essaie aussi de maintenir toujours les mêmes paires de canotiers», expliquait-il.