Dans une courte enfilade publiée sur Twitter au lendemain de la démission du Dr Arruda, le Collège des médecins affirme que quatre critères doivent guider le choix de la nouvelle personne à la Santé publique nationale «pour que l’on puisse distinguer ses avis des décisions gouvernementales et contribuer à l’adhésion de la population».
Selon lui, cette personne doit «pouvoir formuler ses avis, basés sur la science, en toute indépendance et sans contraintes politiques».
Le Collège croit également que le directeur national de santé publique ne doit porter «qu’un seul chapeau de scientifique», sans être au même moment un fonctionnaire de la santé (lire: un sous-ministre adjoint, comme c’était le cas pour le Dr Arruda, et comme c’est le cas pour son successeur par intérim, le Dr Luc Boileau).
Le CMQ considère aussi que le personne à la tête de la Direction nationale de santé publique s’entoure des «meilleures compétences au sein de l’INSPQ, de l’INESSS, de l’univers médical, des centres de recherche et des universités».
Enfin, l’ordre professionnel s’attend du prochain directeur national de santé publique qu’il formule des avis écrits «qui seront publics» et qu’il les communique «clairement».
Le Collège des médecins joint ainsi sa voix à plusieurs autres qui ont réclamé au cours des dernières semaines de meilleures façons de faire entre le gouvernement et la Santé publique afin d’assurer l’indépendance de celle-ci.
Mardi, Québec solidaire (QS) a demandé au premier ministre François Legault d’inclure les partis d’opposition dans le processus de nomination de la personne qui succédera au Dr Horacio Arruda comme directeur national de santé publique afin d’assurer «une plus grande indépendance à ce rôle essentiel en pleine crise sanitaire».
QS propose d’emprunter un processus semblable aux nominations des dirigeants de la SQ, de l’UPAC ou encore du Directeur général des élections du Québec, qui sont soumises à un vote aux deux tiers des membres de l’Assemblée nationale.
Selon le député Vincent Marissal, «les 22 derniers mois nous ont bien démontré collectivement l’importance de pouvoir compter sur un directeur de la santé publique indépendant, capable de gérer la crise en gardant un bras de distance avec les décisions gouvernementales».
Le nouveau porte-parole libéral en matière de santé, Monsef Derraji, a pour sa part réclamé sur Twitter qu’il y ait «plus d’experts/scientifiques dans la cellule de crise», que le gouvernement et la Santé publique tiennent des point de presse distincts et que les avis de la Santé publique soient rendus publics.
Officiellement, la nomination du Dr Luc Boileau comme directeur national de la santé publique est un intérim, mais François Legault a fait savoir mardi que le Dr Boileau sera là pour «quelques mois».
Interrogé en conférence de presse sur la question de l’indépendance, le Dr Boileau s’est dit d’avis que «cette fonction doit être indépendante» et a assuré qu’elle le sera dans l’exercice qu’il entend faire.