Rentrée universitaire: un «mépris du travail d'enseignement», disent les syndicats

Le plan de l’Université Laval implique une rentrée scolaire à distance, et le retour en classe à partir du 17 janvier.

Les professeurs et les chargés de cours de l’Université Laval réclament «une plus grande prévisibilité» pour le début de la session universitaire. Un retour de l’enseignement en présence ne devrait pas être prévu si rapidement, sans une période d’avis «réaliste».


Mardi, l’Université Laval a annoncé qu’elle activait en partie son «plan de repli» devant la situation épidémiologique critique et les nouvelles mesures sanitaires en vigueur. Ce plan implique donc une rentrée scolaire à distance, et le retour en classe à partir du 17 janvier.

Or, cette date ne convient pas aux syndicats des professeurs (SPUL) et des chargés de cours (SCCCUL) de l’UL. Le plan de repli prévoyait pourtant le basculement vers l’enseignement en ligne pendant trois semaines. Ils ont reçu le 3 janvier une consigne de la «haute administration» pour activer «partiellement» le plan de repli, donc l’enseignement en ligne pour les deux premières semaines de la session seulement.

«Or, le gouvernement limite officiellement au 17 janvier la possibilité de déployer ce plan de repli. Il maintient ainsi professeur.e.s et chargé.e.s de cours, comme les étudiant.e.s, dans l’incertitude quant aux modalités d’enseignement qui prévaudront dans les premières semaines d’enseignement», signalent les syndicats.

Le SPUL et le SCCCUL considèrent inacceptable que leur institution ne soit pas en mesure d’activer officiellement la totalité de son plan de repli, soit de l’enseignement en ligne jusqu’au 30 janvier. 

«Confirmer, à moins d’une semaine d’avis, que les cours devront être donnés en ligne et maintenir les professeur.e.s et les chargé.e.s de cours dans l’incertitude pour la suite constitue un mépris du travail d’enseignement universitaire», peut-on lire dans un communiqué envoyé mercredi. 

Notamment, les professeurs et chargés de cours prennent un temps fou à modifier leurs contenus pour de l’enseignement en ligne, d’une matière qui s’enseignait pourtant en classe.

«On ne détermine pas les modalités d’enseignement des cours universitaires «à la petite semaine» et il est plus que temps de mettre un terme à l’instrumentalisation du besoin «d’agilité» pour justifier des mesures gouvernementales qui semblent relever beaucoup plus de l’improvisation», martèlent les syndicats. 

Ils demandent donc à la ministre de l’Enseignement supérieur de défendre «le respect de conditions d’enseignement soutenables et réalistes». Selon eux, le gouvernement doit prendre ses responsabilités et permettre aux universités et aux autres établissements d’enseignement supérieur de «prendre les mesures nécessaires pour gérer de manière raisonnable les conséquences de cette 5e vague de COVID-19.