Un buffet d’épreuve
Vous en souvenez-vous? La région de Québec a commencé l’année en zone rouge, si bien que nous n’avons eu accès aux salles à manger que le 8 mars. Ô bonheur, ô joie! Mais l’euphorie fut de courte durée, puisque le 1er avril, elles fermaient de nouveau leurs portes. Re-retour en salles : le 31 mai. En plus d’avoir dû apprendre à danser cette valse-hésitation, les restaurateurs ont ensuite eu à composer avec un sérieux problème (comme plusieurs autres secteurs) : la pénurie de main-d’œuvre. De nombreux employés de la restauration ont en effet profité de la pause pandémique pour se réorienter vers des emplois aux conditions plus faciles.
Des solutions sont toutefois envisagées ou déjà appliquées pour aider au recrutement, à commencer par le partage équitable des pourboires entre l’équipe en salle et celle en cuisine. Le gouvernement a aussi suggéré des assouplissements au Programme des travailleurs étrangers temporaires, ce qui simplifierait les démarches pour faire venir un travailleur intéressé par un poste de chef, de cuisinier ou de boulanger-pâtissier. Reste au fédéral à approuver ces propositions.
Les délinquants
Autre irritant notable : les réfractaires aux mesures sanitaires. Déjà que les personnes à l’accueil doivent exiger des clients le port du masque, le lavage des mains et la présentation du passeport sanitaire, elles essuient en prime des commentaires désobligeants, voire violents, de gens qui refusent de se plier à ces directives. Je salue leur patience et leur lève mon chapeau bien haut.
Des assiettes plus chères
Vous l’avez sans doute remarqué : votre épicerie coûte plus cher. Les produits qu’achètent les restaurateurs subissent la même hausse. Ceux-ci n’ont pas le choix d’augmenter leurs prix, même s’ils risquent de perdre des clients. Soyons compréhensifs et adaptons nos habitudes en conséquence.
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À nous la rue!
Assez pataugé dans le négatif, braquons maintenant les projecteurs sur le positif! En mai, alors que les salles à manger étaient de nouveau fermées, diverses initiatives ont essaimé en ville pour amener la bouffe à l’extérieur : duels de cuisine de rue, boîtes à pique-nique, versions casse-croûte de divers restaurants (Légende urbaine, Ti-Trèfle, La Cabane du quai de La Goéliche, les pop-up barbecue de Tanière3)… J’ai eu un gros coup de cœur pour le poulet frit de La Baraque à frites des Sales Gosses, qu’on peut maintenant déguster toute l’année au 334, rue Marie-de-l’Incarnation.
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Dominic Jacques, chef de l’année
Cet été, mon chum et moi sommes allés souper Chez Rioux & Pettigrew pour le plaisir, chose que nous faisons rarement, affectations professionnelles obligent. C’était fa-bu-leux. Raffiné et délicatement composé. Accompagné de vins divins. J’ai oublié la nature exacte des plats que nous avons mangés, mais peu importe : c’est l’impression qui reste qui compte. Je n’ai donc pas été surprise que le chef exécutif de l’endroit, Dominic Jacques, ait remporté en novembre le titre de chef de l’année décerné par la Société des chefs, cuisiniers et pâtissiers du Québec.
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Mes favoris
En raison des zones rouges et de mes problèmes de santé, je n’ai écrit que huit critiques cette année. Qu’à cela ne tienne, les restos que j’ai préférés méritent d’être nommés.
› Kundah Hôtel : installé dans le local du défunt Laurentien, cet antre des épices combine recettes indiennes et produits d’ici dans des plats originaux finement exécutés, le tout dans une ambiance très cool.
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› L’Orygine : ça fait quelques années que la majorité des plats que je préfère au resto sont végétariens, et ce chic bistro où la viande est rare a confirmé la tendance. Mets inventifs remplis de légumes de saison, herbes en abondance, cocktails et vins d’exception : tout était impeccable.
› Chéri Coco : ce resto spécialisé dans la cuisine de l’Afrique de l’Ouest a une «vibe» d’enfer. On y mange et boit très bien tout en multipliant les découvertes.
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Plats mémorables
Je garde aussi d’excellents souvenirs de la «Coquille sans coquille» de chez Alphonse, des rigatonis à l’agneau du Tonino, de la salade de betteraves et faisselle de La Cabane du quai, des pétoncles de BŌ Cuisine d’Asie, et du flétan poché et beurre nantais de Bleu Marine.
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Les nouveaux
Alentours, Bistro Hortus, Le Clan, Porcelaine, Le 737, Justine, Zeitoun cuisine libanaise (au Grand Marché), BULLE Bistro d’altitude, Le 101 – restaurant de quartier, les 12 restos du District Gourmet au QG Sainte-Foy : les restaurateurs qui lancent de nouveaux projets dans le contexte actuel ont toute mon admiration. Et j’ai bien hâte de visiter ces adresses.
Le retour des critiques
Vous êtes plusieurs à m’avoir écrit pour me souhaiter bon courage dans ce qu’il est convenu d’appeler «mon combat contre le cancer», et je vous en remercie chaleureusement. Ma chimio achève, et je croise les doigts pour pouvoir retourner au resto vers la mi-février. Les critiques devraient donc faire leur retour en mars, si tout va bien. En attendant, je vous souhaite un temps des Fêtes doux et réconfortant. Et la santé, bien sûr. C’est un vœu un peu éculé, mais qui prend tout son sens une fois qu’on l’a perdue.
NDLR : Ce texte a été rédigé le 15 décembre, d’où son silence à propos du dernier coup dur porté aux restaurateurs lors de l’annonce gouvernementale des nouvelles mesures, le 16 décembre.