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«Quand il y en a un par cinq ou six ans, on est tout excités, mais là ils sont trois en même temps!» fait remarquer avec justesse Jean-Philippe Roy, le directeur des Canonniers, le programme de sports-études baseball de Québec.

À leurs premiers pas dans le baseball professionnel, les trois pépites d'or du baseball de Québec ont des profils bien différents. Les trois jeunes joueurs peuvent légitimement aspirer au baseball majeur un jour.

Julien: de la dynamite

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Le premier, Édouard Julien, n’est peut-être plus très loin de son rêve. Surnommé le «Canadian Crusher», le natif de Québec, a été repêché par les Twins du Minnesota en 2019. À ses débuts dans le baseball affilié en 2021, l’avant-champ de 22 ans a fait belle figure en multipliant les doubles (16) et les coups de circuits (15), tout en maintenant une excellente moyenne au bâton (0,397) en 65 parties dans le A-fort. De la dynamite sur deux pattes.

Pour espérer faire le saut dans le niveau AA l’an prochain, Julien aimerait bien tirer profit de l’expérience de la dernière année, où il dit avoir appris à composer avec une cadence de matchs beaucoup plus élevée que celle qu’il avait connue dans la NCAA.

«Il y a beaucoup de hauts et de bas, a détaillé l’ancien des Diamants. L’important, c’est de rester au milieu. C’est dur physiquement, mais mentalement aussi. Je me souhaite de rester positif et en santé toute l’année.»

Masson: de la puissance à revendre

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Ses deux potes, Jean-Christophe Masson et Nicolas Deschamps, appartiennent tous les deux aux Blue Jays de Toronto, une équipe «qui prend soin de ses joueurs dans les ligues mineures», répètent-ils en chœur. Comme ils ne sont âgés que de 19 ans, les deux amis d’enfance n’en sont qu’à leurs premiers balbutiements dans le baseball affilié.

Masson, un voltigeur repêché par les Jays il y a deux ans, a de la puissance à revendre au bâton. «Autant qu’Édouard [Julien] et [Abraham] Toro», assure Jean-Philippe Roy.

Doté d’un physique à faire rêver n’importe quel athlète professionnel (6 pieds 4 pouces et pèse 193 livres), Masson a été ennuyé par des douleurs au coude dans la dernière année. Il espère lui aussi rester en santé en 2022.

Deschamps: le travailleur acharné

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Le troisième, et non le moindre, Nicolas Deschamps, a une histoire digne d’un film. Après un passage dans l’enclos de releveurs des Capitales de Québec, le jeune receveur de 19 ans s’affaire à devenir un professionnel au sein de l'organisation des Blue Jays. «La grosse affaire, c’est de développer mon corps, explique Deschamps. Je me prépare à devenir un vrai athlète, soit de devenir gros, de courir plus vite et de frapper plus fort.»

Aurait-il un conseil à donner aux jeunes mordus de baseball de la capitale qui aimeraient suivre ses traces?

«Travaillez fort, insiste-t-il. Sinon, rien de bon va arriver. Respectez tout le monde. Il faut que tu sois une bonne personne aussi.»

Pourquoi insiste-t-il sur ce trait de caractère en particulier?

Très simple : si Nicolas Deschamps pouvait revenir en arrière, il serait «moins baveux».

«Quand j’étais jeune, je l’étais beaucoup, regrette-t-il. J’ai toujours été confiant, mais il y a une limite. Depuis un an ou deux, c’est important pour moi d’être une bonne personne et d’avoir de bonnes valeurs.»

Deux amis réunis chez les Blue Jays

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L'histoire est presque invraisemblable tellement les chances étaient minces de les voir un jour réunis dans le pipeline de la même organisation de baseball majeur.

D'un côté de la rive, Jean-Christophe Masson de Lévis, et de l'autre, Nicolas Deschamps de Québec. Les deux se connaissent depuis l'âge de huit ou neuf ans, et se suivent depuis leur passage avec les Canonniers de Québec.

Même en se pinçant, Masson peine à croire qu'ils ont bel et bien réussi à gravir les échelons du baseball ensemble.

Il semble toutefois que leur amitié n'ait pas toujours été au beau fixe. «On ne s’aimait pas trop, se souvient Deschamps avec un sourire moqueur. Ç’a l’air qu’un moment donné, il a frappé un coup de circuit contre moi. Je ne m'en souviens plus trop. Il a peut-être inventé ça!»

Les deux jeunes passionnés de baseball se sont ensuite retrouvés avec l’ABC (Académie de baseball du Canada) il y a quelques années. En août dernier, la veille où Deschamps devait quitter Québec pour l’Université Stetson, en Floride, il a reçu une invitation pour un camp annuel des Blue Jays à Drummondville, organisé par le recruteur du club, Jasmin Roy.

Deschamps a saisi la perche tendue par son entremetteur québécois. «Jasmin Roy m’a dit : “On t’offre ça, veux-tu venir?” se souvient le jeune receveur de 19 ans. La journée d’après, j’étais avec les Blue Jays. J’ai commencé à m’entraîner avec eux et Jean-Christophe m'a présenté à tout le monde. C’est le déclic.»

Lui-même repêché par Roy en 2019, Masson s'est contenté d'un rôle de spectateur, mais il se réjouissait de voir ce qui arrivait à son vieil ami. «Je savais un peu ce qui se passait en coulisses, mais on n’en parlait pas trop, raconte le colosse de Lévis. C’est arrivé tellement vite. Le lendemain, on était cochambreurs. C’était juste fou.»

En replongeant dans ses souvenirs de cette amitié de longue date, Masson éprouve beaucoup de fierté. «Des fois, je repense à ce qu’on a fait depuis qu’on est jeunes et je trouve ça vraiment cool comme histoire!»

Une histoire qui ne fait pourtant que commencer à s'écrire...

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