Ça n’a pas été bien long ni compliqué. En fait, un couple de voisins qu’on fréquente régulièrement depuis quelques mois nous a dit qu’il restait une place et a parlé de nous à la propriétaire, qui a accepté de nous rencontrer un beau vendredi en fin d’après-midi.
L’endroit est propre, les jouets sont nombreux et les petits ont beaucoup d’espace pour jouer dehors. Après le repas, ils feront une petite sieste d’une heure et ils ont même droit à deux collations par jour.
Pour nous rassurer, jeunes parents, la gardienne prend bien soin de publier, sur un groupe Facebook privé, d’innombrables photos et vidéos de nos petits chéris pendant qu’ils s’amusent comme des petits fous.
C’est un peu loin, à un peu moins d’une demi-heure de route, mais à 22$ par jour, c’est donné pour la qualité des services qu’on nous offre.
Et les possibilités de grève sont quasiment nulles. Une aubaine, quoi !
Eh oui, depuis le début décembre, Willow, notre chien aussi adorable que polisson, passe deux jours par mois dans une garderie, histoire de socialiser et de dépenser l’énergie inépuisable qu’il semble avoir.
En plus, les papas de Lilo, la meilleure amie de notre toutou, et nous nous partageons les déplacements. Pratico-pratique !
J’admets qu’au départ, l’idée d’envoyer mon chien dans une garderie m’a semblé saugrenue.
Ça demeure toujours bien un animal de compagnie, mais nous trouvions important, mon fiancé et moi, de nous offrir une journée de répit de temps en temps où nous pourrions tous les deux aller travailler à l’extérieur sans avoir à nous coordonner pour les marches-pipi-et-plus-encore de la journée.
Et puis, ça apprend à notre Willow, la prunelle de nos yeux, à être un peu plus indépendant. Vous dire qu’il passe ses journées couché devant la porte de mon bureau à attendre que j’en sorte...
M’enfin. Si je vous parle de mon chien, c’est parce que je trouve quand même particulier de vivre dans une société où nos animaux sont traités aux petits oignons — je connais une designer de mode canine qui vit de ses créations hors de prix ! — alors qu’on a du mal à offrir des services essentiels et abordables à nos congénères.
Quand on y pense, favoriser le bien-être des animaux avant celui de l’humanité en dit long sur notre propre espèce.
Remarquez, comme le souligne parfois mon père, il y a des spécimens qui nous donnent parfois honte d’appartenir à la race humaine...
Je n’ai pas d’enfants, je ne peux donc que m’imaginer à quel point la recherche d’une place en garderie — avant même la naissance de l’enfant ! — est un véritable casse-tête. Ajoutons à cela les grèves, ou bien la facture qui gonfle avec le nombre d’enfants, et parfois le fait d’inscrire sa marmaille dans un établissement privé, plus coûteux malgré les retours d’impôt, faute d’autre alternative.
Quand on est vieux, la vie n’est pas tellement plus rose: pas toujours facile de trouver une place dans un CHSLD ou dans une ressource quand l’autonomie nous quitte pas à pas. Encore là, si on n’a pas les moyens de s’offrir des services au privé, on passera parfois notre tour, à entendre certaines histoires d’horreur rapportées dans les médias.
Bien que je comprenne qu’il faut des gens pour construire ces établissements, les administrer et y travailler, j’ai du mal à m’expliquer le manque de planification à plus long terme concernant les places en garderie ou les lits en hébergement. S’il y a une chose qui est facile à prévoir, ce sont les besoins qui dépendent de notre pyramide démographique.
En tous cas, plus je vieillis, et plus je me dis que la signification de l’expression « avoir une vie de chien » devrait être revue...
Je crois que bien des gens aimeraient échanger la leur pour celle d’un clébard.