À l’heure où la COVID-19 ne semble pas prête à déguerpir, la Maison de la littérature présente au public Constellations. Une œuvre «hypermédiatique», accessible en ligne, qui permettra aux citoyens de marcher ou de «voir la ville différemment» sous l’imagination de plusieurs artistes de la région, explique Isabelle Forest, directrice artistique de l’organisme et idéatrice du projet.
Celle qui mijotait Constellations dans sa tête depuis déjà plusieurs années a invité, pour l’occasion, neuf auteurs à créer des textes inédits portant sur les six différents quartiers centraux : Limoilou, Montcalm, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Roch, Saint-Sauveur et le Vieux-Québec.
Le public découvrira ainsi, via l’écran de son choix, les créations d’Alain Beaulieu, Mireille Gagné, Jacques Hébert, Marie-Renée Lavoie, Lux, Anne-Julie Royer, Maude Poissant, Isabelle Saint-Loup et Félix Villeneuve.
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Ces écrivains ont conçu un total de 80 histoires inspirées par des lieux typiques des secteurs, l’actualité, le thème du secret et de l’intime ou encore le confinement. Des dizaines de petites étoiles littéraires dispersées à travers rues et ruelles de chaque quartier. D’où le nom «Constellations».
Chaque texte sera accompagné de visuels, créés par Paul Bordeleau, Nadia Morin et Estée Preda, ainsi que d’une ambiance sonore propre au quartier concerné. Les six rythmes distincts et l’indicatif musical du projet ont quant à eux été conçus par Millimetrik.
À noter que certaines œuvres prendront la forme de «contes urbains» récités par Jacques Hébert, Valérie Laroche, Marianne Marceau ou encore Lucien Ratio.
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Une occasion, selon Isabelle Forest, de se laisser envoûter par des lieux que l’on croise au quotidien et des personnages tout à fait fictifs, mais qui pourraient être nos voisins.
Pour l’équipe de la Maison de la littérature, il s’agit ici de partager avec les lecteurs de Québec une autre facette «importante et actuelle» de ce que peut offrir la littérature, au-delà de l’encre et du papier.
Comment ça fonctionne?
En pleine marche ou dans le confort de leur salon, les curieux seront tout d’abord invités à utiliser l’appareil de leur choix pouvant accéder à Internet (téléphone intelligent, tablette ou ordinateur). Arrivés sur le site web du projet, ils devront «démarrer l’expérience» afin d’avoir accès aux différents quartiers.
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Les six «constellations» s’afficheront ainsi, représentées chacune par des bâtiments bien connus de leurs habitants. Alors qu’on retrouve Saint-Sauveur illustré par son église au cloché manquant, on reconnaît entre autres Limoilou à son œuvre d’art public Gros loup et le Vieux-Québec grâce au Château Frontenac.
L’itinéraire choisi demeure à la discrétion du public qui aura le loisir de sélectionner l’étoile qu’il désire. Certaines histoires sont toutefois liées entre elles. Après avoir fait défiler le texte «L’œuvre d’art I» situé dans le quartier Montcalm, rédigé par Maude Poissant et illustré par Paul Bordeleau, le site web vous suggérera «L’œuvre d’art II» réalisé par le duo Alain Beaulieu et Marianne Marceau ou encore «L’œuvre d’art III» conçu cette fois-ci par Lux et Paul Bordeleau. Et ainsi de suite.
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Écrire pour le numérique (ou pas)
Alain Beaulieu n’estime pas avoir modifié sa façon de créer pour Constellations. L’auteur, qui a grandi et habité presque toute sa vie dans Saint-Sauveur s’est plutôt laissé inspiré par l’aspect local du projet.
«J’ai situé, par exemple, un de mes textes au coin des rues Bayard et Hermine. Ce sont des images de ma jeunesse qui me revenaient. […] Ça a fait remonter ça. Je ne sais pas pourquoi. C’était une sorte de retour à l’enfance, dans la ville que j’ai connue plus jeune», explique le professeur titulaire au département de littérature, théâtre et cinéma de la faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Laval.
Les dimensions sonore et visuelle de l’œuvre ont aussi beaucoup interpellé celui qui se dit bien fier du travail qu’il présente au public.
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Le même sentiment de joie habitait d’ailleurs Lux, mercredi après-midi. Si Constellations est arrivé à un moment où sa carrière était parsemée d’incertitudes en raison de la pandémie, le projet lui aura aussi permis d’embrasser une nouvelle expérience. Mais surtout d’écrire à nouveau.
Poète s’illustrant à la radio ou lors de soirées de lecture, Lux priorise le côté oral et instinctif de la littérature depuis maintenant quelques années. L’artiste membre du Collectif Ramen n’avait donc pas rédigé un texte destiné à être lu par le public depuis 2012 environ.
Un beau risque qui lui a redonné envie de s’asseoir à nouveau auprès d’une équipe afin de réaliser un travail d’édition.
Pour visiter le projet : constellations.quebec