«J’ai été très clair, si en effet il envahit l’Ukraine», il y aura des «conséquences économiques comme il n’en a jamais vu», a déclaré Joe Biden devant des journalistes à la Maison-Blanche, au lendemain d’un entretien de deux heures avec Vladimir Poutine.
Si le président démocrate a pour l’heure écarté l’envoi de troupes américaines, car Kiev n’est pas membre de l’OTAN, la pression diplomatique s’accentue sur le Kremlin, accusé de masser des dizaines de milliers de soldats à la frontière avec l’Ukraine, en vue d’attaquer le pays.
Kiev a reçu le soutien du nouveau chancelier allemand Olaf Scholz, qui a menacé mercredi de «conséquences» pour le gazoduc controversé Nord Stream 2 reliant la Russie à l’Allemagne en cas d’invasion.
«Notre position est très claire, nous voulons que l’inviolabilité des frontières soit respectée par tous», a-t-il déclaré dans sa première interview après sa prise de fonction.
La Maison-Blanche n’a pas dit clairement si M. Biden avait évoqué ce moyen de pression devant Vladimir Poutine, mais le conseiller pour la sécurité nationale, Jake Sullivan, a insisté sur cette option «absolument prioritaire».
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le président du Conseil européen Charles Michel ont convenu mercredi, lors d’un appel, «de la nécessité d’imposer des sanctions rapides et sévères à la Russie» si l’escalade militaire s’intensifiait.
Le Royaume-Uni et la France ont aussi rejoint le concert de voix européennes appelant Vladimir Poutine à la retenue. À Paris, le ministère des Affaires étrangères a ainsi averti la Russie des «conséquences stratégiques et massives» qu’aurait une agression à l’encontre de l’Ukraine.
«Moyens de défense»
De son côté, la Russie nie toute velléité belliqueuse envers son voisin, dont elle a annexé la péninsule de Crimée en 2014, mais s’oppose catégoriquement à l’adhésion de Kiev à l’OTAN.
Vladimir Poutine a affirmé mercredi que Moscou avait «le droit de protéger sa sécurité», estimant que laisser l’OTAN s’approcher de ses frontières sans réagir serait «criminel».
«Nous ne pouvons qu’être préoccupés par l’éventualité d’une admission de l’Ukraine au sein de l’OTAN, car cela s’accompagnerait sans aucun doute d’un déploiement de contingents militaires, de bases et d’armements qui nous menacent», a-t-il ajouté.
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