C’est un défi, le temps des Fêtes, pour un cerveau migraineux qui a besoin de routine et de stabilité. Se coucher plus tard, manger plus, plus gras, plus sucré, boire de l’alcool, etc. Ces légers excès peuvent sembler banals, mais ont un impact considérable dans mon cas.
Comme je vis avec la migraine chronique, ce qui correspond à quinze crises ou plus de migraine par mois, j’ai, au fil des ans, développé plusieurs stratégies qui m’aident à mieux vivre cette période festive malgré ma condition.
J’oublie les centres d’achat bondés représentant trop de stimuli: je magasine en ligne et à l’avance. Si je dois aller dans un magasin, j’y vais tôt le matin. Lors des réunions familiales, je demande aux invités d’éviter le parfum, un très gros déclencheur de migraines chez moi. Entre l’apéro et le repas, je m’isole dans une chambre avec mon loup sur les yeux, mon sac de gel glacé sur la tête, mes écouteurs avec annulation de bruit (que je recommande fortement) et une méditation dans les oreilles. Ainsi, je me coupe des stimulations et je récupère de l’énergie en vue de la suite. Je guette les signes de fatigue durant la soirée et au besoin, je retourne m’isoler ou je sors marcher.
Ma meilleure ruse est de fêter Noël quelques jours plus tôt avec ma famille, ce qui me permet d’éviter des soirées de festivités consécutives, me donnant ainsi du temps pour récupérer. Aussi, je ne prévois pas de sorties en avance durant les vacances. Cela m’évite de devoir composer avec la culpabilité et la déception de mes proches si je dois annuler.
Le plus grand enjeu pendant la période des Fêtes est assurément la pression que les personnes vivant avec la migraine s’imposent pour rendre cette période parfaite, souhaitant compenser auprès de leurs proches tous les moments manqués en raison de la migraine au cours de l’année.
Alors, si vous souffrez de migraines, le meilleur conseil que je puisse vous donner, c’est: prenez soin de vous et écoutez-vous. Je peux vous rappeler de vous hydrater, de maintenir des heures de sommeil régulières entre deux fêtes, de faire des siestes pour récupérer, de ne pas sauter de repas, d’y aller mollo sur le vino, mais si vous ne relâchez pas la pression, ces astuces seront vaines! Écoutez la voix de la sagesse, celle qui détient la clé de votre bien-être, au lieu de la faire taire.
Et, chers proches, s’il vous plaît, soyez compréhensifs. Pour Noël, réduisons la pression et offrons-nous de la compassion!