La saga Gucci : manque d'éclat ** 1/2 [VIDÉO] 

Adam Driver (Maurizio Gucci) et Lady Gaga (Patrizia Reggiani) dans La saga Gucci

CRITIQUE / On a bel et bien affaire à une saga dans ce nouveau film de Ridley Scott, le deuxième à paraître cet automne pour le réalisateur, cette fois sur fond de haute couture. Est-elle enlevante? Flamboyante? Passionnante? Non. Malgré de belles performances d’acteurs — Lady Gaga, Adam Driver et Jared Leto, notamment —, La saga Gucci donne l’impression d’assister à un interminable épisode de roman-savon.


Il sera pourtant question d’une mythique famille dont le nom est synonyme de luxe — le genre de boutique où on se dit qu’il faut presque réhypothéquer notre maison pour s’acheter un sac à main… —, d’un logo reconnaissable entre tous, d’un clan désuni qui n’en est pas à une trahison près et même d’un complot pour meurtre. Dans ce beaucoup trop long film de 2h37, on trouvera néanmoins souvent le temps de bâiller.

La saga Gucci s’articule autour du couple formé par Maurizio Gucci (Adam Driver), héritier plus intéressé par les chiffres que par le chiffon, et Patrizia Reggiani (Lady Gaga), issue de la classe ouvrière, mais qui saisira l’occasion de cette union pour prendre du galon. Le nom de Gucci, elle y tient.



Nous voilà à l’aube des années 80, à un moment où la prestigieuse griffe a perdu de son lustre et se cherche une identité. Le cousin Paolo Gucci (méconnaissable et délirant Jared Leto) voudrait bien prendre le design en main, mais sans en détenir la vision ou le talent. Les oncles Aldo et Rodolfo (Al Paccino et Jeremy Irons) n’ont pas d’atomes crochus.

Complètement sous le charme de l’ambitieuse Patrizia, Maurizio l’épousera malgré les réticences de son père. Cette nouvelle Gucci en mènera large, cherchant ici et là conseil chez une tireuse de cartes (Salma Hayek). Et gare à ceux qui se placeront dans son chemin.

Le pied sur le frein

L’époque dans laquelle est ancrée l’histoire nous amène un immense potentiel kitsch, auquel il faut adhérer. Là-dessus, le rendu est réussi, mais demeure sage. Les costumes et les coiffures donnent certainement le ton. La trame sonore, aussi. Mais on a l’impression que Ridley Scott a gardé le pied sur le frein.



Lady Gaga dans <em>La saga Gucci</em>. 

L’exubérance italienne est aussi incarnée, mais à des degrés variables : pendant que certains, dont Jared Leto, poussent la note comique, d’autres personnages sont rendus dans un registre beaucoup plus sérieux. Au chapitre des nuances, on perd certainement au change en visionnant la version doublée en français. Mais on a quand même l’impression que les acteurs sont assis entre deux chaises ou n’ont pas tous reçu le même mémo.

Lady Gaga campe avec le bagout qu’on lui connaît cette Patrizia, figure captivante dans une saga qui s’avère au final plutôt terne. Et certainement trop longue.

La saga Gucci est présenté au cinéma.

Au générique

Cote : ** 1/2

Titre : La saga Gucci



Genre : Drame

Réalisateur : Ridley Scott

Acteurs : Lady Gaga, Adam Driver, Al Pacino

Durée : 2h37