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Il s’agit des mesures phares du minibudget livré par le gouvernement Legault et son ministre des Finances, Eric Girard, jeudi après-midi.

M. Girard a annoncé des nouvelles dépenses de 10,7 milliards $ sur cinq ans pour permettre aux Québécois de contrer la hausse du coût de la vie, la pénurie de main-d’œuvre, le manque de places en CPE et les faiblesses du système de santé.

«Vous dites que c’est Noël avant Noël? Je pense que ce sont des montants qui vont aider. Le gouvernement est là pour ça, pour aider», a répondu le ministre à un journaliste qui le trouvait bien généreux à moins d’un an des élections. «On est en pandémie, on sort d’une des pires récessions mondiales, il y a les défis des finances publiques. Honnêtement, je n’ai pas pensé à l’élection une fois dans les 12 derniers mois», a assuré M. Girard, par deux fois.

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Environ 20% de cet argent est versé directement ou presque aux citoyens.

Sur 2,1 milliards $ servant à «aider les Québécois à faire face au coût de la vie», puisqu’une forte inflation de 4 % pour l’année 2021 frappe tous les produits de base comme la nourriture et l’essence, 1,8 milliard $ est remis aux moins fortunés.

Économiser plus en janvier

Ainsi, 3,3 millions de personnes à faible ou à moyen revenu, c’est-à-dire qui font jusqu’à 50 645 $ par année seule ou 55 519 $ en couple et sont donc déjà admissibles au crédit d’impôt remboursable pour solidarité, recevront à compter du 24 janvier la nouvelle prestation exceptionnelle pour le coût de la vie.

Un seul paiement de 200 $ par adulte vivant en couple ou en colocation et de 275 $ pour une personne vivant seule. Dans deux mois.

«Si on l’avait donné avant [Noël], peut-être que [cet argent] serait allé en consommation, tandis qu’en le donnant après, les gens pourront juger s’ils veulent consommer ou épargner», a justifié le ministre, disant que la proportion du revenu épargné est toujours plus élevée en janvier.

«Ensuite, il y a un volet opérationnel. On est le 25 novembre. Qui dit prestation exceptionnelle, dit que Revenu Québec doit quand même payer 3,3 millions de personnes. Alors, je pense que janvier 2022 est un bon moment», a-t-il poursuivi, indiquant qu’il aurait été «risqué» et «serré» de viser un versement aussi rapide qu’avant Noël. «On aurait pu être déçus.»

Les montants de 275 $ versés à une personne seule et de 400 $ pour un couple sont basés sur la différence entre l’inflation moyenne de 2,64 % et l’inflation pour 2021 de 4 % appliquée au panier de consommation annuel estimé pour une personne à faible revenu, soit 20 709 $ (281,64 $), ou un couple, 29 287 $ (398,30 $).

La Banque du Canada prévoit un retour à un taux d’inflation normal au deuxième semestre de 2022, ajoute M. Girard. «Si leur prévision ne se matérialise pas, on devra s’ajuster», a reconnu le ministre.

Bonification pour les aînés

Les aînés auront droit à cette prestation exceptionnelle, mais 709 000 personnes de 70 ans et plus verront aussi le montant de soutien aux aînés à faible revenu (max 50 645 $ seul, max 55 519 $ en couple) bonifié.

Un aîné vivant seul avec 23 575 $ ou moins verra ce crédit d’impôt haussé de 209 $ à 400 $. Ce qui lui permettrait de toucher jusqu’à 466 $ de plus que l’an passé, en comptant les 275 $ de la prestation exceptionnelle pour le coût de la vie.

L’aide aux études est aussi de 328,6 millions $ et l’accès au logement de 304 millions $, pour entre autres soutenir la construction de 2200 nouveaux logements abordables à travers le Québec.

4,4 milliards $ de plus en santé

Le gouvernement Legault injecte encore 4,4 milliards $ dans un système de santé qui a bien besoin d’être renforcé. Depuis le début de la pandémie, en mars 2020, le gouvernement québécois aura investi 17,3 milliards $ dans le système de santé.

De ces 4,4 milliards $ supplémentaires, 3,6 milliards $ seront décaissés dès cette année pour attirer des travailleurs et rehausser les services. Tandis que 804 millions $ serviront à un plan à plus long terme afin de réduire les listes d’attente en chirurgie et rattraper le retard pris durant la pandémie.

La pénurie de main-d’œuvre accapare 3,4 milliards $, dont 2,9 milliards $ pour former, requalifier et attirer 170 000 travailleurs dans les domaines de la santé (953 M$), de l’éducation (551 M$), des services de garde (213 M$), du génie, des technologies de l’information (1,1 G$) et de la construction (70 M$).

Service de garde non subventionné

Les parents dont les enfants vont dans un service de garde non subventionné verront leur crédit d’impôt bonifié de 1,1 milliard $ dans l’ensemble.

Quelque 385 000 familles verront leurs frais de garde réduits, pour une économie moyenne de 411 $ pour l’année. Une famille dont le revenu se situe entre 60 000 à 100 000 $ économisera 1310 $ en frais de garde.

Le calcul découle de frais de services de garde plafonnés à 10 400 $ par année par enfant de moins de sept ans, au lieu de 9950 $ avant, c’est-à-dire 40 $ par jour pour 260 jours. Ce qui permet de rejoindre, après remboursement, le tarif réduit de 8,50 $ par jour des CPE et garderies subventionnées. Certains parents dont l’enfant fréquente une garderie non subventionnée arriveront même à payer moins que ces 8,50 $ par jour!

Déficit de 6,8 G$ au lieu de 12,3 G$

Le déficit pour l’année financière 2021-2022 a aussi fondu de 12,3 milliards $, prévus en mars dernier, à 6, 8 milliards $, dans la publication de jeudi. Toujours après versement au Fonds des générations.

Merci à la forte reprise économique de 6,5 % vécue au Québec dans les derniers mois, un bond de 2,3 points de pourcentage par rapport aux prévisions de mars et supérieure à celle constatée pour l’ensemble du Canada (5 %), aux États-Unis (6 %) et la moyenne mondiale.

Ce qui conforte le ministre Girard dans son retour à l’équilibre budgétaire en 2027-2028, soit sept ans au lieu de cinq comme l’autorise la loi. Même s’il aurait sans doute faire plus vite, M. Girard a préféré mettre la moitié déficit structurel et la moitié en nouvelles dépenses

Le ratio de la dette brute sur le produit intérieur brut (PIB) prévu au 31 mars 2022 s’est aussi amélioré, passant de 49,2 %, lors du budget de mars dernier, à 44,3 %, maintenant.

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Parti libéral du Québec

«La mise à jour économique d’aujourd’hui est complètement déconnectée de l’urgence climatique que nous vivons. Il ne suffit pas d’aller à la COP-26 pour être actif dans la lutte aux changements climatiques. Alors que le Québec se doit d’oser pour l’avenir, la CAQ, elle, préfère surfer sur les bonnes décisions de premiers ministres libéraux qui l’ont précédée.» — Dominique Anglade, cheffe

Québec solidaire

«Le gouvernement ouvre les vannes en pleine année préélectorale, mais dès 2023, après l’élection, la CAQ compte refermer le robinet. [...] La dernière chose que veulent les Québécois, c’est rejouer dans le film de l’austérité libérale. Ce dont on a besoin, c’est de réinvestir dans nos services publics pour les renforcer. On en a eu des preuves frappantes depuis le début de la pandémie.» — Ruba Ghazal, porte-parole solidaire en matière de Finances

Parti québécois

«Le Parti québécois salue l’aide accordée aux personnes dans le besoin et à la lutte contre la criminalité, c’est un minimum. Cependant, les aînés ne sont pas suffisamment épaulés. De plus, le gouvernement refuse de geler les tarifs d’électricité. Encore une fois, il prélève de l’argent dans les poches des Québécois, alors qu’il avait promis d’en remettre.» — Martin Ouellet, porte-parole péquiste en matière de Finances

Association des garderies non subventionnées en installation

«Même si le rehaussement du crédit d’impôt aux parents est un pas dans la bonne direction, c’est une mesure nettement insuffisante pour assurer la pérennité du réseau de 1350 garderies non subventionnées du Québec. [...] L’adoption d’un plan de conversion des garderies non subventionnées en services subventionnés est la seule mesure pérenne qui réglera [...] les enjeux d’accès aux places en garderies.» — David Haddaoui, président

Fédération québécoise des municipalités

«Le besoin immense de logements partout sur le territoire est un frein au développement et à la vitalité de nos régions. Pour accueillir de nouvelles familles, notamment immigrantes, nous avons besoin de les loger. À titre de porte-parole des régions, la FQM souhaite que cette nouvelle approche [de construction rapide de logements sociaux et abordables] contribue à la vitalité économique de nos communautés.» — Jacques Demers, président

Fédération canadienne de l’entreprise indépendante

Le mini-budget «annonce notamment des mesures positives pour les PME». La FCEI «émet toutefois un gros bémol et rappelle que [...] d’importantes barrières entravent toujours les petites entreprises. [...] La FCEI souligne l’action ciblée du gouvernement pour protéger les ménages à faible revenu contre l’inflation. C’est une orientation plus efficace qu’une augmentation drastique du salaire minimum, qui serait néfaste pour les petites entreprises.» — François Vincent, vice-président pour le Québec

Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec

«Le ministre des Finances veut réduire l’écart de richesse entre le Québec et l’Ontario, bravo ! Le Conseil des ministres du mois de décembre aurait l’occasion d’atteindre une partie de cet objectif en proposant une augmentation du salaire minimum à 18 $ l’heure afin que les travailleurs et travailleuses puissent se sortir la tête de l’eau.» — Daniel Boyer, président

Manufacturiers et exportateurs du Québec

«Il y a peu de mesures dans cette mise à jour économique qui auront un réel impact sur les entreprises manufacturières. Ce n’est pas à la hauteur des ambitions du gouvernement. Il y a un écart entre les mesures annoncées et la vision du premier ministre qui souhaite avoir plus de produits fabriqués au Québec et qui veut que nos entreprises exportent davantage, qu’elles soient plus productives et qu’elles créent plus de richesse.» — Véronique Proulx, directrice générale

Union des municipalités du Québec

«Les mesures annoncées aujourd’hui permettent de soutenir nos milieux de vie. Je pense ici particulièrement aux mesures visant à construire 2200 nouveaux logements abordables, et ce, par le biais d’un nouveau programme. C’est un chantier pour lequel l’Union et ses membres travaillent depuis de nombreuses années.» — Daniel Côté, président

Conseil du patronat du Québec

«Le Québec est aux prises avec la plus grave pénurie de main-d’œuvre de son histoire récente. Seulement depuis le début de l’année, le nombre de postes vacants est passé de 150 000 à 280 000. Le minibudget aurait dû être l’occasion pour le gouvernement de confirmer qu’il avait entendu l’appel des employeurs et des régions du Québec qui vivent de plein fouet les impacts de la pénurie.» — Karl Blackburn, président et chef de la direction

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