Ces conclusions reposent sur un sondage auxquels ont répondu 300 personnes vivant à Québec. Les participants se sont vus présenter une série d’images montrant des aménagements d’arbres urbains — parfois tous du même type ou de la même taille, parfois des mélanges —, puis ils ont dû dire combien ils seraient prêts à payer en taxes supplémentaires pour atteindre tel ou tel type de «forêt urbaine». Au total, les participants se sont dits prêts à débourser environ 50 $ de plus par année, ce qui s’élèverait à 26,8 millions $ à l’échelle de la ville au complet. Québec pourrait ainsi se fixer des objectifs de «verdissement» plus ambitieux que ceux qu’elle a maintenant, qui sont pour l’instant simplement de faire passer la superficie recouverte par la couronne des arbres de 32 % à 35 % du territoire d’ici 2025, remarque le rapport.
«Il y a là un message clair encourageant les décideuses et décideurs à investir davantage dans les initiatives environnementales de leur ville. Elles et ils prendront ainsi en considération les préférences des citoyen.ne.s qui sont en phase avec les meilleures pratiques en la matière pour la planification de leur forêt urbaine», a conclu dans un communiqué Jérôme Dupras, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique (UQO) et cosignataire de l’étude — dont le premier auteur est le doctorant Félix Lorrain-Landry.
Fait intéressant, indique le document, ce sondage est l’un des premiers efforts pour documenter le type de canopée urbaine que la population désire. De manière générale, les plans que font les villes en ce sens présument toujours que tout le monde veut plus d’arbres, indépendamment des sortes qui sont choisies. Or le rapport de l’UQO et de la Fondation David-Suzuki montre que ce n’est pas le cas. Ainsi, les gens de Québec ont déclaré une préférence claire pour les aménagements variés, notamment en termes de taille : dans l’ensemble, les participants préféraient très nettement les aménagements comprenant à la fois de grands arbres et des arbustes.
«Ce résultat est particulièrement intéressant, souligne le rapport, dans l’optique où les arbustes sur rue sont rarement présents à Québec.» Ce sont des inquiétudes historiques pour la sécurité des piétons qui auraient incité la Ville à ne pas planter beaucoup d’arbustes, mais des études récentes ont montré que ces «petits arbres» auraient plutôt un effet protecteur, explique le document, qui encourage Québec à en planter davantage.
Enfin, les gens de la capitale ont aussi dit vouloir des arbres ayant des ports variés (ou des «formes variées», si l’on préfère) et une forêt urbaine plus dense qu’à l’heure actuelle, mais ils ne veulent pas augmenter la proportion de conifères.