Le plus gros des deux projets est situé à Saint-Elzéar, près de Bonaventure, et il nécessite un investissement de 21,4 millions (M) $. La part du lion de cette somme, soit 17,4 M$, est injectée pour remplacer l’usine de rabotage actuelle par une unité beaucoup plus performante.
«On va pouvoir compter sur une augmentation de productivité de 80%. Notre capacité de rabotage va passer de 35 millions de PMP (pieds-mesure de planche) à 65 millions de PMP sur 40 heures de travail par semaine. Présentement, ça nous prend 47 heures pour raboter 35 millions de PMP, avec 16 employés qui travaillent dans des conditions misérables (…) On pourra faire plus de travail avec 7 employés après la modernisation», précise Mario Pouliot, directeur de l’Association coopérative forestière.
Les neuf emplois récupérés de l’usine de rabotage seront localisés ailleurs dans l’usine. « Personne ne s’en va chez lui sans emploi », ajoute M. Pouliot. La coopérative procure du travail à 128 personnes.
La construction de la nouvelle unité de rabotage est amorcée et elle sera livrée le 6 septembre 2022, assure-t-il. La coopérative a déjà réalisé une partie de l’investissement total dans d’autres secteurs de l’usine, dont de
nouvelles cellules de séchage, des équipements d’optimisation du sciage, un détecteur d’essence d’arbres séparant le sapin de l’épinette, ce qui donne un meilleur rendement au séchage, et un nouveau garage.
Investissement Québec prête 8,4 M $ à l’Association coopérative forestière pour appuyer ce projet, alors que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs verse une subvention de 1,6 M $ en raison du caractère innovateur de certains équipements. Le Fonds de solidarité de la FTQ investit 4 M $ dans l’initiative.
Mario Pouliot note que la coopérative fournit une mise de fonds de 5 M $ dans le projet, en plus du remboursement éventuel des prêts, une situation facilitée par des prix du bois de sciage qui sont passés de 425$ par 1000 PMP à l’aube de la pandémie, en mars 2020, à 2000$ quelques mois plus tard.
«L’investissement est nécessaire pour ne plus devenir vulnérable si le marché diminue; je serai capable de passer au travers», dit M. Pouliot.
Les deux investissements ont été annoncés lundi pour profiter de la présence du ministre québécois de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, et de représentants de divers organismes prêteurs ou investisseurs.
Une usine de «produits de spécialités»
M. Fitzgibbon a indiqué que le projet de Saint-Elzéar offre l’avantage de rendre l’usine «moins vulnérable aux produits de commodités (le bois de sciage conventionnel) parce qu’on y fera des produits de spécialités». Mario Pouliot n’a toutefois pas précisé pour le moment la nature des produits de spécialités qui sortiront éventuellement de l’usine.
En avant-midi, le Groupe Damabois avait annoncé une injection de 16,4 millions $ pour moderniser son usine Bois Chic Chocs, située à Cap-Chat.
La firme se spécialise notamment dans la transformation d’espèces comme le bouleau blanc et le peuplier, afin d’en faire des palettes de manutention.
Le projet de Cap-Chat consiste à implanter un centre de valorisation des feuillus intolérants à l’ombre, justement comme le bouleau blanc et le peuplier. Ce sont des espèces sous-utilisées.
De nouveaux produits seront ajoutés à la gamme de l’usine Bois Chic Chocs afin d’améliorer l’utilisation de la bille de bois. L’entreprise vise aussi à optimiser son procédé de transformation en adoptant le virage numérique. Elle fabrique également des longerons à Cap-Chat.
Le Groupe Damabois bénéficie de deux prêts d’Investissement Québec totalisant 7, 9 millions $, et d’une subvention de 2,5 millions $ du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. La mise de fonds de l’entreprise s’élève donc à 6 millions $, excluant les prêts remboursables à Investissement Québec. Dans ce cas, Pierre Dufour, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, assistait à l’annonce.