Le théâtre jeunesse a quitté le local qu’il occupait dans le Vieux-Québec depuis 2002. En attendant que sa nouvelle maison soit prête — la caserne Dalhousie du Vieux-Port —, ils se sont installés à la Place Fleur de Lys.
Cette salle temporaire est tout à fait adéquate pour apprécier le spectacle clownesque qu’on propose. Les enfants n’y verront que du feu, trop occupés à suivre les moindres mouvements de Walter Ego (Benoît Lemay). Sa surprise, sa joie, sa peur, sa maladresse: tout est prétexte à rire. Même les onomatopées qui sortent de sa bouche suffisent à rendre le public hilare.
Sans faire usage de la parole, le clown s’exprime avec des sons plus ou moins distincts rappelant un peu Mr Bean.
L’homme — ou devrais-je dire le fils de l’Homme ? — enchaîne des journées assez routinières qui se distinguent principalement par la température qu’il fait. Selon le temps que lui annonce sa radio, Walter adopte une humeur différente. Son environnement semble aussi réagir singulièrement à la météo… et encore plus à l’absence de prévisions!
Quand sa radio devient défectueuse, la vie de Walter prend une tournure surréelle. Les illusions et les numéros de jonglerie s’amusent avec des objets qui évoquent l’univers du célèbre peintre belge.
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La foule d’enfants s’enflamme quand ils décèlent la présence d’une ombre qui se promène habilement dans le décor qui tourne sur lui-même. Un lit, un bureau et un comptoir de cuisine représentent ingénieusement le studio où vit Walter Ego tout comme son lieu de travail.
Puis, il y a cette porte qui trône sur l’autre moitié de la scène. Le personnage n’a pourtant pas besoin de la traverser pour entrer et sortir des trois murs où il habite. Elle pique la curiosité des enfants. Quand on entend finalement cogner, la foule crie à Walter d’ouvrir enfin cette mystérieuse porte!
La pièce s’avère intelligemment conçue, autant pour les jeunes que ceux qui les accompagnent. On apprécie les clins d’œil à Magritte et l’attention portée aux détails, comme les stores couvrant la fenêtre qui ondulent au rythme des ronflements du personnage. Il est drôlement joli ce tableau vivant!