Exceptés Recto-Verso, qui a déménagé ses bureaux sur la mezzanine où se sont succédé les restaurants au fil des ans, et à VU, qui a ouvert les murs au 4e étage pour aménager de nouveaux espaces de production à aire ouverte, les améliorations restent discrètes.
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Le changement le plus visible pour les visiteurs se retrouve dans la plus petite galerie de VU, où les fenêtres qui percent d’épais murs ont été dégagées et un pan de mur, retiré, ce qui transforme complètement la pièce.
Il manque encore de nouvelles fenêtres sur la côte d’Abraham, un peu de peinture reste à faire, dans plusieurs espaces d’exposition, c’était encore le branle-bas de combat il y a une semaine. Mais chose certaine, la vie reprend.
À VU, en offrant des résidences artistiques à domicile, Jacynthe Carrier et Annie-Marie Proulx ont invité des artistes à créer autour de l’idée de prendre soin, avec vigilance, attention, douceur.
Le «veilleur» Martin Bureau a renoué avec la chambre noire pour tirer des photographies issues de ses archives personnelles, dont une de Méduse en construction.
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Cynthia Johnston a saisi des moments au sein de son cocon familial pendant la pandémie, avec ses cinq enfants, sur l’île d’Orléans.
Les Entêtées ont pris des images de leurs rencontres autour d’une table, dans des endroits inusités comme une fontaine, un champ, un stationnement.
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Le semencier et artiste Patrice Fortier révèle la poésie des tuteurs à tomates, en saisissant leurs ombres au sol.
Du paysage à l’intime
À L’Œil de poisson, Éloïse Plamondon-Pagé occupe la grande galerie avec des paysages vidéo vertigineux et doubles. Des images de l’Islande et du fleuve Saint-Laurent présentées sur des panneaux dans des endroits publics pendant la pandémie prennent une toute nouvelle amplitude, à échelle 1 : 1.
À gauche, une envolée d’oiseaux migrateurs, à droite un ciel limpide, puissamment bleu. À gauche encore, la surface de l’eau zébrée de toutes les couleurs d’un coucher de soleil; à droite, une lune ronde et brillante dans un ciel violet. Dans la petite galerie, le motif capturé en Jordanie invite plutôt à s’ancrer au centre de la Terre.
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Entre deux parties d’une résidence de création à Brooklyn, Guillaume Brisson-Darveau est venu installer L’abri dans l’espace d’exposition d’Engramme. On y rencontre une petite armée de singes bien droits, aux poils gris imprimés en sérigraphie et aux ventres plus ou moins creux, d’où ils sortent des poutres, qui servent à construire un monolithe, un piédestal ou quelque pyramide mystique.
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Annie Baillargeon a transformé la galerie de la Bande vidéo en chambre rose, où une œuvre est diffusée sur trois écrans au-dessus d’un lit recouvert de cuirette mauve où s’est déroulée la performance que l’on voit dans la vidéo.
Munie d’un masque luminescent qui rappelle curieusement celui de Michael Myers, l’artiste déballe lentement divers outils devant servir à raffermir, sculpter, amincir et illuminer son corps. Au fil de manipulations langoureuses, puis douloureuses, elle accouchera d’un élixir sanglant, dont elle se maquillera comme pour partir en guerre.
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Dans l’espace d’exposition, des flacons sur un socle côtoient une photographie de l’artiste et un miroir ensanglanté, comme la version gore d’une mise en place de parfum chic.
Cette fin de semaine
Cette fin de semaine seulement, on pourra (re)découvrir chez Avatar les trois courts-métrages présentés dans le cadre de Jardin d’hiver de Manif d’art dans des conditions optimales et on pourra voir les œuvres vidéo présentées dans les salles de Recto-Verso.
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Dans la salle Multi, 110 Holsteins nous amène sur une ferme laitière, tout près des grandes bêtes.
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À travers la musique hypnotique composée et interprétée par Magali Babin pour un petit groupe de spectateurs et les bovidés, et conjuguée aux très gros plans organiques, duveteux, captés et agencés par Laura Gonçalves, on perçoit l’étroitesse du lieu et la sensibilité des bêtes, nourries, traites et massées par des robots.
Dans cette étable du futur, il y a une dissonance évidente, habilement mise en relief par les artistes.
Dans le Studio d’essai, en codiffusion avec Spira, Jean-François Côté présente en première mondiale le court-métrage Le monde et la machine, mettant en vedette Roland Lepage, les champs glacés de l’île d’Orléans et un drone. «C’est parti d’une discussion avec Roland, où il disait que la seule concession qu’il avait faite à la modernité était son répondeur», note le cinéaste.
Jouant sur les codes du cinéma, sur une musique de Patrick Watson, l’œuvre à dimension poétique, sociologique et critique s’inscrit dans le tournage d’un projet plus vaste, Les histoires invisibles, dont la sortie est prévue en 2023.
Il sera possible de visiter toutes les expositions samedi et dimanche de 12h à 21h alors que des visites des ateliers de bois et de métal de l’Œil de poisson se tiendront samedi à 12h, 13h et 14h.
Les expositions sont présentées à l’Œil de poisson jusqu’au 7 novembre, à La Bande vidéo jusqu’au 28 novembre, à VU jusqu’au 5 décembre et chez Engramme jusqu’au 12 décembre.