Mercker derrière «Snit» et «Dusty» 

Kent Mercker a joué pour les deux gérants présentement en Série mondiale, soit Dusty Baker (Astros) et Brian Snitker (Braves).

Même s’il déclare être un «Braves pour toujours» et qu’il souhaite que son ancienne équipe remporte la Série mondiale, l’ex-lanceur Kent Mercker avoue qu’il sera heureux du résultat, peu importe quelle équipe l’emportera. C’est qu’il a déjà été dirigé par les deux gérants en présence, Brian Snitker des Braves et Dusty Baker des Astros, deux hommes de baseball pour lesquels il éprouve le plus grand respect.


«Je ne sais plus qui appuyer! “Snit” mérite tout ce qui lui arrive. Il m’a dirigé au niveau A avec les Bulls de Durham avant que je n’atteigne les majeures. Par contre, j’ai aussi joué pour Dusty pendant deux ans [avec les Cubs de Chicago et les Reds de Cincinnati]. Ce sont deux excellents gérants et peu importe lequel des deux gagne, je serai heureux pour lui», a déclaré Mercker que j’ai contacté mercredi.

«Brian était fantastique. Tu sais qu’on dit des Cardinals de Saint-Louis qu’ils ont leur façon de faire, la “Cards Way”? Eh bien c’est la même chose à Atlanta et Brian est dans l’organisation depuis 40 ans. Sa longévité avec l’équipe est sans pareil. Bobby Cox a mis la table et il y a toujours eu une constance chez les entraîneurs là-bas. “Snit” nous a enseigné la “Braves Way” à nous, jeunes joueurs de 18 à 21 ans, pour qu’on soit prêt si jamais on atteignait les grandes ligues», commente l’ancien lanceur de 53 ans au sujet du pilote des Braves.

«Et Dusty? C’est un grand homme, un vrai gérant pour les joueurs. Personne n’était meilleur que lui pour placer les gars dans une position pour qu’ils obtiennent du succès. Il avait lui-même été un joueur incroyable et il comprend les joueurs mieux que tout autre gérant. Il savait quand un joueur avait besoin d’une journée de congé, même si le joueur lui-même ne le réalisait pas encore. Il savait quel releveur envoyer contre Barry Bonds ou Albert Pujols. Il comprenait les joueurs sur et à l’extérieur du terrain. C’est un gars intelligent qui a toujours été capable de vivre avec les conséquences de ses décisions, car il avait une grande confiance en ses joueurs», ajoute Mercker à propos de Baker, qui dirige les Astros depuis l’an dernier.

La seule victoire

Mercker a aussi dans ses états de service le fait d’avoir fait partie de la seule équipe des Braves d’Atlanta à avoir remporté la Série mondiale. C’était en 1995, alors qu’il complétait avec Steve Avery une rotation menée par trois membres du Temple de la renommée du baseball : Greg Maddux, Tom Glavine et John Smoltz. Cette équipe toutes étoiles n’a pas réussi à en remporter une autre.

Mercker sait de quoi il parle, il faisait partie des Braves quand ceux-ci se sont inclinés en grande finale contre les Twins du Minnesota en 1991 et contre les Blue Jays de Toronto en 1992. «Les gens se demandaient si on allait faire comme les Bills de Buffalo, qui se sont inclinés quatre fois en finale de la NFL... Et en plus, on était les négligés en 1995 contre les Indians de Cleveland qui avaient remporté 100 matchs cette année-là. Tu te rends compte? Sandy Alomar Jr. frappait huitième! Et devant lui il y avait Albert Belle, Manny Ramirez, Kenny Lofton, Carlos Baerga, Eddie Murray, Jim Thome, Paul Sorrento! Je fais encore des cauchemars juste à penser à leur alignement des frappeurs!»

Mais malgré tout, Mercker estime qu’il y avait encore plus de pression sur les Braves cette année-là, justement parce qu’ils risquaient de devenir l’équipe perdante de trois des quatre dernières finales. «Dans les journaux, avant le sixième match, [le voltigeur] Dave Justice avait même critiqué sévèrement les partisans des Braves pour ne pas avoir appuyé autant leur équipe que les saisons passées», se rappelle Mercker, qui se souvient aussi très bien de la suite de l’histoire. 

«Il y avait eu des huées pour Dave au début du match, mais quand il a frappé un circuit en solo qui a finalement produit l’unique point du match et procuré la quatrième victoire aux Braves pour le championnat, les fans lui ont vite pardonné et l’ont accueilli en héros!»

Deux matchs sans point ni coup sûr

Outre sa bague de la Série mondiale, Mercker a aussi lancé un match sans point ni coup sûr contre les Dodgers de Los Angeles en 1994 en plus d’en partager un autre en 1991 avec Mark Wohlers et Alejandro Peña contre les Padres de San Diego. 

«En 1991, Bobby [Cox] m’avait retiré du match après six manches, car j’étais un releveur qui avait remplacé un partant au pied levé. Il a fait la même chose en 1993, encore contre les Padres, quand j’ai lancé six autres manches sans point ni coup sûr et que moi, Greg McMichael et Wohlers avons partagé un match d’un coup sûr. En 1994, il a décidé de me laisser la chance de finir et j’ai complété ça en 131 lancers et seulement quatre buts sur balles. C’est comme si j’avais dormi tout le long du match!», illustre-t-il en terminant.

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Le chiffre

  • 16

Le nombre de personnes ou équipes ayant reçu le Commissioner’s Historic Achievement Award, un prix qui n’a été remis que seize fois depuis sa création en 1998 et qui récompense des personnes ou des organisations qui ont eu un grand impact sur le sport. Les premiers lauréats ont été les gros cogneurs Mark McGwire et Sammy Sosa pour leur course au record de coups de circuit. Tony Gwynn, Cal Ripken, Barry Bonds, Roger Clemens, Ichiro Suzuki, Ken Griffey Jr., Mariano Rivera et Derek Jeter font partie des autres lauréats. Le dernier en lice? Le phénomène Shohei Ohtani des Angels d’Anaheim, qui l’a reçu cette semaine après une saison exceptionnelle où il a claqué 46 circuits et produit 100 points en plus de remporter neuf victoires comme lanceur et de maintenir une moyenne de points mérités de 3.18. Ah oui, le Japonais a aussi évolué à la position de voltigeur durant quelques matchs!

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Le Grand Chelem

Le baseball est un sport fantastique, entre autres parce que des records y sont régulièrement battus et que de grandes premières surviennent chaque année. Cette semaine, Jorge Soler des Braves d’Atlanta est devenu le premier joueur de l’histoire à frapper un coup de circuit lors de la première apparition au bâton de la Série mondiale. Premier frappeur du match mardi, «El Crudo» a propulsé une balle de Framber Valdez par-dessus la clôture du champ gauche du Minute Maid Park. Il allait ajouter un simple et un point produit dans la victoire de 6-2 des siens.

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Le Golden Sombrero

L’échange conclu le 29 juillet par les Dodgers de Los Angeles pour obtenir Danny Duffy des Royals de Kansas City. Bon, d’accord, ils n’ont payé que le classique «joueur à être désigné plus tard» et ont aussi obtenu «des considérations monétaires», mais Duffy était alors déjà blessé au coude gauche. On croyait alors qu’il serait de retour au jeu en août, puis à la mi-septembre. Finalement, il n’aura pas lancé une traître manche de l’année avec sa nouvelle équipe, ni en saison ni dans les séries, et il deviendra agent libre dans quelques semaines...