La première ligne est nettement déficiente et les cliniques médicales débordent, alors qu’on avait imaginé, avec raison, qu’un réseau de CLSC avec approche multidisciplinaire et services à domicile pouvait constituer un rempart aux consultations en milieu hospitalier et à l’urgence. N’inventons pas autre chose, la solution est toujours là. Adaptons ce réseau aux réalités de 2021 par ses heures d’accessibilité et autres améliorations.
Le ministère de la Santé est encore aujourd’hui embourbé dans ses PREM, sans intervention possible, alors que des cliniques médicales ferment quand des médecins prennent leur retraite ou sont malades. Aucune possibilité de planifier une préretraite avec une pratique allégée sans pénaliser la clientèle. C’est toujours «un poste - un médecin», du tout ou rien, alors que la réalité pourrait faire qu’un poste est partagé et occupé par deux ou trois cliniciens, avec évidemment rémunération conséquente. Ce système a de nombreux effets pervers et est non adapté aux réalités actuelles. Aucune entreprise privée n’y survivrait. Il faut le repenser.
Finalement, il faut souligner le désistement des finissants en médecine pour la médecine familiale. On a appris récemment que depuis 2014, 425 postes de formation en médecine de famille ont été laissés vacants aux dépens de postes de spécialité par les étudiants: c’est évidemment 425 médecins de famille en moins sur le terrain. Pourquoi?
D’autres points pourraient être soulevés comme le paradigme du médecin de famille versus l’accès aux soins, la migration des médecins vers le système privé, les AMP, etc. Les raccourcis mènent à un cul-de-sac, la réflexion à des solutions!
Richard Gagné est ex-vice-doyen aux Affaires clinique (1994-2002), Faculté de Médecine, Université Laval